Cyber-sécurité

Pourquoi l’antivirus Kaspersky est-il interdit aux États-Unis ?

Washington a annoncé récemment des sanctions économiques à l’encontre de 12 responsables de l’entreprise russe Kaspersky, après avoir interdit l’utilisation de son logiciel antivirus aux États-Unis, reprochant au géant de la cybersécurité sa proximité avec Moscou.

Le torchon continue de brûler entre Washington et le Kremlin ! Objet de ces vives tensions : Kaspersky, l’un des antivirus les plus populaires au monde qui est définitivement banni du sol américain. Une décision qui sera effective le 29 septembre prochain et qui a été motivée par le fait qu’au pays de l’Oncle Sam, on considère que la multinationale russe spécialisée dans la cybersécurité constitue un pion potentiel du gouvernement de son pays. A vrai dire, les griefs de Washington envers Moscou remontent à 2016, la Russie ayant été accusé d’interférences dans l’élection présidentielle américaine.

Sans compter que ces mêmes autorités américaines soupçonnent le Kremlin d’avoir fomenté via les réseaux sociaux des campagnes de désinformation, en plus de cyberattaques contre des infrastructures névralgiques des States. De même que Washington redoute que Kaspersky puisse être utilisé pour voler des informations sensibles, voire installer des logiciels malveillants ou même bloquer des mises à jour critique.

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Outre le fait d’arrêter la commercialisation et d’interdire les mises à jour du fameux logiciel sur son sol, l’administration Biden a déployé une batterie de sanctions économiques à l’encontre de 12 responsables de l’entreprise russe. Ces derniers, qui officient notamment au sein des départements développement, ressources humaines et communication de l’entreprise, ont vu leurs avoirs aux États-Unis gelés. Le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a souligné que «Kaspersky est soumis à la juridiction, au contrôle ou à la direction du gouvernement russe, qui pourrait exploiter cet accès privilégié pour obtenir des données sensibles, y compris des informations personnelles ou contourner les mesures de sécurité informatique». M. Miller a aussi mis en garde contre le fait que cela pose «un risque inacceptable pour la sécurité intérieure des États-Unis ou (…) des Américains».

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Toujours est-il que Kaspersky a condamné dans un communiqué une décision «prise sur la base du climat géopolitique actuel et de craintes théoriques» qui «bénéficie à la cybercriminalité». L’entreprise russe, qui se défend depuis des années de tels soupçons, envisage également de contester la décision en justice. Dans le même ordre d’idée, rappelons que l’étau s’est également resserré aux États-Unis sur Tik Tok. Pointé du doigt par Washington notamment pour son opacité, sa collecte de données, ses liens avec le régime chinois et ses risques d’addiction pour la jeunesse, le célèbre réseau social chinois est menacé d’interdiction aux États-Unis.

 
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