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Gaming au Maroc. Le marché de 207,80 millions d’euros profite-t-il aux acteurs locaux ?

Avec un volume d’affaires annuel estimé à 207,80 millions d’euros en 2024, et une croissance prévue de 9,34% jusqu’en 2027, le marché des jeux vidéo au Maroc affiche une croissance robuste. Profite-t-elle pour autant aux acteurs locaux ? 

Propulsé par une jeunesse de plus en plus connectée, le secteur des jeux vidéo affiche une croissance solide. Selon les projections du spécialiste de la collecte et de l’analyse de données statistiques, Statista, le marché du gaming devrait franchir en 2024 un nouveau cap, avec des revenus attendus à 207,80 millions d’euros. Un rythme soutenu jusqu’en 2027 moyennant un taux de croissance annuel de 9,34 % !

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Le segment le plus lucratif, celui des jeux téléchargeables, devrait excéder le milliard de dirhams en 2024, stimulé par une adoption accrue des smartphones et des tablettes. « C’est énorme, mais cela reflète principalement ce que dépensent les joueurs marocains auprès des enseignes internationales, telles que Freefire ou EA Sports FC», note Abdellah Alaoui Mdarhri, DG de Kokoro et Président du collectif du Moroccan Game Developers.

Dans sa dernière évaluation du marché domestique, Statista hisse le volume d’affaires des jeux vidéo au Maroc à plus de 270 millions d’euros d’ici 2027. Ce dynamisme est porté par une évolution démographique favorable et un taux de pénétration à deux chiffres qui traduit l’attrait croissant de la jeunesse pour le numérique.

Un manque criant d’éditeurs ! 

Pourtant, l’économie locale ne profite pas pleinement de cette manne financière. «La question qui se pose dès lors, est pourquoi les entreprises marocaines ne tirent pas profit de ces revenus?», s’interroge Abdellah Alaoui Mdarhri. En effet, l’industrie du gaming au Maroc est dépourvue d’éditeurs depuis la fermeture d’Ubisoft Casablanca en 2016.

L’éducation aussi fait défaut. «Que ce soit dans l’art, la programmation ou le level design, il n’existe aucune école spécialisée en jeux vidéo au Maroc», renchérit Abdellah Alaoui Mdarhri. 

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Le Président du collectif du Moroccan Game Developers ne manque pas de relever l’intérêt marqué pour la création de jeux vidéo. «Un engouement persiste néanmoins, d’abord du fait de l’existence des studios, une dizaine qui aspirent à se positionner sur le marché domestique et une communauté d’une centaine de passionnés, qui rallie des profils variés, pas uniquement des ingénieurs expérimentés, il y a de plus en plus de jeunes amateurs qui s’y mettent par pure passion. Au dernier Global Game Jam, nous avons enregistré 200 inscriptions, dont 125 participants ont pu participer », note Mdarhri, 

Le financement peine toujours

En matière de financement, les défis sont tout aussi conséquents. Le capital-risque reste frileux, peu enclin à s’engager dans un écosystème perçu comme immature. «Les investisseurs en capital-risque ne voient pas l’intérêt d’investir, estimant que l’écosystème n’est pas assez mature», précise Mdarhri. Les succès de financement sont rares et même les studios qui parviennent à lever des fonds peinent souvent à survivre sur le long terme. A ce propos, l’unique levée de fonds significative (2,8 millions de dirhams) réalisée par Rym Games, auprès de Maroc Numérique Fund, n’a pas abouti aux résultats escomptés. En tout état de cause, la disparition du site web de l’entreprise pourrait indiquer un changement stratégique ou la cessation de ses activités.

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Face à ces enjeux, l’État prend des mesures pour soutenir cette industrie naissante. La première édition du Morocco Gaming Expo marquera un tournant significatif dans cet engagement. Cet événement, orchestré par le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, se déroulera du 24 au 26 mai 2024 à Rabat et promet de réunir un large éventail d’acteurs clés, des investisseurs aux startups, en passant par les opérateurs bancaires et de télécommunications, ainsi que des organismes de formation. Avec des conférences de haut niveau et des compétitions eSport conformes aux standards internationaux, l’événement se profile comme un moment phare pour l’industrie.

 
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