Les Etats-Unis jugent que « c’est le moment » de mettre fin à la guerre à Gaza
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé mercredi que « maintenant c’est le moment » de mettre fin à la guerre à Gaza et appelé Israël à éviter « une plus grande escalade » dans sa riposte attendue à l’attaque aux missiles de l’Iran.
M. Blinken s’est exprimé avant de quitter Tel-Aviv pour Ryad, où il poursuit une tournée visant à contenir l’escalade militaire dans la région, un mois après que la guerre à Gaza s’est étendue au Liban avec une offensive militaire israélienne contre le Hezbollah libanais pro-iranien.
Au Liban, les habitants de Tyr, grande ville du sud du Liban, ont pris la fuite dans la panique après un appel de l’armée israélienne à évacuer certains quartiers en vue d’une opération militaire, selon des responsables locaux. L’agence d’Etat a ensuite rapporte une frappe de drone à Tyr.
Au lendemain d’entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, M. Blinken a affirmé que »c’est le moment » de mettre fin à la guerre à Gaza, après qu’Israël y a atteint selon lui « la plupart de ses objectifs stratégiques, avec l’idée de s’assurer que le 7-Octobre ne peut plus jamais arriver ».
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Il faisait allusion à l’attaque sans précédent du Hamas palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre à Gaza.
M. Blinken n’a pas néanmoins annoncé de relance des négociations en vue d’un cessez-le-feu, à deux semaines des élections américaines, et après des mois d’efforts diplomatiques infructueux.
« Il est très important qu’Israël réponde d’une façon qui ne crée pas une plus grande escalade » après le lancement par l’Iran de quelque 200 missiles, le 1er octobre, a aussi plaidé M. Blinken, au lendemain d’un nouvel avertissement de Téhéran de sa détermination à riposter en cas d’attaque israélienne.
Il a parallèlement appelé Israël à saisir « l’occasion incroyable » de normaliser ses relations avec l’Arabie saoudite, un poids lourd du Proche-Orient, une direction « qui offre une voie durable pour la sécurité d’Israël et sa place dans la région ».
Mardi, M. Blinken a estimé que la mort de Yahya Sinouar, le chef du Hamas et architecte de l’attaque du 7 octobre tué par des soldats israéliens dans la bande de Gaza, offrait une « occasion importante de ramener les otages chez eux » et de « mettre fin à la guerre » à Gaza.
M. Netanyahu a lui, selon son cabinet, assuré à son interlocuteur que la mort du chef du Hamas « pourrait avoir un effet positif sur le retour des otages ».
L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Sur les 251 personnes alors enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.
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M. Blinken a également maintenu la pression sur Israël pour qu’il facilite l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, relevant des « progrès » en la matière mais pas « suffisants ».
De la bande de Gaza assiégée, où l’armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive dévastatrice dans le nord du territoire palestinien, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a lancé sur Telegram un appel « au monde, qui n’a pas réussi à assurer la protection et l’hébergement de notre peuple et n’a pas été en mesure de fournir de la nourriture et des médicaments, à faire un effort pour envoyer des linceuls ».
Au moins 42.718 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l’offensive israélienne menée en représailles à Gaza depuis plus d’un an, selon les données du ministère, jugées fiables par l’ONU.
Au Liban, après de nouvelles frappes nocturnes contre la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, l’armée israélienne a appelé à l’évacuation de certains quartiers de Tyr, qui compte actuellement 14.500 habitants, dont environ 4.500 déplacés venus des villages voisins, selon le centre de gestion de crise local.
« La situation est très mauvaise, nous sommes en train d’évacuer tout le monde », a dit à l’AFP Mortada Mhanna, qui dirige ce centre.
La veille, l’armée israélienne a confirmé avoir tué Hachem Safieddine, successeur pressenti de Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah, dans une frappe sur Beyrouth début octobre.
Le Hezbollah n’a pas confirmé à ce stade le décès de Hachem Safieddine, le cousin de Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth le 27 septembre.
Sa mort fragilise un peu plus cette organisation, contre qui Israël est entré en guerre ouverte il y a un mois, multipliant les bombardements dans le pays voisin et lançant le 30 septembre une offensive contre dans le sud du Liban, un fief du Hezbollah.
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Au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban depuis les premières frappes israéliennes massives le 23 septembre, d’après un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
Bien qu’affaibli, le Hezbollah revendique quotidiennement des tirs de roquettes sur Israël, et a affirmé avoir visé à nouveau mercredi une base du renseignement militaire près de Tel-Aviv.
Une conférence internationale sur le Liban doit se tenir jeudi à Paris, mais sans Israël et l’Iran, ni M. Blinken, ce qui laisse augurer de peu d’avancées vers la fin des hostilités.
Challenge (avec AFP)