L’IATA développe une industrie aéronautique en Afrique
Pour l’autorité du transport aérien, l’Afrique constitue un énorme manque à gagner dans ce secteur qu’elle a décidé d’y établir un éco-système autour de l’industrie aéronautique. Et pour ce faire, elle a lancé une initiative visant à promouvoir le développement et la relance de l’industrie aéronautique africaine.
L’Association du transport aérien international (IATA) lance son initiative « Focus Africa » pour étendre la contribution de l’industrie aéronautique au développement socio-économique du continent. A Focus Africa réunira des acteurs publics et privés pour améliorer la connectivité, la sécurité et la fiabilité des passagers africains. L’aviation est essentielle pour relier les personnes et les services et peut considérablement stimuler l’activité économique d’une région.
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L’Afrique est un vaste territoire, qui abrite environ 1,4 milliard de personnes, soit près de 20% de la population mondiale. Cependant, sa contribution au transport aérien mondial est très minime, contribuant à environ 2,1% des passagers mondiaux. L’IATA prévoit de tirer parti de l’immensité du continent pour améliorer la connectivité, les opportunités d’emploi et la croissance offertes par l’aviation.
Les défis rencontrés en Afrique
En effet, le secteur de l’aviation en Afrique est fortement mal desservi, en retard de développement et d’activité économique. L’adoption lente des normes mondiales, les coûts d’exploitation élevés, le manque de connectivité, les restrictions réglementaires et la pénurie de compétences contribuent tous au sous-développement de l’aviation sur le continent.
Tous ces facteurs affectent l’expérience des passagers ainsi que la viabilité et la durabilité des compagnies aériennes africaines. Les transporteurs du continent ont subi des pertes cumulées de 3,5 milliards de dollars entre 2020 et 2022, et l’IATA prévoit de nouvelles pertes pouvant atteindre 213 millions de dollars cette année. Le vice-président régional de l’IATA pour l’Afrique et le Moyen-Orient a déclaré lors d’un point de presse :
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« De nombreux aéroports en Afrique ont des systèmes et des processus qui n’offrent pas une bonne expérience aux passagers. Une autre lacune que nous avons remarquée est que l’Afrique en tant que continent a également l’adoption la plus lente des programmes d’API de données passagers, avec seulement une poignée de gouvernements qui ont mis en œuvre programmes de données sur les passagers. Lorsqu’ils sont mis en œuvre en utilisant les conseils et les meilleures pratiques de l’industrie, ils peuvent tout d’abord renforcer les frontières, bien sûr, mais aussi aider les aéroports et les gouvernements à évoluer vers des capacités de traitement avancées. »