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Présidentielle américaine : l’impact de Kamala Harris pour le Maroc

La vice-présidente est en pole position pour devenir la nouvelle candidate qui affrontera Trump en novembre, suite au désistement de Joe Biden, qui l’a d’ailleurs immédiatement adoubée dans ce rôle. Quel impact une victoire d’une administration démocrate aurait-elle sur les relations Maroc-USA ?

Aujourd’hui, il semble que les démocrates aient retrouvé confiance et dynamisme en quelques jours seulement. Portée par l’enthousiasme entourant son entrée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden, Kamala Harris a tenu, mardi dernier, un discours résolument tourné vers l’avenir lors de son premier meeting de campagne. Le lancement a eu lieu à Milwaukee, dans le Wisconsin, un État décisif pour son probable duel contre Donald Trump. La candidate démocrate est montée sur scène au son de « Freedom », la chanson de Beyoncé, et n’a pas hésité à attaquer son rival, le taxant d’« extrémisme » et décrivant sa politique comme dépassée et rétrograde.

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En campagne depuis seulement dimanche, elle est déjà assurée du soutien de la majorité des délégués démocrates – quelque 4 000 personnes chargées de désigner officiellement le candidat du parti. Les chefs démocrates au Sénat et à la Chambre des représentants – Chuck Schumer et Hakeem Jeffries –, parmi les derniers ténors du parti à ne pas s’être publiquement rangés derrière sa candidature, ont finalement annoncé mardi la soutenir. La vice-présidente a également reçu l’appui de la star d’Hollywood George Clooney, l’un des premiers grands donateurs démocrates à avoir appelé Joe Biden à se retirer, ainsi que celui de la milliardaire et philanthrope Melinda French Gates, ex-épouse du cofondateur de Microsoft Bill Gates. Au Maroc, les élites suivent de près ces prochaines élections. Après une analyse récente sur les probables répercussions d’une victoire de Trump sur la coopération Maroc-USA, nous ouvrons la réflexion sur celle de la candidate démocrate. Même si le camp républicain minimise ce renouveau sur le champ électoral, l’ascension politique de la vice-présidente de Joe Biden change la donne.

« Les démocrates n’ont jamais été les amis les plus sûrs du Maroc »

Selon un sondage Reuters/Ipsos réalisé dans les deux jours suivant l’annonce du retrait de Biden, Harris dépasse M. Trump de deux points, à 44 % d’intentions de vote contre 42 %. En seulement 24 heures, cette dernière a mobilisé près de 81 millions de dollars de donations pour sa campagne, une première dans l’histoire des élections américaines. Ces éléments annoncent la couleur et pourraient briser les espoirs des républicains qui espèrent un scénario à la Clinton. Au Maroc, les experts sont dubitatifs. « Il faudra tout d’abord s’assurer que les démocrates US n’ont jamais été les alliés les plus fiables du Royaume du Maroc. Les démocrates US ont toujours privilégié les relations avec les pays anglo-saxons. Cela d’autant plus que le Maroc fut le premier pays au monde à reconnaître les USA comme pays indépendant. Seul Donald Trump a eu l’intelligence de déclarer que le Maroc avait pleine souveraineté sur les provinces sahariennes. Une reconnaissance qui a induit un processus positif d’installation d’une vingtaine de consulats de pays arabes, africains et européens. Il faut aussi noter que c’est grâce à Trump que le Maroc a pu bénéficier des crédits US dans le cadre des financements du Millenium Challenge Corporation entre 2015 et 2020. Ce fut aussi une action exceptionnelle car le Maroc avait déjà bénéficié d’un premier financement dans le cadre du MCA US », explique l’expert en géopolitique Driss Aissoui.

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Et de prévenir que : « Actuellement, la promotion de Kamala Harris, cette américano-indienne (qui fut procureur général de la Californie entre 2011 et 2017, est née le 20 octobre 1964 à Oakland), ne préfigure pas des perspectives heureuses pour l’avenir des relations avec le Maroc ». Sur la question du Sahara, l’expert déclare : « Kamala Harris n’apportera aucune nouveauté sur la question du Sahara marocain, mais le statu quo devrait se maintenir pour le Royaume du Maroc. La situation actuelle est fondamentalement favorable à la marocanité du Sahara avec le soutien de l’Espagne et des autres pays amis du Maroc ». Cependant, dans le corps diplomatique, les indicateurs restent globalement positifs, comme le souligne le Ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita dans une tribune pour Jeune Afrique. « Les États-Unis connaissent bien la genèse et l’évolution du dossier, ses dynamiques et enjeux. D’ailleurs, le chemin parcouru, dont l’initiative d’autonomie est le fruit, est le résultat de consultations approfondies entre le roi et l’administration Clinton. Soumise en concertation avec l’administration Bush, républicaine, elle a ensuite été soutenue par l’administration Obama, démocrate. Ces administrations successives ont toutes apporté leur appui à l’autonomie comme solution à ce différend régional ».

 
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