Santé

Maroc. La fuite des infirmiers pourrait avorter le projet de protection sociale

Le Syndicat indépendant des infirmiers vient de révéler dans un rapport qu’il a présenté au Conseil économique social et environnemental (CESE) des données inquiétantes sur l’immigration des médecins et des techniciens de santé marocains, qui constitue une cause directe de la dégradation des services de la santé dans le royaume, rapporte « Al Osboue » dans son édition de cette semaine.

Conditions de travail inadéquates, absence de primes de motivation, salaires très bas, manque d’encadrement des cadres et techniciens de la santé sont tous des facteurs qui encouragent la fuite des professionnels du secteur le plus sensible vers des pays qui offrent des conditions beaucoup plus intéressantes et un cadre de travail plus convenable, notamment en Europe et au Canada.

Le  rapport indique que le nombre d’infirmiers et techniciens de la santé au Maroc est limité à 34.000 dont 29.000 dans le public, ce qui en fait un des pays ayant le taux le plus faible en matière de couverture médicale. Au moment où le ministre de la Santé et le chef du gouvernement évaluent à 65.000 le besoin en infirmiers et techniciens de la santé, le rapport du syndicat fait état de la fuite de 1000 éléments.

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Le manque en personnel de la santé ne fait donc que s’accentuer davantage dans un contexte mondial où la pression se multiplie du fait des répercussions du Covid qui continuent de se ressentir sur le secteur de la santé. Ainsi, en plus d’une faible rémunération, s’ajoute la pression du travail au point qu’un infirmier se retrouve avec 20 patients sous sa charge. Et ceci pour un salaire de 6.000 DH. Tandis qu’en Europe, un infirmier touche un salaire de 3.000 euros. Une rémunération qui représente près de six fois le salaire des infirmiers au Maroc, assez pour attiser leur tentation de partir surtout que la demande en personnel soignant est très importante ailleurs.

« Il en résulte une forte pression sur les techniciens de la santé, au point qu’aujourd’hui, un nombre important parmi ceux qui ont 15 à 20 ans d’expérience pensent à partir pour améliorer leur niveau de vie. C’est la raison pour laquelle nous exhortons le gouvernement à fournir un effort et répondre aux doléances des travailleurs de ce secteur qui plus est sont très simples, afin de les en dissuader d’émigrer, si on veut vraiment réussir le projet de protection sociale, lié à la disponibilité de ressources humaines importantes », alerte Mustapha Jaâa, le président du Syndicat indépendant des infirmiers et techniciens de la santé, cité par l’hebdomadaire.

Et d’ajouter que plusieurs dossiers sont en suspens, dont celui de l’augmentation des salaires. Le programme du gouvernement évoque une augmentation du salaire des médecins à 12.000 DH et des infirmiers à 8.000 DH. D’autres dossiers sont en discussion, dont le principal est la création d’une instance nationale des infirmiers pour mettre fin au désordre et barrer la route aux intrus ».

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Il a par ailleurs souligner qu’il est temps de mettre fin à l’injustice salariale. Pour ce faire, le président du syndicat des infirmiers et techniciens de la santé a souligné l’importance dans ce contexte particulier d’activer le système des promotions des infirmiers et techniciens de la santé après la publication de la loi 09.22 relatif à la fonction publique.

 
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