Les chiens aboient, la caravane passe
Comme d’autres formations sociales dans le monde, le Maroc cherche sereinement sa propre voie de développement. Les progrès réalisés au cours des dernières décennies sont objectivement appréciables et visibles pour les observateurs honnêtes et impartiaux. Ces progrès sont le fruit des luttes sociales et d’une volonté politique ferme, actuellement exprimée au plus haut sommet de l’Etat. Pour autant, faiblesses, obstacles et résistances n’ont pas totalement disparu.
Cette réalité là ne peut pas être perceptible et encore moins comprise par des scribouillards, prisonniers de préjugés et d’une vision binaire/dualiste, prêts à louer leurs plumes au plus offrant. « Marianne » et « Libération » ont choisi l’anniversaire du Souverain Mohammed VI pour cracher leur venin qui sent la rancune coloniale.
Faut-il répondre à l’insulte par l’insulte ? Tomber dans ce piège, c’est aussi accepter de descendre au plus bas niveau de la morale. Lorsque le Souverain du Maroc, avant tout, premier symbole d’une nation, et donc de tous les Marocains, opposants et non opposants, s’implique au niveau stratégique dans le devenir de la nation marocaine, le régime politique est perçu par nos scribouillards de « Libération », comme une « monarchie absolue où le Roi règne et gouverne ». Lorsqu’il prend des vacances et se retire pour respirer comme tout responsable public et comme tout être humain, on crie à son absence ! Lorsqu’il remet la main à la pâte, on le raccuse d’être « omnipotent et omniprésent ». Voilà des gens habitués à voir le Maroc en noir et blanc, incapables de faire la distinction entre la personnalité d’un chef d’Etat, symbole d’une nation, et un système politique assez complexe, dont la compréhension exige une mobilisation intense de la matière grise.
Résultat de cette observation superficielle et binaire : des conclusions hâtives et erronées qui ressemblent aux paroles d’une chanson sur un ancien disque rayé qui se répète infiniment. Le style utilisé par « Libération » et « Marianne » a une odeur évanescente des anciens « officiers des affaires indigènes », nostalgiques d’une époque révolue, n’ayant certainement pas lu les romans d’Alphonse Daudet où le héros « Tartarin de Tarascon », voyait des lions partout dès sa descente du bateau au port d’Alger ou de Tanger.
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Le phénomène néocolonial n’est pas seulement économique et financier. La dimension culturelle est souvent moins apparente. Et même des personnes censées adopter une approche objective et critique dans l’observation et l’analyse de la réalité politique des formations sociales africaines, demeurent profondément marquées par les séquelles du paternalisme colonial. Le Royaume du Maroc a connu dans son histoire postcoloniale des moments politiques difficiles et tragiques : luttes violentes pour le pouvoir, tentatives de putschs militaires, tentatives d’insurrections armées, émeutes, années de plomb (…). Le Maroc d’aujourd’hui ne tourne pas le dos à cette réalité. Au contraire. Les rapports de l’Instance Equité et Réconciliation sont là. Les recommandations de cette Instance nourrissent progressivement l’ensemble des réformes du mode de gouvernance.
La volonté politique de rompre définitivement avec l’ancien mode de gouvernance a été fermement exprimée par le Souverain. Une nouvelle Constitution a été adoptée en 2011, certainement ignorée par nos scribouillards. Cette Constitution n’est pas absolument parfaite, comme dans tous les Etats dans le monde. Mais elle représente objectivement et incontestablement un progrès important et palpable, par rapport aux mécanismes institutionnels antérieurs. Après le rapport sur le cinquantenaire, établi par une équipe d’experts marocains de haut niveau, le rapport récent sur le nouveau modèle de développement a permis aux marocains de se mobiliser et de contribuer à une vision collective, devenue une « boussole » en matière d’élaboration des politiques publiques. Les trois priorités stratégiques d’aujourd’hui sont bien connues et leur déclinaison effective est en cours : généralisation de la protection sociale ; réforme du système d’éducation ; et réforme du système de santé. Le processus de concrétisation de l’Etat social a été irréversiblement entamé, malgré les difficultés conjoncturelles et les résistances pas toujours identifiées et inhérentes principalement à des intérêts stratifiés.
A cela s’ajoutent les actions profondes et structurantes de transformation économique, avec des réalisations tangibles dans des secteurs à haute valeur ajoutée : énergies renouvelables, surtout le solaire et l’éolien, industrie chimique, surtout les dérivés des phosphates, infrastructures portuaires et aéroportuaires, extension des autoroutes, lignes ferroviaires à grande vitesse, industrie automobile, dessalement de l’eau de mer (…), et bientôt l’hydrogène vert. Les grandes villes se transforment rapidement. Le décloisonnement des régions aussi.
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Mais le Maroc n’est pas une « île au trésor », isolée du reste du monde. A l’instar des autres pays, le Royaume n’échappe pas aux secousses de l’économie internationale, compte tenu de ses choix en matière de libre échange. La pauvreté, sans être une réalité statique, existe toujours. C’est actuellement le premier ennemi à abattre.
Toutes ces actions, tous ces efforts n’ont pas été et ne sont pas dictés par une quelconque pression externe. La force déterminante de ce processus est interne. Elle réside dans les luttes sociales et les sacrifices des citoyens marocains. Cette réalité là ne peut pas être perceptible par des cerveaux formatés dans des logiciels néocoloniaux. Il y a quelques jours, a été fêté le 70ème anniversaire de la « Révolution du Roi et du Peuple » (1953 à 2023). Ce moment historique a permis non seulement d’arracher l’indépendance du Maroc, mais aussi et surtout d’ouvrir la voie vers un nouveau contrat social, toujours d’actualité, vers la construction d’un Maroc auquel tous les marocains sont fiers d’appartenir. Le « fast-food médiatique » ne pourra avoir aucun impact sur cet attachement et sur cette appartenance.