Agro-Industrie

Le champion marocain de la farine, Forafric, se sépare de plusieurs actifs

Le groupe minotier marocain Forafric, connu sous ses marques de farine et semoule MayMouna et Ambre, a entrepris une réorientation stratégique de ses activités, se concentrant désormais sur le blé tendre. Dans ce cadre, la holding de l’homme d’affaires marocain Yariv Elbaz procède à la cession de certains de ses « actifs non essentiels ».

Le secteur marocain de la minoterie est dominé par quelques grands acteurs mais se trouve également fragilisé par une situation de surcapacité. Afin de s’adapter à ces défis, le marché doit continuer sa restructuration, et l’un des leaders du secteur, Forafric, prend les devants. Ce champion marocain de la farine, connu pour ses investissements massifs et sa diversification, amorce un virage stratégique important.

Lire aussi | Khaoula Ramdi prend les commandes de la nouvelle filiale Private Equity d’Atlas Capital

Un tournant stratégique pour Forafric

Depuis le début de l’année, Forafric Global PLC, dirigé par l’homme d’affaires marocain Yariv Elbaz, a entamé la vente de certains de ses actifs au sein de sa filiale marocaine. Parmi les actifs cédés figurent des activités clés liées au blé dur et à la logistique. Ce choix s’inscrit dans un processus de réorientation des priorités du groupe, qui cherche à optimiser ses ressources et à se recentrer sur des segments plus stratégiques pour son avenir.

Lire aussi | Royal Air Maroc primée pour ses connexions Espagne-Afrique

La cession de Finalog SA : un symbole du changement

Un des exemples notables de cette restructuration est la cession de Finalog SA, une entreprise de référence dans la logistique des céréales. Spécialisée dans l’ensemble de la chaîne de valeur des céréales – du transport à la manutention, en passant par le stockage – Finalog était un acteur clé de la logistique au Maroc. Basée dans la zone logistique Mita, au quartier casablancais des Roches Noires, cette société spécialisée dans la logistique des céréales a été vendue à Yassine Bennis, via sa société « Transwin SARL » basée à El Jadida, qui se spécialise dans le transport pour le compte d’autrui, la logistique, l’affrètement de navires, ainsi que l’achat, la vente et le négoce de marchandises. La transaction inclut également Chakib Elj, à travers sa société « Cap Holding SA », spécialisée dans le placement et la gestion de valeurs mobilières, et Mohamed Hassan Bensalah, via « Yellowrock SA », une filiale du groupe Holmarcom, active dans l’import-export et le négoce de céréales ainsi que la logistique associée. Toutefois, le montant de cette transaction reste confidentiel.

La mise en vente des Grands Moulins du Tensift

Dans un autre mouvement stratégique, Forafric a également mis en vente les Grands Moulins du Tensift (GMT), situés dans le quartier industriel de Sidi Ghanem à Marrakech. Cette décision survient moins de deux ans après l’acquisition de la Société industrielle de minoterie du Sud (SIMS). Les GMT, qui ont démarré leurs activités en 2007, disposent d’une capacité d’écrasement de 750 tonnes de blé tendre par jour. Leur vente s’inscrit dans un cadre plus large de réorganisation du groupe, visant à recentrer ses activités sur des segments plus rentables et moins exposés à la surcapacité du marché.

Lire aussi | Loueurs courte durée : Auto Hall dévoile ses offres

Un acteur majeur du secteur avec une présence diversifiée

En plus des GMT et de la SIMS, Forafric Maroc détient un certain nombre d’autres moulins à travers le Royaume, renforçant ainsi sa position dominante. Parmi ces moulins figurent les Grandes semouleries du Maroc à Casablanca, les Grandes semouleries de Safi, les Grands Moulins d’Essaouira, ainsi que les Moulins de Had Soualem, Sanabil à Meknès et les Moulins de Ain Sebaa. Ces actifs permettent à Forafric de conserver une influence majeure sur l’industrie meunière du pays.

Outre ses activités dans la meunerie, Forafric est également bien implanté dans des secteurs connexes, comme le négoce et le stockage des céréales, la nutrition animale, ainsi que la fabrication de pâtes et de couscous avec sa marque TRIA. Le groupe joue également un rôle important en amont, dans le secteur agricole, consolidant ainsi sa position de leader sur le marché marocain.

Le Maroc est l’un des pays africains où la consommation de blé est la plus élevée. Selon les données de la FAO, la consommation annuelle moyenne de blé du pays entre 2020 et 2023 a été d’environ 10 millions de tonnes. La majorité de cette consommation se fait sous forme de pain, couscous, pâtes alimentaires, ou encore semoules, qui sont tous des produits dérivés de la farine. Cette situation rend le marché marocain particulièrement stratégique pour les acteurs de la minoterie, dont Forafric, qui cherche à se repositionner pour capitaliser sur cette forte demande.

Lire aussi | BAM : l’argument d’une politique macro-prudentielle

Une réorientation vers le blé tendre et un changement de direction

La réorganisation de Forafric s’inscrit dans une volonté de renforcer sa position sur le marché du blé tendre, un secteur considéré comme plus stratégique pour l’entreprise. Ce repositionnement vise à optimiser les ressources du groupe, tout en consolidant sa situation financière pour une croissance plus agile et plus rentable. Dans cette optique, Forafric a également opéré un changement à sa tête, avec l’arrivée de Khalid Assari en tant que PDG. Ce dernier succède à Mustapha Jamaleddine, qui a pris sa retraite.

Khalid Assari, un retour aux commandes

Khalid Assari n’est pas un inconnu dans l’univers de Forafric. Il avait déjà dirigé Forafric Maroc entre 2016 et 2018 avant de se tourner vers l’immobilier et l’agroalimentaire. Son retour à la tête du groupe symbolise une volonté de continuité tout en apportant une nouvelle dynamique à l’entreprise. Fort de son expérience et de sa connaissance approfondie du secteur, Assari est bien positionné pour accompagner Forafric dans cette phase de réorganisation et de renouveau stratégique.

 
Article précédent

Khaoula Ramdi prend les commandes de la nouvelle filiale Private Equity d’Atlas Capital

Article suivant

L’allemand DEG réinvestit 15 millions d'euros dans Mediterrania Capital Partners