La France s’aligne totalement et aveuglément sur la politique d’extrême droite du gouvernement israélien
Le 10 octobre, a été adoptée, en France, une « circulaire relative à la lutte contre les infractions susceptibles d’être commises en lien avec les attaques terroristes subies par Israël, depuis le 7 octobre 2023 », à laquelle a été annexé un « télégramme du ministre de l’intérieur et des Outre-mer, relatif à la vigilance renforcée et à la sécurité des sites de la communauté juive, après les attaques menées contre Israël ». Cette circulaire a été envoyée, pour encadrer la politique pénale, par le garde des sceaux, ministre de la justice, aux procureurs, pour attribution, et aux présidents des cours et des tribunaux pour information. C’est dire que le gouvernement français légifère de fait dans un domaine très sensible, relatif aux libertés publiques, et relevant, en principe, exclusivement de la loi, c’est-à-dire des représentants élus de la nation française. Le même jour, a été pris et publié un arrêté n° 2023-01210, émanant du préfet de police de Paris, et portant interdiction d’une manifestation de solidarité avec la Palestine, prévue à Paris, pour le jeudi 12 octobre 2023.
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A travers ces deux décisions, l’Etat français se dévisage. Le monde découvre cette face cachée de la France qui s’aligne sur le plus fort. Cette France qui tourne le dos à son histoire des luttes sociales et de la solidarité internationale avec les peuples opprimés, en prenant position ouvertement pour un Etat qui, depuis 75 ans au moins, a systématiquement bafoué le droit international. Un Etat qui a planifié l’occupation des territoires et l’extermination des populations palestiniennes désarmées. La résistance palestinienne est ainsi qualifiée de « terrorisme » par l’Etat français, comme à l’époque coloniale pour les luttes de libération nationale, en Indochine et en Afrique. La « bête immonde » est toujours là. Elle semble bien se porter. A travers la circulaire citée, le concept de terrorisme, pour lequel il n’existe pourtant aucune définition consacrée à l’unanimité, au niveau international, est devenu un vrai fourre tout. Le massacre en cours des populations palestiniennes sans défense, serait une simple riposte de l’Etat d’Israël à des « actes terroristes ».
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Quiconque ose critiquer Israël pour ses crimes, sera qualifié « antisémite », passible de lourdes peines d’emprisonnement et d’amendes. Le même jour, l’arrêté, pris par le préfet de police de Paris, a interdit une manifestation qui devait être organisée en soutien aux victimes en Palestine. C’est là un bâillonnement total jamais vu en France, à l’exception de cette période d’occupation nazie pendant laquelle avait été mis en place le gouvernement Vichy. Même pendant les guerres coloniales de la France, la contestation de ces guerres au sein de l’Hexagone, était possible. Nous assistons à une véritable descente aux enfers dans ce pays qui, autrefois, a été un exemple en matière de respect des droits humains et de condamnation des injustices dans le monde.