La cyber-résilience : une assurance-vie vitale pour les entreprises et institutions marocaines
La cybersécurité de demain évolue de manière vertigineuse face à l’ampleur et à la sophistication des cybermenaces. Pour les experts, la question n’est plus de savoir comment se protéger des cyberattaques, mais comment garantir une résilience face à celles-ci.
Comme le dit la Franco-Suisse, Solange Ghernaouti, experte en cybersécurité et professeure à l’Université de Lausanne : « Il est impératif de passer d’une approche centrée sur la cyberdéfense à une stratégie globale de cybersécurité, intégrant la résilience et la capacité d’adaptation face aux menaces évolutives. »
En effet, de plus en plus d’adeptes de la cyberdéfense croient désormais que la cyber-résilience est devenue un enjeu crucial, dépassant la simple protection pour englober la capacité d’anticipation, d’adaptation et de récupération des entreprises et des institutions face à des incidents inévitables.
Une cybersécurité axée sur la résilience
La cybersécurité de demain repose sur une idée pivot, nous disent les prospectivistes dans ce domaine : la cyber-résilience. Cette notion fait référence non seulement à la capacité de protéger les systèmes, mais aussi à celle d’assurer la continuité des activités malgré les attaques. Alors que les cyberattaques se multiplient et se diversifient, les entreprises marocaines sont encouragées à penser au-delà des protections standards et à intégrer des stratégies de résilience dans leurs opérations quotidiennes.
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On souligne, à ce titre, l’importance de ce changement de paradigme. En fait, la réflexion et la collaboration sont essentielles pour anticiper, comprendre et s’adapter aux nouvelles dynamiques de la cybersécurité. L’enjeu n’est rien d’autre que la nécessité de doter le pays des outils et des connaissances nécessaires pour transformer les défis en opportunités et garantir une cyber-résilience à long terme.
Les domaines prioritaires : Cloud, IoT et IA
Avec la montée en puissance des environnements cloud, des objets connectés (IoT), des technologies opérationnelles (OT) et de l’intelligence artificielle générative, les experts invitent les Directeurs des systèmes d’information (DSI) et les Responsables de la sécurité des systèmes d’information (RSSI) à concentrer leurs efforts sur plusieurs fronts. Ces technologies innovantes apportent des avantages conséquents aux entreprises, mais elles amplifient aussi les surfaces d’attaque pour les cybercriminels, nous explique-t-on
La cybersécurité basée sur le cloud représente un terrain essentiel de réflexion, alors que de plus en plus d’entreprises marocaines migrent leurs infrastructures et données vers des plateformes hébergées. Ces services, bien que performants, exposent également les organisations à des risques de sécurité spécifiques, comme la compromission de comptes, les erreurs de configuration, ou encore les attaques de type ransomware. Il faut pouvoir élaborer des approches novatrices pour sécuriser le cloud, notamment à travers des solutions de détection avancée et de surveillance continue.
L’intelligence artificielle, un atout et un risque
L’intelligence artificielle, en particulier sous sa forme générative, suscite des inquiétudes mais, nous disent les experts, elle est également perçue comme une ressource stratégique pour la cybersécurité. Si elle représente une menace par le biais des deepfakes et des malwares sophistiqués, elle offre aussi des perspectives uniques pour renforcer les dispositifs de sécurité. Grâce à des algorithmes de machine learning, l’IA peut analyser de grandes quantités de données, détecter des comportements anormaux, et ainsi identifier plus rapidement les tentatives d’intrusion.
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Plus que cela, il semble que l’IA générative permet d’accroître les capacités de détection, de réduire les délais de réaction et de limiter les marges d’erreur dans les systèmes. Elle offre la possibilité d’une analyse approfondie des attaques et contribue à anticiper les stratégies des cybercriminels. Mais cette technologie nécessite des systèmes de gouvernance et une éthique de l’IA pour en minimiser les risques d’exploitation malveillante.
Pour une stratégie de cybersécurité résiliente
Les experts estiment donc que pour faire face aux défis croissants de cybersécurité, les entreprises marocaines sont encouragées à structurer une stratégie cohérente et robuste d’ici à 2025. Une stratégie mature s’appuie sur la connaissance des menaces, mais également sur une gouvernance solide et une prise de conscience collective. La cybersécurité devient ainsi une priorité transverse, nécessitant la collaboration de toutes les équipes au sein de l’entreprise, du conseil d’administration aux opérationnels, afin d’atteindre une résilience cybernétique globale.
Des recommandations sont formulées, dans le cadre d’une meilleure immunisation contre les cybermenaces. Solange Ghernaouti de l’Université de Lausanne fournit les instruments vertueux pour cela : “ L’anticipation des menaces, l’adaptabilité des systèmes, la formation continue, la collaboration intersectorielle, et la culture de la résilience ”. A ce dernier propos,Kim Crawley, auteure et chercheuse canadienne spécialisée en cybersécurité, fait un écho pertinent, en précisant que « la cyber-résilience nécessite une culture organisationnelle qui valorise la sécurité et la capacité à s’adapter aux menaces émergentes. »
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Autrement dit, la nécessité de former le personnel et de le sensibiliser aux bonnes pratiques afin qu’il cesse d’être le maillon faible de la chaîne de cybersécurité ; adopter la méthodologie “no trust” qui implique la vérification systématique de chaque utilisateur et dispositif ; investir dans des outils de détection avancée ; et assurer la redondance des systèmes, seule garante de la continuité d’activité.
Anticiper les futures menaces
Les cyberattaques, alimentées par des technologies en constante évolution, font aujourd’hui partie des préoccupations majeures des entreprises marocaines. L’impact potentiel des nouvelles menaces cybernétiques sur l’économie nationale souligne l’urgence de construire une cybersécurité proactive et adaptative. La résilience devient alors la clé de voûte de la stratégie de sécurité, permettant non seulement de minimiser les risques, mais aussi de garantir la stabilité et la pérennité des activités en cas d’incident.
Une recherche de 2024 souligne que les cybercriminels développent rapidement de nouveaux outils malveillants utilisant l’intelligence artificielle (IA) pour mener des attaques adaptatives et furtives. Cette évolution oblige à développer des méthodes défensives innovantes pour contrer ces menaces.
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L’essor de cette forme de cybercriminalité devrait pousser les entreprises marocaines et les institutions publiques à se réinventer, en se dotant des compétences et des outils nécessaires pour rester compétitives et protégées dans un environnement globalisé et digitalisé.
De la cyberdéfense à la cyber-résilience
La cyber-résilience, bien plus que la simple défense, est désormais donc le maître-mot pour un avenir digital sûr et dynamique. Alors que l’Internet des objets, le cloud et l’intelligence artificielle transforment les modes d’interaction et de travail, les experts, mettent l’accent sur une sécurité adaptative, intégrée et résiliente.
En adoptant une cyber-résilience proactive, les entreprises marocaines pourront se préparer aux défis de demain, tout en sécurisant les opportunités offertes par la transformation numérique.