IA: L’Afrique se lance dans la grande course mondiale

Autrefois considérée comme en retard sur le plan technologique, l’Afrique connaît actuellement une véritable révolution numérique. Et pour cause ; l’intelligence artificielle (IA) émerge comme un outil clé pour relever les défis économiques, sociaux et environnementaux auxquels le continent fait face. Et dans cette optique, de nombreux pays africains intensifient leurs investissements dans cette technologie avancée, affirmant ainsi leur ambition, l’objectif étant de jouer un rôle actif dans la transformation mondiale impulsée par l’IA.
Avec une population jeune et en croissance rapide, l’Afrique dispose d’un vivier de talents. C’est la raison pour laquelle des initiatives locales et internationales se sont multipliées ces dernières années pour former les jeunes aux compétences en IA, notamment à travers des programmes éducatifs, ou des partenariats avec des universités. Des pays comme le Rwanda, le Kenya, l’Afrique du Sud se distinguent par leurs efforts pour intégrer l’IA dans leurs stratégies nationales de développement. C’est précisément le cas du Royaume où, via la stratégie «Maroc Digital 2030», l’IA qui occupe une place centrale, contribuera à faciliter la transformation numérique du pays. Cette même stratégie prévoit la création de milliers d’emplois dans le secteur numérique et l’intégration de l’IA dans divers domaines économiques et sociaux. Rappelons aussi, que le Maroc a investi dans la formation de talents locaux en IA, notamment à travers des programmes éducatifs et des partenariats avec des universités. A titre d’exemple, l’Université Mohammed VI Polytechnique joue un rôle clé en tant que centre d’excellence certifié par l’UNESCO pour les sciences des données et l’IA.
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Rappelons que sur le continent, l’IA est déjà utilisée pour répondre à des problématiques spécifiques, telles que l’agriculture intelligente, la gestion des ressources en eau, la santé publique et l’éducation. Par exemple, des solutions basées sur l’IA permettent de prédire les rendements agricoles, d’optimiser l’irrigation ou encore de diagnostiquer des maladies à distance, offrant ainsi des réponses adaptées aux besoins locaux.
Les géants technologiques mondiaux, tels que Google, Microsoft et IBM, ont identifié le potentiel de l’Afrique et y multiplient leurs investissements. Parallèlement, des gouvernements africains s’associent à des entreprises privées pour développer des infrastructures numériques et des cadres réglementaires favorables à l’essor de l’IA. Ces partenariats visent à combler les fractures numériques et à garantir que les bénéfices de l’IA soient accessibles à tous, y compris dans les zones rurales.
Malgré ces avancées, et à en croire les analystes, l’Afrique doit surmonter plusieurs obstacles pour tirer pleinement parti de l’IA. En effet, les inégalités d’accès à Internet, le manque d’infrastructures numériques et la pénurie de compétences spécialisées restent des défis majeurs qu’il va falloir surmonter. Sans compter que l’absence de cadres réglementaires harmonisés au niveau continental limite la collaboration entre les pays africains.
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«Pour relever ces défis, une approche inclusive et concertée est nécessaire. Cela implique des investissements accrus dans la formation, la recherche et le développement, ainsi que la mise en place de politiques publiques visionnaires. L’objectif est de créer un écosystème propice à l’innovation et à la croissance économique durable», nous précise cet expert, spécialisé dans l’intelligence artificielle et les enjeux africains.