Quand Marrakech retrouve son charme…
Après près de sept mois de silence, la DEPF dans sa nouvelle note de conjoncture décrypte l’activité touristique. Selon les chiffres de la note, le secteur semble renoué avec la croissance fermant la porte aux épisodes critiques qui avaient mis à bas le moral des opérateurs.
Il y a près de 3 ans maintenant, les opérateurs touristiques en cascades mettaient les clés sous la porte. Covid oblige, cet épisode de crise sanitaire avec son lot d’externalités avait chamboulé tout le secteur touristique. Tours opérateurs, hôteliers, aviation, sociétés de location de voiture…toute la chaîne était enrayée.
Durant cette période, les belles années du tourisme marocain, du moins sans crise majeure, avaient laissé place à des années de turbulence, donnant au passage des sueurs froides aux acteurs de cet écosystème.
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En chiffres, la pandémie a fait chuter le nombre de touristes de 13 millions à 3,7 millions seulement. Et même si ce sombre tableau avait entrainé les acteurs du secteur dans un tunnel sans fin, aujourd’hui la réalité est tout autre. Marrakech ville symbole du tourisme national et même international, a retrouvé son vent de croissance. Si vous parcourez en ce moment les grandes artères de la ville ocre, vous ne pouvez pas faire 200m sans croiser un groupe de touristes européens. Les hôtels, les avenues, les centres commerciaux, les boutiques artisanales, la célèbre place Jemaa el-Fnaa », enregistrent tous d’importants flux de touristes. Une récente note de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) a révélé que le Maroc a enregistré à fin septembre 11,1 millions d’arrivées. « L’évolution de la valeur ajoutée du secteur du tourisme poursuit sa tendance haussière, enregistrant une hausse de 31,2% au deuxième trimestre 2023, après +53,9% un trimestre plus tôt », indique la DEPF dans sa note de conjoncture d’octobre 2023. Avec cette performance, poursuit la même source, le secteur a pu récupérer, 91,6% de son niveau d’avant crise (2019), au deuxième trimestre et 91,1% au premier trimestre 2023, soit en moyenne un taux de récupération de 91,4% à fin juin 2023.
S’agissant des recettes touristiques, la DEPF révèle qu’elles ont avoisiné les 71,4 milliards de dirhams (MMDH), à fin août 2023, en hausse de 32,5% en une année.
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Par rapport à leur niveau pré-crise (à fin août 2019), ces recettes se sont appréciées de 35,4%, après avoir augmenté de 2,2% l’année dernière.
L’Afrique pourquoi pas ?
A la lumière de son programme 2023-2026, qui ambitionne, à l’horizon 2026, d’attirer 17,5 millions de touristes, et d’atteindre 120 milliards de recettes en devises, de créer 80.000 emplois directs et 120.000 indirects, l’Afrique peut représenter pour le Maroc une véritable niche à ne pas négliger. Dans le continent, depuis maintenant quelques décennies, différents pays ont enregistré l’émergence de nouvelles classes développant des goûts très prononcés pour le voyage et la découverte.
Dans une note publiée en 2018 «Hospitality Report Africa » avait analysé ce phénomène. «L’industrie hôtelière et du voyage est un levier important du développement de l’économie en Afrique», résume le rapport. La montée en puissance d’une classe moyenne croissante, associée à un assouplissement des règles de transport intra-Afrique, sont les principaux moteurs du développement du tourisme local et continental, selon la même source, qui ajoute également qu’en plus de ces facteurs de croissance, viennent s’ajouter l’investissement massif des chaînes hôtelières vers les principales destinations d’affaires comme Lagos, Nairobi, Abidjan, Accra et Johannesburg, ainsi que l’augmentation du trafic aérien vers ces villes par les principales compagnies aériennes.
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Selon le recensement établi par le rapport, ce sont au total 365 projets de constructions d’hôtels de chaînes internationales qui ont été signalés en Afrique en 2018, représentant quelque 64 231 chambres, soit une augmentation de 29%, par rapport à 2017. Alors, aujourd’hui, le Maroc à la lumière de son parc hôtelier assez mature pourrait exporter cette compétence sur le continent au travers de chaîne hôtelières marocains et même développer des campagnes orientées Afrique afin de capter ces classes montantes désireuses de découvertes.