Les bourses mondiales en panique face au risque de récession aux Etats-Unis
Les places boursières dégringolent partout dans le monde, lundi, alarmées par un ralentissement du marché de l’emploi américain, qui fait craindre aux investisseurs une récession aux Etats-Unis.
Le mouvement de panique est parti du rapport sur l’emploi américain publié, vendredi 2 août, qui a montré un ralentissement plus net que prévu dans la création des postes, avec un taux de chômage à 4,3% en juillet.
Les trois principaux indices de Wall Street ont chuté à l’ouverture: le Nasdaq dévissait de 3,10% vers 14H00 GMT (16H00 à Paris), emporté par le repli des géants technologiques américains. L’indice élargi S&P 500 tombait aussi de 2,48% et le Dow Jones de 2,11%.
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En Europe, Paris abandonnait 1,41%, Londres 2,25%, Francfort 1,89%, Amsterdam 2,63% et Milan 2,07%. Plus tôt en Asie, l’indice Nikkei de Tokyo a dévissé de 12,4%, la pire baisse en points de son histoire.
Le resserrement monétaire de la Banque du Japon et la hausse du yen se sont ajoutés aux craintes de récession aux Etats-Unis et ont fait plier la Bourse de Tokyo. Taïwan et Séoul ont dévissé de plus de 8%.
Les chiffres de l’emploi américains « ont fait penser que la Réserve fédérale pourrait avoir retardé trop longtemps les baisses de taux d’intérêt, risquant ainsi de provoquer une récession », commente Mark Haefele, directeur des investissements chez UBS Global Wealth.
Pour combattre l’inflation, la Fed a porté ses taux à leur plus haut niveau depuis 20 ans, dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, de manière à forcer l’économie américaine à ralentir.
Jusqu’à maintenant, les analystes voyaient l’économie américaine rester solide et en légère croissance et l’inflation ralentir, le scénario rêvé d’un « atterrissage en douceur » après la période de surchauffe post-Covid.
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Mais désormais, les marchés estiment que la banque centrale américaine va devoir baisser ses taux directeurs plus fortement que ce qu’elle prévoyait pour tenter d’éviter une récession.
Ces anticipations de baisse des taux se reflétaient dans les taux à court du marché obligataire. Celui des emprunts des Etats-Unis à deux ans tombait à 3,79% vers 14H00 GMT. Il est brièvement repassé sous le niveau du taux d’intérêt des emprunts à échéance dix ans pour la première fois depuis juillet 2022.
Le rendement à dix ans continue de reculer, les investisseurs se tournant vers les actifs jugés peu risqués. Le taux d’intérêt américain à dix ans s’établissait à 3,72% contre 3,79% vendredi à la clôture.
Le pétrole aussi était pénalisé par les craintes de récession: le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,89% à 76,13 dollars vers 14H00 GMT, touchant plus tôt un plus bas depuis début janvier.
L’équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), cédait 0,95%, à 72,82 dollars, peu après avoir dégringolé jusqu’à un plus bas en six mois.