Le GAFI, les listes noire et grise et l’Algérie
Le Groupe d’Action Financière (GAFI), aussi connu sous l’acronyme anglais FATF (Financial Action Task Force), est un organisme international qui établit des normes pour lutter contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme, et d’autres menaces à l’intégrité du système financier international.
Le GAFI utilise deux principaux mécanismes pour surveiller les pays : les listes grise et noire. Ces listes sont des outils de surveillance et de pression internationale destinés à encourager les Etats à améliorer leurs dispositifs de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Des mécanismes de surveillance
La « liste grise » du GAFI, officiellement appelée « liste de surveillance renforcée », regroupe les pays qui présentent des lacunes stratégiques en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, mais qui se sont engagés à les corriger dans un délai convenu. Ces pays coopèrent activement avec le GAFI pour mettre en œuvre un plan d’action visant à combler ces lacunes.
Pourquoi un pays est-il placé sur la liste grise ? Lorsqu’un pays ne dispose pas de dispositifs suffisants pour prévenir et combattre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le GAFI peut le placer sur la liste grise. Cela intervient après une évaluation approfondie de son système financier et des mesures prises par ses autorités.
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Etre placé sur la liste grise n’entraîne pas automatiquement des sanctions, mais cela augmente la vigilance des investisseurs et des institutions financières internationales. Ces derniers peuvent exiger des contrôles plus stricts ou hésiter à investir dans un pays sur liste grise, ce qui peut affecter son économie. Toutefois, le GAFI ne recommande pas de contre-mesures spécifiques contre les pays de cette liste, sauf en cas de non-coopération avérée.
La « liste noire » est destinée aux pays présentant des défaillances stratégiques majeures et qui refusent de coopérer avec le GAFI ou de prendre des mesures correctives. Les pays sur cette liste sont considérés comme des menaces graves pour le système financier international.
Les pays qui refusent de se conformer aux recommandations du GAFI ou qui n’adoptent pas les réformes nécessaires pour remédier aux lacunes identifiées sont inscrits sur la liste noire. Ces pays présentent un risque élevé pour le système financier mondial en raison de leur manque de coopération et de la présence potentielle de réseaux de blanchiment d’argent ou de financement du terrorisme sur leur territoire.
Lorsqu’un pays est inscrit sur la liste noire, des contre-mesures sont recommandées. Les autres pays membres du GAFI sont invités à appliquer des contrôles accrus sur les transactions financières et les investissements en provenance de ces pays. Cela peut inclure des restrictions sur les transferts de fonds, une diligence renforcée, et d’autres actions qui peuvent isoler le pays économiquement.
Comment l’Algérie s’est-elle retrouvée sur la liste grise ?
L’Algérie a été ajoutée à la liste grise du GAFI lors de la réunion plénière tenue à Paris le 25 octobre 2024. Cette décision est le résultat d’une évaluation des dispositifs du pays en matière de LBC/FT, révélant des lacunes stratégiques nécessitant des réformes. Devant ces insuffisances, il est attendu de l’Algérie des mesures concrètes qui restent à mettre en œuvre pour se conformer aux normes internationales.
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L’Algérie est tenue de renforcer ses lois et règlements pour lutter efficacement contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le GAFI a relevé des failles dans la supervision des institutions financières et dans les mécanismes de surveillance des transactions suspectes. Par ailleurs, le manque de transparence dans les structures juridiques et les transactions économiques en Algérie constitue un obstacle à la détection et à la prévention du blanchiment de capitaux. L’amélioration de la transparence des bénéficiaires effectifs des entreprises et la mise en place de registres plus complets sont des étapes nécessaires.
Le GAFI a jugé que l’Algérie devait intensifier ses efforts pour collaborer davantage avec les autorités financières et judiciaires d’autres Etats pour traquer les activités criminelles transnationales.
Etre placé sur la liste grise du GAFI implique une surveillance accrue des transactions financières en provenance de l’Algérie par les institutions internationales. Il en résulte, outre des réticences motivées à prêter des fonds, un effet négatif sur l’attractivité de ce pays aux Investissements Etrangers Directs – IDE, les investisseurs redoutant les risques pays de cette nature.