Revue de presse

Les 6 transformations majeures du Maroc depuis 25 ans, selon Abdelmalek Alaoui

Dans une tribune parue dans Le Figaro, Abdelmalek Alaoui, président de l’Institut Marocain d’Intelligence Stratégique, dresse un bilan approfondi des 25 ans de règne de SM le Roi Mohammed VI. Il met en lumière les réformes politiques, sociales et économiques qui ont transformé le Maroc en une puissance régionale incontournable. Verbatim.

Un pays vital pour la stabilité de l’Europe

« 9000 jours plus tard, le jeune roi pressé de réformer son pays s’est mué en homme d’État dont l’action à la tête du royaume chérifien a transformé durablement la nation marocaine, hissant son pays au rang de nouvelle puissance régionale. Pour la France et pour l’Europe, soutenir de manière plus résolue ce partenaire essentiel au sud de la Méditerranée est vital pour la stabilité et la prospérité de l’hexagone comme du vieux continent. »

Image du Maroc

« À son corps défendant, le Maroc s’est invité dans la récente campagne législative française. Comptabilisant des centaines de milliers de vues, la vidéo d’une militante du Rassemblement national affirmant qu’elle s’expatrierait pour aller ‘vivre au Maroc’ si son parti ne remportait pas les élections a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Au-delà de l’anecdote, cette saillie spontanée illustre la manière dont le royaume est désormais vu par de nombreux Français : une nation offrant à la fois stabilité, prospérité, et progrès. L’observateur ne peut s’empêcher de s’interroger : cette militante aurait-elle tenu les mêmes propos il y a 25 ans ? »

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Réformes politiques

« Sur le plan politique, Mohammed VI a pratiqué six premiers ministres et chefs du gouvernement, couvrant l’ensemble du spectre politique, de la gauche aux libéraux en passant par les islamistes. Grâce à une capacité anticipatrice avérée, le Monarque réussira à gérer avec doigté le ‘printemps arabe’ à travers une réforme constitutionnelle inédite qui sanctuarise une large redistribution des pouvoirs entre le palais et l’exécutif en 2011. Surtout, le Maroc fait figure d’exception dans le monde arabe, seul pays arabe à avoir appelé à la tête du gouvernement les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) pendant une décennie, avant que ces derniers ne quittent le pouvoir par les urnes – et non par les armes – en 2021. »

Réformes sociales

« Mohammed VI a entrepris très tôt des réformes significatives, allant parfois à contre-pied de sa propre opinion publique. En 2004, il a refondu le Code du statut personnel, connu sous le nom de Moudawana. Cette réforme a été un tournant majeur pour les droits des femmes au Maroc, en augmentant l’âge légal du mariage, en facilitant le divorce et en améliorant les droits des femmes en matière de garde des enfants et de succession. Mais il ne s’agissait pas pour autant d’un chantier figé. Une nouvelle génération de réformes en faveur de l’égalité hommes-femmes est en cours d’élaboration sous le leadership du roi. En 2004 également, Mohammed VI a créé l’Instance Équité et Réconciliation (IER), une commission chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme commises sous le règne précédent. Cette initiative visait à réconcilier le pays avec son passé et à fournir une réparation aux victimes. »

Développement économique

« Parallèlement à cette dynamique réformatrice, sur le plan économique, la progression du Maroc en ce début de XXIe siècle est remarquable. Faisant sien l’adage voulant que ‘celui qui n’a pas de pétrole a des idées’, Mohammed VI va piloter trois phases économiques distinctes en un quart de siècle. Les sept premières années de règne voient la prééminence du chantier intérieur, avec un effort massif en direction des infrastructures. C’est dans cette période 1999-2007 que le pays connaît une accélération spectaculaire des fondations indispensables pour l’émergence d’une économie moderne. Le Maroc passe rapidement de 100 km à plus de 1800 km d’autoroutes, atteint les 99% d’électrification, érige le plus grand port d’Afrique à Tanger, multiplie par cinq son maillage d’aéroports et de ports tout en fournissant un effort massif en matière de télécoms et de digitalisation. »

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Importance géopolitique

« Les Marocains et le Maroc ne font pas figure d’exception dans leurs aspirations et leurs défis. S’il reste certes au royaume du chemin à parcourir pour atteindre ses objectifs de développement, la confiance que portent les marocains dans leur système, qui ne travaille pas pour les temps courts, mais pour l’éternité, est indéfectible. Dans une région traversée par des périodes de forte instabilité, le royaume chérifien apparaît ainsi comme la seule nation jouissant de la stabilité institutionnelle et macroéconomique, tout en progressant de manière substantielle sur quasiment tous les plans. Ceci lui confère une importance cruciale pour l’équilibre de la Méditerranée, la sécurité de la France, ainsi que la prospérité de l’Europe dans son ensemble. En effet, alors que les enjeux de pression migratoire du sud vers le nord s’accroissent et que les incertitudes sécuritaires au Sahel s’intensifient, Paris et Bruxelles ont besoin que le Maroc puisse continuer à jouer son rôle de stabilisateur régional et de pôle de prospérité économique. »

 
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