Revue de presse

L’industrie du sport contribue à 2,5% au PIB

Le sport au Maroc est passé en peu de temps d’une activité récréative peu ou as lucrative à une industrie dynamique représentant plus de 2,5% du PIB du pays, selon une étude de la Fédération marocaine des professionnels du sport (FMPS), indique L’Economiste dans son édition de ce mercredi 13 décembre.

Cette mutation positive a été relevée dans un rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE), intitulé « L’économie du sport : un gisement de croissance et d’emplois à mettre en valeur ». Toiutefois, malgré son potentiel en tant que vecteur économique créateur de richesse et d’emploi, le secteur du sport au Maroc fait face à des défis. La gouvernance pose problème en raison du statut-type proposé par la loi 30.09 sur l’éducation physique et les sports, qui ne convient pas à toutes les disciplines, entravant la transformation des opérateurs associatifs en sociétés privées. Cela limite l’attractivité du secteur pour les investisseurs privés, entravant les financements au-delà des subventions de l’État.

Le manque de professionnalisation constitue un obstacle, affectant directement les activités liées au sport telles que le sponsoring, les droits médiatiques, la billetterie et le merchandising, ainsi que des secteurs indirects tels que le textile, les équipements sportifs, la restauration et l’hébergement. De plus, la population marocaine consacre peu de temps au sport, avec une moyenne de seulement 2 minutes par jour pour les personnes de 15 ans et plus, selon les données du Haut-Commissariat au Plan (HCP).

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Cependant, les entreprises privées du secteur ont généré un chiffre d’affaires de 19 milliards de dirhams en 2022, avec une estimation de 21,18 milliards de dirhams pour l’ensemble du secteur privé du sport, incluant les filières hors BTP et tourisme sportif. Les acteurs privés du sport réalisent également près de 2% de leur chiffre d’affaires à l’export. L’écosystème du sport au Maroc implique divers acteurs publics et privés, tels que les clubs-salles de sport, les commerces de détail, les acteurs de l’équipement et de l’infrastructure, les agences de communication événementielle sportive, et les start-ups offrant des solutions sportives. Les loteries génèrent le plus grand chiffre d’affaires (67%), suivies par le retail (20%), avec un poids d’environ 3,77 milliards de dirhams en 2022.

La FMPS, qui représente une partie importante de cet écosystème, emploie plus de 11 500 collaborateurs, principalement dans les points de vente de matériel sportif (31%) et les clubs et salles de sport (25%). Au total, plus de 140 000 emplois sont générés par la filière sport au Maroc, englobant les secteurs privé, public et associatif, avec un potentiel estimé à 240 000 emplois selon le CESE. In fine, bien que le sport au Maroc ait évolué en une industrie dynamique, des défis subsistent, notamment en matière de gouvernance, de professionnalisation et de participation de la population. Cependant, le secteur contribue significativement à l’économie du pays en générant des emplois et de la valeur ajoutée.

Le CESE recommande de mettre en œuvre un ensemble de mesures dont il est permis de citer, ci-après, les plus importantes :

  1. Procéder à une refonte de la loi 30.09 et du statut-type en particulier pour l’adapter à chaque discipline sportive. Cela nécessitera également l’amendement de la loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes pour faciliter le passage des associations sportives à des sociétés privées.
  2. Revoir le mode et le timing de répartition des subventions publiques, en vue de donner plus de visibilité aux fédérations particulièrement celles de petites tailles et d’instaurer des règles et critères d’octroi plus équitables.
  3. Conditionner toute contribution financière publique à la réalisation d’une infrastructure sportive, à l’élaboration d’études préalables définissant les objectifs de cette infrastructure, justifiant son dimensionnement, cernant ses coûts de construction, d’exploitation et de maintenance et précisant son mode de gestion.
  4. Veiller à la mise en place de modèles de gestion des terrains de proximité faisant appel à des contrats types PPP ( partenariat public privé, ndlr ) ou à la gestion déléguée. Les cahiers de charges devront inclure des indicateurs clairs et des clauses de renégociation au cas où l’ampleur des bénéfices devienne incompatible avec ce type d’activité.
  5. Libéraliser le marché des droits TV, tout en garantissant aux clubs une répartition équitable, selon la méritocratie, des recettes générées des droits de retransmission.
  6. Instaurer l’obligation de disposer d’informations sur les impacts économiques préalablement à l’organisation de tout évènement sportif, à travers le lancement d’études quantitatives en vue de différencier entre les événements à vocation sociale (subventionnés) et ceux à finalité économique (retour sur investissement).
  7. Revoir la stratégie de billetterie, afin de conquérir de nouveaux types de spectateurs, en travaillant sur des gammes d’options pour des clients potentiels tels que le placement numéroté qui permet de proposer plusieurs services à diverses catégories de personnes pour un même événement.
  8. Concevoir une stratégie de formation et d’accompagnement pour les métiers du sport, impliquant toutes les parties prenantes (fédérations, clubs, collectivités territoriales, OFPPT, ANAPEC…
  9. Détecter les talents dès le bas âge, en renforçant notamment les programmes de compétitions scolaires et universitaires et en reconcentrant les championnats des jeunes au sein des lycées.
  10. Promouvoir l’image de la femme marocaine dans le sport, en mettant en avant plus de championnes marocaines dans différentes disciplines sportives.
  11. Mettre au point un compte national satellite pour le secteur du sport, afin de pouvoir approfondir la compréhension du secteur et sa comparabilité avec d’autres pays et de quantifier, d’année en année, son impact sur l’économie nationale.

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L’opérationnalisation effective de ces recommandations devrait relever progressivement la part du secteur du sport dans le PIB, estimée par le CESE selon les informations disponibles autour de 0,5% en 2020, pour atteindre un ratio de 3% sur un horizon de cinq ans. Elle permettra à terme de faire converger la vision d’un secteur essentiellement associatif où le sport est une activité de loisir et celle d’un secteur économique qui puisse attirer des investissements et capable de créer de la richesse et des emplois pérennes.

 
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