Agriculture

Les « acequias » marocaines sauvent l’Espagne de la sécheresse

En quête de solution face à un avenir de sécheresse, l’Espagne se tourne vers des méthodes médiévales et une « sagesse ancienne ». Les « acequias », abandonnées dès les années 1960, se font restaurer aujourd’hui afin de se prémunir contre une aridité montante.

Dans les montagnes du sud du pays, un réseau d’irrigation ancestral appelé « acequias » (Saguia) est restauré pour préserver la verdure des pentes et la survie des villages. Les températures extrêmes de cette semaine rappellent les défis du changement climatique, menaçant de transformer une grande partie du pays en déserts, écrit le New York Times dans un reportage publié la semaine dernière.

Le journal américain rappelle que les « acequias » ont été construites par les Maures au Moyen Âge et sont vitales pour l’Andalousie, l’une des régions les plus sèches d’Europe. Malheureusement, de nombreuses « acequias » ont été abandonnées dans les années 1960 avec l’adoption de modèles agricoles basés sur les réservoirs, entraînant la perte de connaissances séculaires.

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Coordonnée par José María Martín Civantos, la restauration progresse acequia par acequia. Le système ralentit l’écoulement de l’eau des montagnes vers les plaines, améliorant sa rétention et sa distribution. Les canaux dévient la fonte des neiges vers les collines, où elle s’infiltre dans le sol pour ressurgir en sources irriguant les cultures en saison sèche, explique le journal new-yorkais.

Et de préciser que le projet de restauration a déjà récupéré plus de 96,5 km de canaux, mobilisant chercheurs, agriculteurs et militants. Malgré son succès, il manque de soutien financier, car certains considèrent les « acequias » inefficaces par rapport aux réseaux modernes. Pourtant, Civantos insiste sur leur performance : ils retiennent mieux l’eau, rechargeant les nappes souterraines et améliorant la fertilité des sols.

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Le défi majeur est de préserver le savoir millénaire associé aux « acequias ». L’exode rural menace la transmission de ces connaissances ancestrales dans des villages comme Cañar, où l’on utilise encore un registre du XIXe siècle pour répartir l’eau.

Les résidents comprennent l’importance de cette sagesse ancienne pour lutter contre le changement climatique. Une opportunité cruciale pour affronter les défis de l’avenir.

 
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