Economie

Le pétrole au plus bas depuis 18 mois: le portefeuille des Marocains bientôt soulagé ?

Semaine cauchemardesque pour l’or noir. Les cours de pétrole ont atteint leur plus bas depuis mars 2023. Les consommateurs de par le monde, notamment les Marocains, sont en droit d’espérer des prix plus doux dans les jours à venir.

Les fluctuations du marché ont été tellement abruptes que les principaux producteurs ont dû improviser, dans la précipitation, pour stopper la chute libre des cotations. Sur une semaine (2/6 septembre), le Brent et le WTI, références mondiales du brut, ont respectivement cédé 10% (71.06 $) et 8% (68.16 $). Et ce, en dépit de la décision de huit membres de l’OPEP+ de «prolonger de deux mois (jusqu’en décembre) leurs réductions volontaires supplémentaires de production de 2,2 millions de barils par jour». Le cartel avait convenu, en juin, de réinjecter quotidiennement 180.000 barils à partir d’octobre. Les événements de cette semaine démontrent que les marchés sont désormais plus préoccupés par les données économiques que par les tensions géopolitiques (guerre en Ukraine, Proche-Orient, instabilité en Libye).

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Conjuguées au manque de vigueur de la demande mondiale, les nouvelles peu rassurantes en provenance des deux premières économiques mondiales ont eu raison de la résistance des exportateurs.

États-Unis et Chine sources d’inquiétude

D’abord, les données du gouvernement américain ont montré que l’emploi a augmenté moins que prévu en août, mais une baisse du taux de chômage à 4,2 % suggère un ralentissement ordonné du marché du travail qui pourrait ne pas justifier une forte baisse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale ce mois-ci. «Le rapport sur l’emploi était un peu faible et impliquait que l’économie américaine était en déclin », a déclaré Bob Yawger, directeur exécutif des contrats à terme sur l’énergie chez Mizuho, cité par l’agence Reuters. Le spectre de la récession pointe toujours son nez au pays de l’oncle Sam.

Au cours des deux derniers mois, qui ont coïncidé avec le début de la baisse des cours, les analystes n’ont cessé de montrer du doigt «les chiffres décevants» de la croissance économique et la contraction de l’activité manufacturière en Chine.

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Les importations chinoises de carburant ont enregistré une importante baisse au premier semestre et le marché semble résigné face à la perspective d’une «faible demande » du plus gros consommateur mondial.

Quelle incidence pour les Marocains ?

On est loin de l’été 2022, où le carburant a frôlé les 17 dirhams avec son effet d’entraînement sur les prix de tous les produits et services. La hausse vertigineuse des hydrocarbures (pétrole et gaz) à cette époque, doublée de la sécheresse et de l’envolée des matières premières, ont eu des conséquences cataclysmiques sur le pouvoir d’achat des citoyens et les niveaux d’inflation.

Les finances publiques ont, elles aussi, subi de plein fouet cet accès de fièvre avec le doublement de la facture énergétique -hémorragie de devises- et le déblocage de subventions non programmées à plusieurs secteurs pénalisés, en particulier les professionnels de transport, dans une tentative d’atténuer les répercussions sur les ménages.

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La nouvelle baisse des cours devrait se manifester dans les prochaines semaines sur les tableaux d’affichage des stations-service. Le citoyen ressent déjà les bénéfices de la récente détente des cours mondiaux. Le diesel, le type de carburant le plus consommé chez nous, est passé sous la barre des 12 dirhams chez la majeure partie des distributeurs.

A cette cadence, les pays importateurs, comme le Maroc, pourraient entrevoir avec optimisme la suite des développements aux court et moyen termes. A en croire les analystes de Citi, l’une des plus grandes institutions financières au monde, les cours du pétrole devraient enregistrer une chute significative d’ici 2025 avec un baril de Brent sous les 60 dollars, soit une diminution de plus de 20% par rapport aux prévisions actuelles. Dans ce cas de figure, le gouvernement Akhannouch pourrait disposer de moyens supplémentaires pour financer ses programmes sociaux, notamment l’aide directe et la reconstruction d’Al Haouz. Il pourra économiser, entre autres, les soutiens distribués ici et là, si les prix à la pompe retrouvent une certaine normalité.

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Tout comme le simple citoyen, qui croule sous le poids des dépenses et souhaite toute baisse de prix, l’exécutif a grandement besoin de toute nouvelle rentrée d’argent pour consolider «les bases de l’ État social», qui fait partie des chantiers prioritaires de la prochaine loi de finances. Les regards seront, donc, tournés vers les distributeurs, dont les mouvements seront scrutés de très près. Le Conseil de la concurrence devra veiller aux grains !

 
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