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L’urgence d’une réhabilitation de la politique

A travers l’histoire, chaque formation sociale a su créer un mode de vie, un « vivre ensemble », sur la base de règles d’abord coutumières, plus tard religieuses et/ou juridiques. C’est le cas du Maroc qui, à travers le nouvel an Amazighe 2974, a su entamer sa réconciliation avec son passé le plus lointain, sans s’y cloitrer, et transmettre un message fort pour partager une expérience collective où les différences linguistiques, culturelles, voire religieuses, ne sont nullement une source de conflits et ne font point obstacle à la construction d’une réalité sociale plurielle, constamment enrichie par la diversité humaine et les valeurs universelles.

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Cette diversité est l’une des forces du Royaume, face à une Europe où se déroule une guerre qui va bientôt entrer dans sa 3ème année, et où la « bête immonde », toujours féconde, semble se réveiller à nouveau, sans oublier le Proche Orient embrasé depuis plus de 3 mois, et où l’existence même d’un peuple est niée depuis plusieurs décennies. Dans ce contexte, le Maroc a été élu pour présider le Conseil des droits de l’homme à Genève, en 2024. C’est l’aboutissement d’un processus certes jamais parfait, ni linéaire, ni statique, ni irréversible, qui gagnerait à être renforcé à tous les niveaux, et notamment en matière de lutte contre la corruption dans sa dimension systémique. Pour utiliser l’un des concepts clés consacrés dans le rapport sur le nouveau modèle de développement, la corruption est le principal « nœud », c’est à dire l’obstacle number one à tout développement, à ne pas confondre avec la croissance.

La lutte contre la corruption est la condition sine qua non pour pouvoir rétablir la confiance des citoyens dans leurs institutions et obtenir leur adhésion active et dynamique dans la reconstruction d’un « vivre ensemble » fondé sur les valeurs et principes fondamentaux que sont la transparence, la reddition des comptes, l’égalité des chances, le mérite, la solidarité sociale et, in fine, le respect de la dignité humaine (…), à consacrer effectivement dans les rapports sociaux et la vie quotidienne. Car que pourrait-on attendre des réformes stratégiques entamées dans plusieurs domaines, notamment en matière d’investissement, d’éducation, de santé, de protection sociale, de gestion de l’eau (…), en l’absence d’une lutte réelle et effective contre la corruption, au sens large, qui n’est que la multiplication par zéro de tous les efforts entrepris à tous les niveaux, individuellement et collectivement ? Le véritable espoir d’un autre Maroc est là.

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Et l’affaire actuelle dite « Escobar du Sahara », devant la justice, n’est malheureusement que l’arbre cachant une forêt où l’impunité et la banalisation de la corruption représentent les aspects les plus dangereux d’une décrépitude au sens profondément khaldounien du terme. Malgré cela, l’espoir ne s’est jamais éteint au Maroc, comme un rayon de soleil printanier, toujours au rendez-vous. Pour comprendre le vrai Maroc, il suffit de voir Elisabeth Borne, ex-première ministre en France qui, après avoir fait passer une loi immigration, loi foncièrement raciste, a choisi le Royaume comme première destination pour ses vacances. Se promenant paisiblement à Marrakech, elle devrait comprendre et faire comprendre à quel point ce pays d’accueil qu’est le Maroc, est totalement immunisé contre l’esprit rancunier.

 
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