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France : Barnier s’érige en sauveur des finances publiques

La France, sous le gouvernement Barnier, s’engage dans une refonte des finances publiques, dans le cadre du projet de loi de finances – PLF- pour 2025 en visant une taxation des revenus les plus élevés et des grandes entreprises, tout en cherchant à éviter de trop peser sur les catégories socio-économiques déjà vulnérables.

Le budget 2025, au cœur de cette stratégie, annonce plusieurs mesures qui s’attaquent à la question de la redistribution et de la justice fiscale. Ces réformes, bien que nécessaires pour combler le déficit public, ont des répercussions variées sur les entreprises, les particuliers fortunés, et les services publics, incitant à un débat intense sur la meilleure façon d’équilibrer rigueur financière et justice sociale.

Une contribution accrue des grandes entreprises

L’une des mesures phares concerne les grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse un milliard d’euros. Elles seront soumises à une nouvelle taxe sur leurs bénéfices, destinée à générer 8 milliards d’euros supplémentaires pour l’État. Ce sont environ 440 entreprises qui seront touchées par cette réforme. L’objectif du gouvernement est de mobiliser davantage de ressources sans accroître directement la pression fiscale sur les ménages.

Cependant, cette mesure n’est pas sans susciter des inquiétudes parmi les chefs d’entreprise. Si certains comprennent la nécessité de leur contribution dans un contexte de crise, d’autres craignent que cela n’entrave les investissements et la compétitivité des entreprises françaises à l’échelle internationale.

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Cette taxe est perçue par le gouvernement comme une réponse temporaire pour restaurer les comptes publics. Toutefois, la durée de son application reste floue, laissant planer des incertitudes sur l’environnement économique des prochaines années. Les critiques pointent également du doigt la possibilité que cette réforme incite certaines entreprises à délocaliser leurs activités ou à réduire leurs investissements en France, ce qui pourrait avoir un effet contre-productif sur l’économie à moyen terme.

Les fortunés dans le viseur

Les particuliers gagnant plus de 250 000 euros par an seront également concernés par des changements fiscaux importants. L’instauration d’un impôt minimum de 20% sur les revenus de cette catégorie vise à limiter l’utilisation excessive des niches fiscales. Cette réforme, qui devrait rapporter environ 2 milliards d’euros par an, s’inscrit dans un effort de redistribution plus équitable, en s’assurant que ceux qui ont les plus hauts revenus contribuent à hauteur de leur capacité.

Toutefois, cette mesure, bien que présentée comme une réponse à l’injustice fiscale, pourrait être perçue comme une attaque ciblée contre les plus riches. La France, qui a déjà connu par le passé des débats fortement médiatisés sur la taxation des grandes fortunes, notamment avec l’ISF, pourrait voir ressurgir des critiques sur la stigmatisation des hauts revenus. Les contribuables concernés, très médiatisés, risquent de mal accueillir cette décision, d’autant que beaucoup d’entre eux considèrent déjà qu’ils jouent un rôle essentiel dans l’économie française.

Une nouvelle taxe sur le transport aérien

Le secteur du transport aérien, déjà affaibli par les répercussions de la pandémie et l’augmentation des coûts du carburant, verra une hausse de la taxe sur les billets d’avion, ainsi que sur les jets privés. Comparée à d’autres pays européens, la France appliquait jusqu’ici des taxes relativement faibles dans ce domaine. Cette nouvelle mesure vise à accroître les recettes fiscales tout en incitant à un changement de comportement dans le cadre de la transition écologique.

Cependant, pour un secteur qui tente de se redresser après une crise sans précédent, cette hausse pourrait compliquer davantage la situation. Les compagnies aériennes, confrontées à des coûts croissants, devront probablement répercuter cette taxe sur le prix des billets, ce qui pourrait décourager les voyageurs, en particulier sur les trajets courts où des alternatives comme le train deviennent plus compétitives. De plus, les compagnies low-cost, qui attirent principalement une clientèle cherchant des prix abordables, pourraient subir des répercussions plus sévères.

L’augmentation de la taxe sur les jets privés répond, quant à elle, à une volonté de réduire l’empreinte carbone des vols privés, souvent perçus comme un luxe réservé à une élite. Cela pourrait toutefois déclencher un débat sur l’équilibre entre justice fiscale et liberté d’usage, dans un contexte où l’on demande aux plus riches de contribuer davantage à l’effort collectif.

Hausse des taxes sur l’électricité

Dans le cadre du budget 2025, l’État français prévoit de récupérer 2 milliards d’euros supplémentaires du dividende d’EDF, renforçant ainsi ses ressources financières. Cette renationalisation partielle d’EDF permet au gouvernement de capitaliser sur un acteur clé du secteur de l’énergie pour financer ses priorités, en particulier dans le contexte de la transition écologique.

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Parallèlement, la taxe sur l’électricité, qui avait été réduite pendant la crise énergétique pour alléger les charges des ménages et des entreprises, sera réévaluée à son niveau d’avant la crise. Cette décision, bien que justifiée par un retour à la normale des prix de l’énergie, risque d’alourdir les factures des consommateurs, suscitant des inquiétudes quant à son impact sur le pouvoir d’achat des foyers les plus vulnérables.

L’éducation et l’apprentissage touchés

Enfin, le gouvernement entend réaliser des économies en supprimant 2 200 postes, principalement dans le secteur de l’éducation. Bien que la réduction des dépenses publiques soit une nécessité pour stabiliser les finances, le choix d’un secteur aussi revendicatif et mobilisateur que l’éducation soulève des questions, sachant que le gouvernement Barnier pourrait s’aliéner enseignants et parents d’élèves, soit la moitié de la France, voire plus. Cela alors que des besoins croissants en ressources humaines dans ce domaine sont exprimés depuis longtemps.

En parallèle, la réduction des aides publiques, notamment les subventions vertes et celles liées à l’apprentissage, est également envisagée. Si cette mesure pourrait, d’un côté, permettre d’économiser environ 1,9 milliard d’euros, elle pourrait, de l’autre, ralentir certaines dynamiques positives, notamment en matière de transition écologique et de formation professionnelle. L’apprentissage, en particulier, est un levier important pour l’insertion des jeunes sur le marché du travail, et toute réduction de son financement risque de fragiliser cette filière.

Un budget sous haute tension

Le budget français pour l’année 2025 reflète des choix difficiles auxquels la France est confrontée dans un contexte de déficits publics importants et de relance économique fragile. Les mesures proposées, bien que considérés comme nécessaires pour rétablir les finances publiques, touchent divers secteurs de la société et de l’économie. Les grandes entreprises et les contribuables fortunés sont appelés à contribuer davantage, tandis que le transport aérien et les services publics subissent également des ajustements. Le gouvernement Barnier aura besoin de courage et d’appuis pour faire passer tout cela. Tant que ça ne touche pas directement les ménages,…

 
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