Marché du travail : une aggravation continue du taux de chômage
C’est toujours le point faible du gouvernement actuel. Et ce n’est pas seulement la faute au ciel qui est moins clément. Même des secteurs économiques clés comme les BTP enregistrent des pertes d’emplois.
Au 2ème trimestre 2024, le marché du travail continue d’être fortement impacté par la sécheresse. Le volume global a baissé de 82 000 postes. Deux secteurs ont enregistré une baisse : le secteur de l’agriculture, forêt et pêche, avec une perte de 152 000 postes et les BTP avec une perte de 35 000 postes. Par contre, l’industrie (y compris l’artisanat) et les services ont contribué respectivement à la création de 58 000 postes et de 49 000 postes. Le volume du chômage s’est accru de 90 000 personnes, soit 48 000 en milieu urbain et 42 000 en milieu rural, pour s’établir globalement à 1 630 000 personnes au niveau national. Ainsi, le taux de chômage est passé de 12,4% à 13,1%, au niveau national (+ 0,7 point), soit de 16,3% à 16,7%, en milieu urbain (+ 0,4%) et de 5,7% à 6,7%, en milieu rural (+ 1 point). Pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans, le taux de chômage est de 36,1%. Ce taux est de 19,4% pour les diplômés et de 17,7% pour les femmes.
Le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a connu une hausse, passant de 983 000 à 1 042 000 personnes, au niveau national. Ainsi, le taux de sous-emploi est passé de 9% à 9,6%, au niveau national.
Par ailleurs, si le taux de chômage, au niveau national, a atteint 13,1%, au niveau des régions, ce taux est particulièrement élevé dans les régions du sud et dans l’Oriental, avec respectivement 22,9% et 21,1%. Même dans la région de Casablanca-Settat, où les activités économiques demeurent relativement concentrées, le taux de chômage est supérieur à la moyenne nationale, avec 14,7%. Ce n’est que dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, et celle de Marrakech-Asfi que les taux de chômage enregistrés sont les plus faibles, avec respectivement 8,9% et 8,1%, le premier étant atténué grâce en particulier à la croissance de l’industrie automobile (emploi durable), le second par les activités liées au tourisme et dont la variation est plutôt fortement saisonnière (emploi non durable). Ainsi, en matière de création d’emplois, le « gouvernement social » a encore beaucoup de chemin à parcourir pour pouvoir tenir ses promesses électorales.