Economie

PLF 2025 : l’emploi en quête d’un nouveau souffle

Le projet de loi de finances (PLF) de l’année 2025, qui est en pleine discussion au Parlement, place la promotion de l’emploi au centre des priorités à même d’insuffler une nouvelle dynamique au marché du travail et à y apporter des solutions structurelles et durables.

Consolider la dynamique de l’investissement, préserver l’emploi rural, poursuivre les grands chantiers d’infrastructures, accompagner les stratégies sectorielles et améliorer l’efficience des programmes de promotion de l’emploi sont, entre autres, les multiples mesures et initiatives prévues dans le cadre du PLF 2025 pour donner l’impulsion tant attendu à la création de l’emploi.

Face à un marché du travail marqué par un taux de chômage élevé, atteignant 13,6% au troisième trimestre 2024, selon les récents chiffres du Haut-Commissariat au Plan (HCP), la relance de l’emploi constitue incontestablement le cheval de bataille du gouvernement pour la seconde moitié de son mandat.

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D’ailleurs, cette priorisation de l’emploi, qui en plus de ses répercussions économiques se veut une pierre angulaire dans la construction de l’Etat social, s’est traduite par l’adoption de toute une feuille de route basée sur une analyse exhaustive, multidimensionnelle et multisectorielle, abordant plusieurs aspects cruciaux du fonctionnement du marché à travers le prisme de l’offre et de la demande.

C’est ce qu’il ressort de la note de présentation du PLF 2025 qui révèle qu’une enveloppe additionnelle de près de 14 milliards de dirhams (MMDH) sera mobilisée pour le déploiement des trois principaux axes de ladite feuille de route portant sur l’investissement (12 MMDH), l’emploi rural (1 MMDH) et les programmes de promotion de l’emploi (1 MMDH).

Au détail, le projet de loi de finances prévoit l’encouragement de l’investissement privé, l’amélioration du climat des affaires, la poursuite de la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’investissement et le renforcement de la synergie entre les secteurs public et privé, en plus de l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement.

La promotion de l’emploi sera, par conséquent, mise en œuvre à travers la poursuite de l’effort de l’investissement public visant à doter le Royaume d’un nouveau pacte compétitif capable de créer des emplois, de générer une valeur ajoutée élevée et de réduire les disparités territoriales.

Le gouvernement envisage également la réforme globale de la commande publique, la simplification des procédures douanières et la lutte contre la fraude, la modernisation de l’administration fiscale et la facilitation de l’accès au financement et le renforcement des dispositifs de soutien à l’entreprise.

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Dans ce cadre, Driss Aissaoui, analyste politique et économique a affirmé, dans une déclaration à la MAP, que « l’Exécutif est déterminé à intensifier ses efforts pour s’attaquer à la problématique de l’emploi, qui pèse lourdement sur l’action gouvernementale », ajoutant que la création d’emplois, tant en quantité qu’en qualité, est une solution d’urgence pour remédier aux déséquilibres du marché du travail.

Pour lui, l’emploi, qui ne se limite pas seulement aux postes budgétaires qui se forment chaque année dans l’administration, est associé à divers facteurs tels que l’amélioration du climat des affaires, l’accélération des projets d’investissement et le développement du capital humain.

La question est intrinsèquement liée à la quantité d’activités économiques nécessaires à la mise en œuvre des réformes que le Maroc envisage pour 2025. « Il s’agit d’une convergence territoriale pour l’ensemble du pays », a relevé M. Aissaoui.

Parallèlement, le gouvernement devrait veiller à ce que les finances publiques suivent une trajectoire durable afin de faire face aux défis économiques et sociaux majeurs, a-t-il préconisé.

L’analyste a, à cet égard, cité l’exemple du déficit budgétaire par rapport au PIB qui devrait être ramené de 4% actuellement à 3,5% l’année prochaine, puis à 3% en 2026, estimant que cela implique une gestion rigoureuse de l’endettement, lequel ne devrait pas dépasser 70% du PIB d’ici 2026.

M. Aissaoui a aussi fait remarquer que les projets d’envergure prévus dans les secteurs ferroviaire, aéronautique, énergétique, hydraulique, touristique, agricole et de transport urbain, dans le cadre des préparatifs du Royaume pour accueillir les grandes manifestations footballistiques, notamment la Coupe du Monde 2030, renforceront la croissance de l’économie nationale dans les années à venir et contribueront à la création d’une valeur ajoutée élevée et à la génération d’emplois stables et décents.

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De son côté, l’économiste Mohammed Jadri a noté que si l’économie nationale parvient à atteindre l’objectif de croissance prévu par le PLF pour l’année 2025, soit un taux de 4,6%, le Maroc pourrait générer environ 100.000 postes emplois, soit entre 16.000 et 20.000 postes pour chaque point de croissance.

Cependant, ce chiffre reste insuffisant face aux 300.000 à 400.000 demandeurs d’emploi estimés chaque année, a-t-il déploré, considérant que la stimulation de l’investissement, l’une des priorités majeures du PLF, pourrait représenter une « solution efficace pour générer de la richesse et de l’emploi dans les années à venir ».

L’économiste a néanmoins mis en garde contre le fait que l’investissement public seul ne suffira pas à répondre aux besoins du marché du travail, appelant au développement d’investissements privés et à l’amélioration de la part du secteur privé dans la création d’emploi.

Force est de relever que la mise en œuvre des réformes ambitieuses et des investissements stratégiques annoncés dans le cadre du PLF 2025 pourrait bien représenter un tournant décisif pour le marché du travail.

 
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