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Législatives françaises: Mélenchon, le Marocain super star

Dimanche, le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête, suivi par le camp présidentiel. Malgré ses rodomontades, le Rassemblement National a dû se contenter d’une misérable troisième place.

C’en est fini pour le Rassemblement National, c’est finalement le Nouveau Front Populaire (NFP) qui est aux portes du pouvoir avec une première place, définitivement acquise avec ses 181 à 200 députés. Des législatives marquées par une participation record de 67 % selon les estimations d’OpinionWay, qui entérinent un peu plus la polarisation de la scène politique française en trois blocs complètement hétérogènes. Si la presse de l’hexagone s’est focalisée sur un front républicain qui fonctionne encore non seulement grâce aux consignes de désistements et consignes de vote pour faire barrage au RN qui ont eu lieu dans l’entre-deux-tours mais aussi auprès des électeurs, la réalité du scrutin est beaucoup plus complexe. Surtout quand le leader de LFI refuse toute négociation avec le camp présidentiel et que d’après l’Élysée, le chef de l’État « attendra la structuration de la nouvelle Assemblée pour prendre les décisions nécessaires ».

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Et le Maroc dans tout cela, serait-on tenté de répondre ? Adoubé par la communauté maghrébine de France, Jean-Luc Mélenchon, qui sait ce qu’il doit aux électeurs « arabes » de l’hexagone, a déjà choisi son camp. Le natif de Tanger, que ses détracteurs surnomment « le Marocain » en privé, n’a pas attendu les échéances électorales pour se positionner en faveur du royaume. Tout le monde se rappelle son voyage personnel dans le royaume pour apporter sa solidarité aux victimes du séisme d’Al Haouz, au moment où Emmanuel Macron s’adressait avec condescendance au peuple marocain sans égard pour les protocoles en vigueur. Jean-Luc Mélenchon a battu le pavé, se rendant dans plusieurs villes du Maroc.

Mélenchon et le Sahara

Interrogé par plusieurs médias marocains sur le dossier du Sahara, le leader de la France insoumise a appelé à tenir compte des « paramètres nouveaux auxquels les Français devraient, sans doute, réfléchir avec plus d’attention. La prise de position des États-Unis d’Amérique, d’Israël et de l’Espagne a modifié le regard que le monde porte sur cette question. Je souhaite que mon pays le comprenne et que dans tous les cas on n’en fasse pas un sujet de querelle avec les Marocains ». Tout au long de son périple marocain, où il a rencontré un grand nombre de chefs de partis, Jean-Luc Mélenchon n’a eu de cesse de répéter qu’il épousait totalement la « cause nationale » marocaine, « J’ai lu des sottises sur mes positions et sur celles des Insoumis. Il n’existe aucune relation du mouvement insoumis institutionnel avec qui que ce soit d’autre que les partis de la démocratie marocaine », confiait-il au Desk.

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Si pour l’instant, les résultats ne répondent pas (du moins pas encore) à la question : « qui pour gouverner », ce qui est certain, c’est que la gauche (avec LFI en tête) sera obligée de mettre de l’eau dans son vin et revoir de fond en comble ses relations avec le royaume. Un réajustement crucial aussi bien pour la France que pour le Maroc, de là dépend le futur des relations bilatérales. En tout cas, on peut compter sur le camp Mélenchon, qui a tenu un discours tourné vers l’avenir, pour pousser son camp politique à « bâtir une offre politique nouvelle » avec le royaume.

 
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