Industrie

La filière de la chaussure a le vent en poupe

D’après la Fédération Marocaine des Industries du Cuir (FEDIC), les futures zones industrielles d’Ain Cheggag et de Casa Shoes permettront au secteur de la chaussure de stimuler sa croissance et de promouvoir le « Made in Morocco ».

Après avoir subi de plein fouet les effets négatifs du Covid-19, l’industrie de la chaussure reprend sa marche en avant. Le secteur, qui constitue un pan important de l’industrie locale enregistre de nouveaux investissements qui augurent des lendemains radieux. Dernier en date, l’inauguration d’une nouvelle usine de la société «Meva Shoes», le 8 mars dernier à Mohammedia. Cette infrastructure d’un coût global de 23 millions de dirhams, permettra de créer 250 emplois directs et indirects, et de générer un chiffre d’affaires de 60 millions de dirhams, d’après l’entreprise spécialisée dans la fabrication de chaussures de ville, chaussures de sport et des sandales. «Cette entreprise fabriquera des chaussures de ville, chaussures de sport et des sandales Made in Morocco et avec une capacité de production de 2000 paires par jour, grâce à l’usage de nouvelles technologies», nous confie son DG Hamid Ben Rhrido.

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Plus d’un an auparavant, en novembre 2022, le fabricant marocain « Pretty Shoes» dévoilait sa nouvelle usine de Casablanca. Cette unité, d’une superficie de 12.000 m2, a nécessité un investissement de plus de 26 millions de dirhams. Spécialisée dans la conception et la fabrication de chaussures destinées au marché intérieur et à l’export, elle devrait générer 800 emplois, selon l’entreprise. 

Création de zones industrielles

Pour mieux accompagner les acteurs de l’industrie de la chaussure et du cuir, le ministère de l’Industrie et du Commerce a mis en place une panoplie de projets. Parmi ceux-ci, la création du Parc Industriel de Ain Cheggag (PIAC) dans la province de Sefrou, à Fès, et la zone industrielle de Casa Shoes à Sidi Bernoussi. Le futur PIAC, d’un coût global de 303 millions de dirhams, dont les travaux ont été lancés en 2022, accueillera, sur une superficie de 81 ha, plusieurs unités, notamment une unité de mégisserie, de maroquinerie et de fabrication de chaussures, une zone logistique, ainsi que de multiples activités de support et de services et des showroom. « Après le Covid-19 qui a touché le secteur, d’importants investissements y ont été injectés et ont permis à la filière chaussure d’enregistrer une hausse de 25% de son chiffre d’affaires à l’export en 2023, par rapport à l’année dernière», révèle M. Rhido, par ailleurs Président du Centre marocain des techniques du cuir, Vice-président général de la Fédération marocaine des industries du cuir (FEDIC). Selon lui, «le soutien apporté aux industriels par le gouvernement, notamment à travers la CNSS, leur a permis de faire face à la période difficile de la pandémie». Il estime en outre, que les futures zones industrielles permettront au secteur de stimuler sa croissance et de promouvoir le «Made in Morocco ».

Parallèlement, le département de Ryad Mezzour a dégagé une enveloppe de 525 millions de DHS dans 26 projets, qui permettront de créer plus de 8 200 emplois stables, dans le secteur, dans le cadre du Programme d’accélération industrielle (PAI). Ce financement qui sera déployé en collaboration avec la Fédération Marocaine des Industries du Cuir (FEDIC), cible plusieurs segments, notamment ceux de la chaussure, de la maroquinerie et des vêtements en cuir « Made in Morocco ». 

Valoriser la matière première

Dans la région de Fès-Meknès, qui fournit près de 80% des chaussures du Maroc, les industriels des filières tannerie, maroquinerie et fabrication de chaussures de la région de Fès-Meknès ont créé, en février 2023, le Cluster régional des métiers du cuir en février 2023. Objectif : mettre en place un écosystème dédié au cuir dans cette région qui fabrique près de 80% des chaussures du Maroc, principalement la ville de Fès. Ils comptent miser sur la recherche, le développement et la multiplication des partenariats pour stimuler la croissance de cette industrie locale. Selon les initiateurs, cette zone devrait accueillir, durant sa première phase, pas moins de 300 unités et créer 7000 emplois directs.

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Globalement, l’industrie du cuir avait réalisé un chiffre d’affaires de 4,2 milliards de dirhams en 2022, contre 3,4 milliards de dirhams en 2021, avec comme locomotive la filière chaussure, selon la FEDIC. Mais pour Hamid Ben Rhrido, également Président de la Confédération africaine des industries du cuir, le secteur peut faire mieux, à condition que les professionnels travaillent plus sur l’amont. « Les entreprises de la filière, notamment les tanneries professionnelles et industrielles, doivent travailler sur l’amont pour une meilleure valorisation de la matière première. Il faudrait aussi miser sur les abattoirs mécaniques pour avoir des peaux qui répondent aux normes internationales », suggère-t-il.

 
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