Economie

PLF amendé et adopté : un impact voulu au-delà de 2025

Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025 a récemment été examiné par la Commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants.

Cette étape a mis en lumière la diversité et la richesse des propositions soumises par les groupes parlementaires, qui ont présenté plus de 540 amendements. Parmi ceux-ci, le gouvernement en a retenu 47, un chiffre révélateur de la recherche d’un équilibre entre les objectifs économiques, les priorités sociales et les attentes des acteurs politiques. Ce processus reflète également une dynamique démocratique où la participation des élus vise à affiner les orientations budgétaires pour répondre aux défis économiques et sociaux actuels.

Mesures douanières et fiscales

Un volet important des amendements adoptés concerne les mesures douanières et fiscales. L’une des décisions phares a été la modification des sanctions liées à la possession injustifiée de timbres douaniers. Cette mesure, proposée par les groupes de la majorité et adoptée à l’unanimité, vise à scinder les sanctions en deux catégories distinctes, selon la nature de l’infraction. Désormais, l’amende pour l’utilisation illégale de ces timbres sera équivalente à la valeur des marchandises ou des moyens de transport concernés, au lieu de deux fois cette valeur. Cette initiative traduit une volonté d’alléger les sanctions pour les délits douaniers tout en maintenant un cadre de dissuasion efficace.

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En matière de droits de douane, des ajustements significatifs ont été opérés pour soutenir l’industrie nationale et adapter la fiscalité à la conjoncture économique. Par exemple, le taux applicable au fil en laiton a été réduit de 30 % à 2,5 %, offrant ainsi un coup de pouce aux industries locales qui utilisent cet intrant essentiel. À l’inverse, les droits sur les graisses et huiles végétales conditionnées en petits emballages ont été augmentés, passant de 10 % à 17,5 %. Cette hausse vise à protéger les producteurs nationaux et à réduire la dépendance aux importations. Par ailleurs, un réaménagement du tarif douanier applicable aux produits pharmaceutiques a été introduit pour clarifier les classifications et aligner les droits sur les spécificités des produits. Ces réformes reflètent une stratégie globale visant à renforcer la compétitivité des industries marocaines, à protéger le marché intérieur et à promouvoir le label « Made in Morocco ».

Projets d’envergure et événements sportifs

Le PLF 2025 s’inscrit également dans une vision stratégique visant à accompagner des projets structurants et à préparer le Maroc à accueillir des événements internationaux majeurs. Le projet de gazoduc Maroc-Nigeria, qui représente un enjeu crucial pour la souveraineté énergétique du pays, a fait l’objet d’amendements pour en assurer le financement et le suivi. De même, des dispositions spécifiques ont été prévues pour soutenir l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et de la Coupe du Monde 2030. Ces initiatives illustrent l’engagement du Maroc à renforcer son positionnement sur la scène internationale tout en générant des retombées économiques significatives.

Encouragement de l’industrie nationale

Le soutien à l’industrie nationale reste un pilier fondamental du PLF 2025. Les amendements adoptés visent à stimuler la production locale en réduisant les charges fiscales sur certains intrants industriels, tout en augmentant les droits de douane sur des produits concurrents importés. Cette approche vise à favoriser l’essor de secteurs stratégiques et à encourager les investissements dans des industries porteuses. Par ces mesures, le gouvernement entend consolider le tissu industriel marocain et renforcer l’autonomie économique du pays.

Processus d’adoption et participation parlementaire

Le processus d’adoption du PLF 2025 a été marqué par une forte implication des différents groupes parlementaires. Sur les 541 amendements proposés, 120 ont été retirés, tandis que 373 ont été rejetés après examen. Toutefois, 38 amendements ont été approuvés à l’unanimité et 9 à la majorité, témoignant d’un consensus sur des points essentiels. Les groupes de l’opposition ont vu 17 de leurs propositions acceptées, bien que leur taux d’approbation reste limité à 3,8 %. En revanche, les groupes de la majorité ont bénéficié d’un taux d’acceptation bien plus élevé, atteignant 89 %. Ces chiffres reflètent une dynamique où la collaboration entre les différents acteurs politiques vise à affiner les orientations budgétaires dans l’intérêt général.

Perspectives économiques et sociales

Le PLF 2025 s’inscrit dans une logique de concrétisation des engagements gouvernementaux, malgré un contexte national et international complexe. Avec une enveloppe exceptionnelle de 340 milliards de dirhams consacrée à l’investissement public, le projet met l’accent sur des secteurs prioritaires tels que l’équipement, l’eau et l’agriculture. Cette allocation vise à stimuler la croissance économique tout en répondant aux défis de développement durable.

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Sur le plan social, le gouvernement a également prévu des mesures pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. Parmi elles, l’augmentation de la part de la TVA allouée aux collectivités territoriales, qui passe de 30 % à 32 %, et une réduction de l’impôt sur le revenu (IR) pour les salariés. Ces initiatives témoignent d’une volonté de répondre aux attentes sociales tout en consolidant les bases d’une économie inclusive.

Les enjeux de ce PLF 2025 semblent énoncés par l’approche adoptée : il s’agit d’équilibrer les impératifs économiques avec les besoins sociaux et les engagements internationaux. Grâce à des mesures ciblées, notamment dans les domaines douanier, fiscal et industriel, le PLF 2025 prépare à assumer des défis à venir. En intégrant des projets structurants et en renforçant les dispositifs de soutien à l’industrie et aux collectivités, le PLF se veut un levier essentiel pour le développement économique et social du pays.

 
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