Parlement

PLF 2025 : L’opposition monte au créneau à la Chambre des représentants

Les groupes et groupements de l’opposition à la Chambre des représentants ont remis en question, ce vendredi 25 octobre lors d’une réunion de la Commission des finances et du développement économique, les hypothèses du projet de loi de finances (PLF) de l’année 2025, en particulier celles concernant la croissance et l’inflation.

Cette réunion, qui s’est tenue en présence de Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, et de Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du budget, a été l’occasion pour l’opposition parlementaire de souligner que les mesures annoncées dans le PLF ne répondent pas aux attentes et aux enjeux, notamment en ce qui concerne l’emploi, la croissance, l’inflation et la soutenabilité des finances publiques.

Dans ce sens, le président du groupe Socialiste – Opposition Ittihadi, Abderrahim Chahid, a relevé que les hypothèses de ce projet de loi concernant une croissance prévisionnelle de 4,6 % en 2025 sont «excessivement optimistes et ne sont pas fondées sur des données réalistes, au regard des contextes national et international». M. Chahid a évoqué ce qu’il considère comme un « échec » du gouvernement à maîtriser le déficit budgétaire à 3 % du produit intérieur brut (PIB), s’interrogeant sur la capacité de l’exécutif à maîtriser ce déficit «dans les limites qu’il annonce».

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Il a également soulevé le manque de mesures concrètes dans le PLF sur le volet de l’emploi, qui constitue une priorité pour le gouvernement au cours de la seconde moitié de son mandat, rappelant la perte significative d’emplois entre les premiers trimestres de 2023 et de 2024, notamment en milieu rural.

Pour sa part, le président du groupe Haraki à la Chambre des représentants, Driss Sentissi, a estimé que le PLF 2025 «présente des chiffres et des indicateurs irréalisables», notamment en ce qui concerne le taux de croissance, l’inflation, le déficit budgétaire et la réduction de l’endettement, ajoutant que le gouvernement «n’a pas pu réaliser ses dix engagements contenus dans le programme gouvernemental, dont l’augmentation de la croissance à 4 % en cinq ans».

M. Sentissi a, pour sa part, mis l’accent sur le budget de la recherche scientifique dans le PLF, le jugeant insuffisant et déplorant le recul du gouvernement dans la création de pôles universitaires. Il a également relevé une structure strictement comptable du PLF, axée sur le maintien des équilibres macroéconomiques sans vision claire pour gérer recettes et dépenses, ce qui risque d’accentuer le déficit budgétaire.

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Quant à Rachid Hamouni, président du groupe du Progrès et du Socialisme, il a considéré les hypothèses de croissance et d’inflation du PLF 2025 comme irréalistes, étant donné l’incertitude mondiale et les crises internationales. Cependant, il a exprimé le soutien de son groupe aux grands projets inclus dans le PLF, qui, selon lui, pourraient transformer positivement le Maroc d’ici 2030. Sur ce point, M. Hamouni a exhorté le gouvernement à faire preuve de créativité en politique et en gestion pour transformer les grands chantiers en leviers de décollage économique, créant de la valeur ajoutée, soutenant les petites et moyennes entreprises et favorisant des emplois stables avec un impact social et équitable.

Par ailleurs, il a recommandé un plan stratégique centré sur la souveraineté économique, l’emploi, la durabilité écologique et un niveau élevé d’investissement public, en renforçant le secteur public et en promouvant un secteur privé compétitif et responsable. De son côté, Abdellah Bouanou, du groupement Justice et Développement, a jugé raisonnables les hypothèses du PLF sur les prix de l’énergie et des matières premières, mais a estimé le taux de croissance irréaliste par rapport aux prévisions d’autres institutions. Il a également critiqué le manque de priorités claires dans le projet, comme l’eau, l’emploi et la réforme des entreprises publiques.

Enfin, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a souligné que le PLF 2025 repose sur des priorités réalistes et complémentaires pour relever les défis économiques et sociaux, s’appuyant sur les acquis du mandat en cours pour consolider l’État social et le modèle économique national.

 
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