Grand Tanger : l’autoroute de l’eau bientôt mise en service
L’interconnexion des barrages Oued El-Makhazine et Dar Khrofa, communément appelé « autoroute de l’eau », sera mise en service en février 2025, annonce le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas.
Avec un taux d’avancement de 96% au 29 janvier, des essais contre les fuites sont en cours sur les 11 kilomètres restants et le remplissage des canalisations démarrera juste après, précise M. Baitas, lors du point de presse de jeudi, à l’issue du Conseil de gouvernement.
A rappeler que la réalisation des travaux est attribuée, en deux lots, au groupement SNCE-SOGEA-SOGETRAMA, pour un montant de 271,2 millions de DH, et au groupement STAM -CAPEP pour un montant de 526,8 DH.
Cette interconnexion relie le barrage Oued El Makhazine (province de Ksar El Kébir) au barrage Dar Khrofa (province de Larache), afin de remédier à la situation de stress hydrique que connaît la région et surtout sécuriser l’alimentation en eau potable et industrielle du Grand Tanger.
Lire aussi | Face à la sécheresse prolongée, faut-il repenser les terres bour ?
Le ministre rappelle que ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEPI) 2020-2027, mis en œuvre conformément aux hautes directives royales. Il concerne la deuxième phase de liaison entre les deux pôles hydrauliques Loukkos et Tanger, visant à transférer les excédents d’eau vers les zones concernées.
L’actuelle étape fait suite à la mise en service, en 2021, de la première phase réalisée entre le barrage Dar Khrofa et la station de traitement d’eau El Hachef, permettant de transférer un volume annuel total estimé à 75 millions de mètres cubes selon la capacité des canalisations.
L’objectif du projet est de transférer 100 millions de mètres cubes d’eau entre les deux barrages pour garantir l’approvisionnement en eau potable de la zone et réduire la perte des excédents d’eau en aval du barrage Oued El Makhazine durant les périodes pluvieuses, explique le ministre.
Lire aussi | La Cour des comptes épingle les lacunes en matière de gestion hydrique au Maroc
In convient de souligner que l’expérience d’interconnexion des bassins a commencé par Sebou et Bouregreg, il y a deux ans. Le projet, qui a coûté 6 milliards de dirhams et réalisé en temps record, contribue actuellement à sécuriser la demande en eau potable des villes de Rabat et de Casablanca ainsi que les besoins de l’agriculture des régions concernées.
Cette expérience, couronnée de succès, permet de capter un volume important d’eau, habituellement déversé en mer. Les deux bassins seront, à l’avenir, interconnectés avec Oum Er Rbia, au niveau du barrage Al Massira. Quelque 800 millions de mètres cubes par an sont en jeu.
Lire aussi | Sécheresse. Le Plan de bataille du gouvernement
Ces quantités vont renforcer l’approvisionnement en eau potable des régions de Marrakech, Rabat et Casablanca, des périmètres irrigués de Doukkala, Beni Amir et Beni Moussa, tout en préservant la nappe phréatique de Berrechid destinée à répondre aux besoins agricoles.