Géopolitique

Gazoduc Nigeria-Maroc : les législateurs africains s’apprêtent à jouer leur partition

Les Parlements de l’Afrique atlantique sont sur les starting-blocks pour accélérer la réalisation du gazoduc Nigeria-Maroc. Ce projet constitue « une chance inouïe » pour l’intégration régionale, affirme Tajudeen Abbas, président de la Chambre des Représentants du Nigeria.

Ce pipeline, officiellement dénommé Gazoduc Africain-Atlantique, « va représenter un corridor vital pour assurer le flux continu d’énergie et renforcer l’autosuffisance du continent », a expliqué M. Abbas, lors de la réunion des présidents de ces institutions législatives, tenue jeudi à Rabat.

En effet, les différents intervenants ont mis l’accent sur la pertinence et l’importance des initiatives lancées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en vue de stimuler le co-développement et le progrès commun. Outre le gazoduc, ils ont mis en exergue l’Initiative Atlantique visant à favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique.

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D’après Tajudeen Abbas, le futur pipeline « contribuera à réduire la dépendance aux sources d’énergie externes et à encourager le développement des industries locales basées sur le gaz ».

Ainsi, il a incité ses homologues à faciliter la mise en place des cadres réglementaires se rapportant à la mise en œuvre efficace du projet. « Pour que le pipeline devienne réalité, il est nécessaire d’harmoniser les législations et de faire montre d’une volonté politique commune ».

Du mouvement sur la façade atlantique

Au terme de cette réunion, le président de la Chambre des Représentants du Maroc, Rachid Talbi Alami, a déclaré à la presse que l’Initiative Royale pour l’Atlantique est hautement appréciée par les gouvernements concernés, surtout qu’il s’agit « d’une initiative émanant de l’Afrique et profitable à l’Afrique ».

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L’ensemble des présidents des Parlements des États africains de l’Atlantique ont fait valoir « la nécessité de créer une institution à même d’accompagner les gouvernements dans la mise en œuvre de ce projet », a-t-il dit.

Dans la Déclaration de Rabat, les présidents des Parlements ont salué le Processus des États Africains Atlantiques (PEAA), initié en 2022 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, d’autant qu’il est en parfaite complémentarité avec l’initiative destinée aux pays enclavés du Sahel.

Le PEAA est à même de faire de la façade atlantique un espace humain d’intégration économique, de prospérité sociale et d’attractivité des investissements internationaux, souligne la Déclaration.

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C’est aussi une plateforme opérationnelle pour affronter des défis historiques et géopolitiques, à travers la valorisation des potentialités des 23 pays africains de l’Atlantique. De plus, il s’agit d’un levier supplémentaire pour la consolidation de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF).

Des lendemains prometteurs

Fruit de la vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi et de l’ancien président Muhammadu Buhari, le gazoduc Nigeria-Maroc va permettre d’accélérer l’accès à l’énergie dans les pays traversés, dont certains ont un taux d’électrification de moins de 40%. Il aidera, en outre, au développement de nombreux secteurs économiques, à la création de l’emploi et de la richesse.

Avec une capacité impressionnante de 30 milliards de mètres cubes par an, le pipeline s’étend sur 5.660 kilomètres, du Nigeria au Maroc. Ensuite, il sera connecté au gazoduc Maghreb-Europe et au réseau européen. Les premières cargaisons devraient être acheminées à partir de 2029.

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Il traversera plusieurs nations d’Afrique de l’Ouest, notamment le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie. Les pays enclavés, tels que le Niger, le Burkina Faso et le Mali, bénéficieront de cette infrastructure via des extensions.

Ces quatre pays du Sahel pourront, de surcroît, transformer les économies locales et améliorer la vie des populations en profitant d’un accès à l’Atlantique fournir par le Maroc, qui met à leur disposition ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires.

 
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