Energie renouvelable

Hydrogène vert à Dakhla. Doublé réussi

On peut considérer le projet d’investissement de 100 milliards de dirhams à Dakhla-Oued-Eddahab de Taqa comme un véritable coup double. En effet, d’une part le groupe émirati consolide sa position d’acteur numéro un dans le secteur des énergies vertes et de l’autre, réaffirme le positionnement définitif des Emirats Arabes Unis comme soutien indéfectible de la cause marocaine.

Le groupe émirati va ainsi débourser 10 milliards de dollars (environ 100 milliards de dirhams) pour la construction d’une centrale d’énergie renouvelable. d’une capacité de 6.000 mégawatts (MW) dans le sud du Maroc pour la construction d’une centrale d’énergie renouvelable d’une capacité de 6.000 mégawatts (MW) qui devrait être opérationnelle dans une quinzaine d’années.

D’après Asharq Business, Taqa Morocco a confirmé son mégaprojet vert dans la région de Dakhla-Oued-Eddahab. D’après un haut cadre de l’entreprise cité par le média économique saoudien, un terrain de 70.000 ha pour la réalisation de ce complexe vient d’être acquis par Taqa pour y ériger «la plus grande centrale du genre au Maroc en termes de volume d’investissement et de capacité de production». Des informations qui rejoignent celles révélées dans le rapport sur le foncier public mobilisé pour l’investissement, accompagnant le projet de Loi de finances 2024.

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Taqa Morocco, qui a mis en place également un parc éolien de 300 MW à Tarfaya, pour une enveloppe de 4,5 milliards de dirhams, fait par ailleurs partie, en consortium avec l’italien Enel Green Power, des groupes et consortiums pré-qualifiés pour Noor Midelt II. En plus de Taqa, d’autres grands groupes se bousculent à Dakhla-Oued-Eddahab comme le polonais Green Capital, qui prévoit d’investir dans la production d’hydrogène vert ou encore l’entreprise marocaine Falcon Capital, qui ambitionne de construire une usine d’hydrogène vert sur une superficie de 150.446 ha, pour y investir en énergies vertes. Dakhla, qui confirme ainsi son importance géostratégique, est désormais considérée comme la porte d’entrée de l’Afrique en tant que futur hub mondial de l’hydrogène vert. Pourquoi la dénomination hydrogène vert ? L’usage du gaz naturel permet d’obtenir de l’hydrogène gris, comme il est également possible de transformer du charbon en gaz pour produire un hydrogène brun, à partir de lignite, ou noir, à partir d’anthracite.

Ces procédés reposent sur la transformation d’énergies fossiles et génèrent d’importantes quantités de gaz à effet de serre, alors que ce qu’on appelle l’hydrogène vert est produit par «électrolyse de l’eau», un procédé qui consiste à faire passer un courant électrique dans l’eau pour décomposer ses molécules (H2O) et en extraire l’hydrogène. Si, en plus, le courant utilisé provient d’une source d’énergie renouvelable (hydroélectricité, énergie éolienne ou solaire), tous les éléments du cycle de production sont à faible empreinte carbone. L’hydrogène produit mérite alors l’appellation d’hydrogène vert dont l’utilisation peut couvrir divers secteurs d’activité de la production d’acier au raffinage du pétrole en passant par la production d’ammoniac et d’engrais. C’est pour cela que le Groupe OCP, avait annoncé il y a quelques mois de cela son intention d’investir 7 milliards de dollars dans une usine d’ammoniac à Tarfaya utilisant de l’hydrogène vert, pour favoriser la production et l’exportation d’engrais et de phosphates bas carbone.

A cet effet, on peut dire que l’OCP est déjà bien avancé dans la décarbonation de toute sa chaîne de production, ce qui va lui donner l’opportunité de produire de l’ammoniac vert et par conséquent, des engrais verts. Cet ammoniac vert devrait représenter 25 à 30 % de l’ammoniac total utilisé par l’OCP à l’horizon 2027. Une fois cette première étape passée, le groupe phosphatier pourra monter en puissance pour être en phase avec les instructions royales du dernier discours du Trône.
Le Roi Mohammed VI avait exhorté le gouvernement à accélérer la mise en œuvre du projet « Offre Maroc » dans le domaine de l’hydrogène vert, une source d’énergie propre et renouvelable qui pourrait faire du pays un fournisseur clé pour l’Union Européenne.

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« J’invite le gouvernement à accélérer la mise en œuvre de ce projet, à s’assurer que les exigences de qualité sont respectées, à tirer parti du potentiel important de notre pays à cet égard, et à répondre aux attentes des principaux investisseurs mondiaux dans ce domaine prometteur», avait martelé le Souverain avant d’appeler à une mobilisation collective des acteurs publics et privés pour assurer la réussite de ce projet stratégique pour l’avenir du Royaume. Le pays a en effet mis en place une stratégie intelligente de développement de l’hydrogène vert à l’horizon 2050, pour satisfaire la demande locale cherche également à optimiser les exportations du potentiel national, notamment vers l’Europe qui a fait du développement des énergies renouvelables son principal cheval de bataille.

 
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