Agriculture

Pour le président de la Comader, la tomate ne résume pas les échanges entre Rabat et Paris

Alors que la tomate marocaine a été érigée en symbole de la « concurrence déloyale » par des agriculteurs français, un représentant du secteur agricole marocain estime que « la polémique sur la tomate » ne résume pas les échanges entre les deux pays.

« Se focaliser sur un produit, comme la tomate, n’a pas de sens. On ne peut pas réduire les échanges à un produit », a déclaré mardi à l’AFP Rachid Benali, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader), qui représente le secteur des producteurs aux exportateurs.

Le Maroc est l’invité d’honneur du 61e Salon international de l’agriculture. Une attention qui irrite certains agriculteurs français, qui ont fait de la tomate marocaine un des symboles de la « perte de souveraineté » agricole, alors que la France importe déjà la moitié de sa consommation de fruits et légumes.

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L’association de producteurs Tomates et Concombres de France a dénoncé l’augmentation des importations de tomates marocaines en France de près de 8% en 2023, avec environ 400.000 tonnes.

« Le Maroc exporte ses tomates dans le cadre d’un accord avec l’Union européenne, qui permet d’exporter un contingent de 280.000 tonnes sans droits de douanes. Au-delà, ce sont les règles du commerce international qui s’appliquent, à nous comme aux autres », a rappelé Rachid Benali.

« Nous exportons notre tomate vers la France, mais nous importons beaucoup d’autres choses. Nous importons du boeuf du Brésil parce qu’il est moins cher à produire que chez nous, comme nous importons du blé français » du fait de la sécheresse persistante qui frappe le Maroc, a-t-il expliqué.

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Dans le cas de la tomate, entre en jeu ce qu’il appelle « le coût de revient climatique »: il est paradoxalement plus facile pour le Maroc de faire de la tomate sous serre que d’irriguer ses plaines céréalières.

« C’est parce que nous ne chauffons pas les serres, qui sont dans la région d’Agadir (sud) et que nous utilisons de l’eau de mer dessalée », a indiqué M. Benali.

Challenge (avec AFP)

 
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