La sécurité routière : un défi coûteux mais nécessaire
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L’Afrique enregistre le taux de mortalité routière le plus élevé au monde, avec 19,45 décès pour 100 000 habitants selon l’OMS. Au Maroc, malgré des efforts notables, plus de 3 000 personnes meurent chaque année sur les routes. L’enjeu est de taille, et les autorités sont à pied d’œuvre.
Avec ce taux alarmant, l’Afrique détient le pire bilan mondial, révélant l’ampleur d’un problème majeur. Routes délabrées, véhicules vétustes, législations insuffisantes et comportements à risque alimentent cette crise. Au Maroc, bien que les infrastructures se modernisent, plus de 3 000 décès annuels sont recensés malgré les campagnes de sensibilisation. Le pays s’est fixé pour objectif de réduire de moitié les décès d’ici 2026, en renforçant la formation des conducteurs, les sanctions et les mesures de sécurité.
Les progrès, tels que l’introduction de radars intelligents et l’amélioration des autoroutes, sont freinés par des comportements dangereux : excès de vitesse, infractions au code et conduite imprudente. Le transport informel échappe aussi largement aux contrôles. Cette problématique pèse également sur l’économie nationale, coûtant 19,5 milliards de dirhams par an, soit 1,7 % du PIB.
Quelles solutions ?
L’OMS préconise de renforcer les lois sur la sécurité routière, soulignant que seuls 35 pays ont adopté des mesures législatives couvrant tous les aspects clés de la sécurité des véhicules. De plus, seulement 51 États exigent des inspections de sécurité pour tous les usagers. Jean Todt, Secrétaire général des Nations Unies pour la sécurité routière, a appelé le secteur privé à s’impliquer davantage, soulignant son rôle clé dans la protection des usagers.
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Au Maroc, la 4e Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, organisée à Marrakech, a débouché sur une déclaration appelant à un changement radical et à un financement supplémentaire de 200 à 700 milliards de dollars sur dix ans. Radouane Belouali, directeur de l’École Internationale Mohammed VI de Santé Publique, insiste sur deux priorités : l’optimisation du ramassage des blessés et le renforcement de la prévention.
215 millions de dirhams pour Marrakech
Une convention entre la Wilaya de Marrakech-Safi, plusieurs ministères et la NARSA prévoit 215,3 millions de dirhams pour améliorer la sécurité routière à Marrakech. Ce programme financera l’aménagement des routes, l’installation de signalisation et de barrières de protection, ainsi que des campagnes de sensibilisation. Sur ce budget, 133 millions seront dédiés aux infrastructures routières et 82,3 millions à d’autres projets de la NARSA.