Projet Xlinks : un quatrième investisseur intègre le tour de table
Si les obstacles techniques et financiers restent immenses, le projet Xlinks pourrait bien tracer la voie d’une nouvelle ère de coopération énergétique entre l’Afrique et l’Europe, catalyseur d’un développement durable et d’une économie bas carbone tant espérés.
Le projet Xlinks, véritable trait d’union énergétique entre le Maroc et le Royaume-Uni, franchit une nouvelle étape majeure avec l’investissement de 14,1 millions de dollars par l’Africa Finance Corporation (AFC). Cette institution financière multilatérale africaine de premier plan rejoint ainsi le trio d’investisseurs déjà engagés, à savoir TAQA, Total Energies et Octopus Energy.
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« Le soutien de l’AFC marque une étape importante pour le projet, affirmant le rôle du Maroc en tant que leader continental des énergies renouvelables », souligne Xlinks First Ltd dans un communiqué conjoint. Samaila Zubairu, président-directeur général de l’AFC, abonde dans le même sens : « L’Afrique, avec son immense potentiel d’énergies renouvelables, est à l’avant-garde des aspirations mondiales à zéro émission nette. Le projet Xlinks illustre ce rôle central. »
Ambitieux défi technique et financier
Lorsqu’il sera achevé, le projet Xlinks fournira 3,6 GW d’énergie éolienne et solaire, combinée à un stockage par batteries, soit 8% des besoins actuels en électricité du Royaume-Uni. Pour y parvenir, d’immenses parcs solaires et éoliens seront construits dans le désert marocain, tandis qu’un réseau de 4000 km de câbles sous-marins haute tension acheminera cette électricité verte jusqu’aux côtes britanniques.
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« En exploitant l’énergie éolienne et solaire abondante du Sahara et en la canalisant directement vers l’un des plus grands marchés énergétiques d’Europe, ce projet stimule la croissance de l’économie marocaine grâce à d’importants revenus d’exportation », analyse Samaila Zubairu.
Avec un coût total estimé à plus de 20 milliards de dollars, Xlinks représente l’un des plus importants investissements jamais réalisés en Afrique dans le domaine des énergies renouvelables. Un défi financier et technique de taille, mais essentiel selon James Humfrey, PDG de Xlinks First.
Catalyseur de la transition énergétique
Au-delà des perspectives commerciales, Xlinks incarne une étape décisive dans la transition énergétique mondiale. « Ce projet ne stimule pas seulement la croissance économique, mais catalyse également le développement des industries locales d’énergie propre », affirme le patron de l’AFC.
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La création d’un véritable écosystème industriel intégré autour des énergies renouvelables est en effet attendue, de la production d’équipements à leur revalorisation en passant par le stockage et le transport. Une opportunité de développement majeure pour le Maroc, qui consolidera son expertise énergétique à l’échelle régionale et continentale.
« À mesure que ce projet progresse, il profitera au Maroc, à l’Afrique, mais contribuera également de manière significative à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la majorité des investissements devant conduire ce changement se produisant au sein du Sud global », prédit Samaila Zubairu.
Un partenariat énergétique inédit
Classé d' »importance nationale » par le Royaume-Uni, le projet Xlinks reflète les nouvelles donnes géopolitiques et économiques à l’œuvre. L’expertise énergétique marocaine alliée aux immenses ressources naturelles africaines permet d’envisager des partenariats énergétiques inédits avec les pays européens, confrontés à d’importantes transitions.
L’investissement de l’AFC, institution financière panafricaine de premier plan, vient consacrer ce rôle charnière de l’Afrique dans la transition énergétique mondiale. Un signal fort dans un contexte où le financement de projets verts d’envergure constitue l’un des défis majeurs à relever.