Les négociations au point mort pour une trêve à Gaza, « réunion d’urgence » au Qatar
Les efforts en vue d’une trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas se heurtent à l’inflexibilité des deux camps, une impasse dont les médiateurs internationaux doivent tenter de sortir lundi lors d’une « réunion d’urgence » au Qatar après sept mois de guerre.
L’armée israélienne a continué de frapper le territoire palestinien en début de nuit, faisant 16 morts au sein de deux familles à Rafah et ses environs dans le sud de la bande de Gaza.
Les secouristes ont fait état de neuf morts dans la famille Al Attar et sept autres dans la famille Keshta. Une source hospitalière a confirmé le bilan des deux frappes israéliennes dimanche soir « dans le camp de réfugiés de Yebna à Rafah et dans les environs de Al Salam ».
Peu avant, l’armée israélienne avait indiqué à l’AFP que trois de ses soldats avaient été tués et 12 autres blessés dimanche par des roquettes tirées par la branche armée du Hamas autour de Kerem Shalom, principal point de passage de l’aide humanitaire depuis Israël vers la bande de Gaza.
Les brigades Ezzedine al-Qassam ont revendiqué ces tirs, qui ont conduit Israël à fermer le passage utilisé pour acheminer l’aide vers Gaza.
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L’armée israélienne a rapporté lundi matin sur X avoir intercepté un « drone ennemi volant vers Israël ».
La Résistance islamique en Irak, nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran, avait auparavant annoncé sur Telegram avoir visé le port d’Eilat, à la pointe sud du territoire israélien, cible en février de missiles balistiques interceptés de rebelles yéménites Houthis.
« Sabotage »
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé dimanche qu’Israël ne pouvait « accepter » les demandes du mouvement islamiste, qui réclame un cessez-le-feu définitif dans le territoire palestinien en préalable à tout accord, notamment sur la libération des otages enlevés le 7 octobre en Israël.
Malgré les mises en garde internationales, Benjamin Netanyahu menace toujours de lancer une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, « avec ou sans » accord de trêve.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, avait auparavant accusé M. Netanyahu de « saboter les efforts des médiateurs » en vue d’une trêve, réunis au Caire en l’absence d’Israël.
L’offre des pays médiateurs, Qatar, Egypte et Etats-Unis, présentée fin avril au Hamas, prévoit une trêve associée à une libération d’otages retenus dans la bande de Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
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Mais un responsable du Hamas a affirmé dimanche que le mouvement n’accepterait « en aucun cas un accord ne prévoyant pas explicitement un arrêt de la guerre ».
La délégation du Hamas au Caire, repartie pour Doha dimanche soir pour des consultations, selon un responsable du mouvement islamiste, doit être de retour en Egypte mardi « pour achever les négociations », a indiqué un média proche du renseignement égyptien, Al-Qahera News.
Absence d’avancée
Après une étape au Caire, selon des médias américains, le chef du renseignement américain William Burns est attendu lundi au Qatar, le principal pays médiateur, selon une source proche des négociations.
« En l’absence d’avancée » lors des discussions au Caire, M. Burns doit avoir une « réunion d’urgence avec le Premier ministre » de l’émirat, cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al Thani, « afin de discuter des moyens de remettre les pourparlers sur les rails », selon cette source.
Or M. Netanyahu a prévenu les « dirigeants du monde entier qu’aucune pression, aucune décision d’une instance internationale n’empêchera Israël de se défendre ».
« Si Israël doit rester seul, Israël restera seul », a insisté le Premier ministre israélien, tout en dénonçant le « terrible volcan de l’antisémitisme » déferlant selon lui à travers le monde entier contre Israël.
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Le dirigeant a aussi annoncé la décision de son gouvernement de fermer le bureau en Israël de la chaîne Al-Jazeera, basée au Qatar, dont le signal a été coupé.
Al-Jazeera, qui a accordé une large place à la couverture de la guerre à Gaza, a dénoncé une décision « criminelle ».
La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont lancé une attaque sans précédent dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Durant l’attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l’armée.
Dimanche, le Forum des familles d’otages a une nouvelle fois appelé M. Netanyahu à accepter un accord qui permettrait une libération des otages.
« M. Netanyahu, l’Histoire ne vous pardonnera pas si vous ratez cette occasion », affirme ce texte.
Inquiétude à Rafah
L’offensive israélienne lancée dans la bande de Gaza en représailles à l’attaque du 7 octobre a fait jusqu’à présent 34.683 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui a dénombré dimanche 29 morts en 24 heures.
Dans la bande de Gaza, bombardée en plusieurs points dimanche, une habitante de Rafah inquiète à la perspective d’une possible offensive israélienne, dit sa préoccupation devant l’impasse des négociations.
« Hier à cette heure, nous étions très optimistes et nous attendions l’annonce d’un cessez-le-feu. Aujourd’hui, nous sommes sur les dents », a témoigné à l’AFP cette résidente âgée de 59 ans, Najat Shaat.
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Israël a juré d’anéantir le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne.
Pour parvenir à la « victoire finale » et libérer les otages, Benjamin Netanyahu ne cesse de proclamer qu’il va lancer une offensive terrestre sur Rafah, où sont regroupés selon Israël quatre bataillons du Hamas.
Cette ville frontalière avec l’Egypte est devenue l’ultime refuge pour des centaines de milliers de civils qui ont fui la guerre plus au nord. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 1,2 million de Palestiniens y sont toujours massés, soit la moitié de la population du territoire.
De nombreuses capitales, dont Washington, et organisations humanitaires redoutent de lourdes pertes civiles en cas d’offensive sur la ville, principal point de passage terrestre de l’aide humanitaire.
Challenge (avec AFP)