Les drogues dans le monde
Les drogues sont paradoxalement les produits les plus mondialisés. En 2021, d’après l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ce sont presque 300 millions de personnes qui en ont consommé.
Le nombre de personnes souffrant de troubles liés à la consommation de stupéfiants a atteint presque 40 millions, soit une augmentation de 45% au cours de la décennie 2011-2021. En 2021, le cannabis est de loin en tête, avec 219 millions de consommateurs, soit presque 74% du total des consommateurs en drogues, suivi des opioïdes, avec 60 millions de consommateurs, soit 20,27%, des amphétamines, avec 36 millions de consommateurs, soit 12,16%, de la cocaïne, avec 22 millions de consommateurs, soit 7,43% et de l’ecstasy, avec 20 millions de consommateurs, soit 6,75%.
Parmi les drogues, le cannabis, certes le moins nocif, est cependant le plus consommé dans le monde. En Afrique, la consommation de cette plante représente 76% de la consommation de toutes les drogues. Elle est suivie de loin par les opioïdes, avec 14%. En Europe, la consommation de cannabis représente 66% de la consommation totale des drogues, suivi de la cocaïne, avec 12%. Les opioïdes, l’ecstasy et les amphétamines représentent respectivement 9%, 8% et 6%. Dans les Amériques et les Caraïbes, le cannabis est aussi en tête, avec 62%, suivi des amphétamines, avec 14%. Les opioïdes, la cocaïne et l’ecstasy, représentent respectivement 11%, 10% et 3%. En Océanie, le cannabis y pèse 58%, suivi de la cocaïne et des opioïdes, avec 13% chacune. L’ecstasy et les amphétamines y représentent respectivement 10% et 6%. En Asie, la consommation de cannabis y représentent 51%, suivie des opioïdes, avec 28%, et des amphétamines, avec 11%.
L’ecstasy et la cocaïne y représentent respectivement 8% et 2 %. Ainsi, partout dans le monde, la consommation du cannabis est en tête de la consommation des drogues. En Union Européenne, cette plante est consommée surtout par les jeunes âgés de 15 à 34 ans, soit 15,8 millions sur un total de 22,2 millions de consommateurs. Par ailleurs, la production de cannabis est présente sur presque tous les continents, aussi bien en Amérique Latine, qu’en Asie, en Europe et en Afrique. Cette plante est même, de plus en plus, cultivée en intérieur, dans de vastes hangars, ou à domicile pour la consommation personnelle. Selon les estimations de l’ONUDC, ces plantations hors sol dépassent désormais la production en plein air. Légalisée dans de nombreux pays dans le monde, surtout pour des usages licites et non nocifs à la santé humaine, l’encadrement légal et réglementaire de la culture de cette plante est moins difficile que les autres types de drogues. Ainsi, le Maroc, depuis quelques années, est entré, avec succès, dans une expérience de dépénalisation partielle au profit des cultures et usages à destination non nocive, expressément définis par la loi. Une expérience qui commence à donner ses fruits et à démontrer que la répression et les sanctions pénales ne sont pas l’unique solution dans la lutte contre le trafic des drogues.