SMIG. Une nouvelle augmentation en vue
Il était temps. Compte tenu des tendances inflationnistes plus durables que prévu, la hausse du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) pourrait relativement atténuer l’impact négatif de ces tendances, sans pour autant arrêter la baisse relative du pouvoir d’achat.
En principe, selon le calendrier prévu dans l’accord signé le 30 avril 2022, dans le cadre du dialogue social (DS), entre le gouvernement, les syndicats et le patronat, la 2ème hausse de 5% du SMIG devrait entrer en vigueur, à compter du 1er septembre prochain. Tout au moins pour les salariés des établissements et entreprises publics. Pour le secteur privé, le grand patronat a exprimé quelques résistances, cherchant à subordonner cette hausse à la révision du Code du travail et à l’adoption du projet de loi relatif au droit de grève, un projet vieux de plus de 60 ans et dont les rides racontent la difficulté historique à mettre en place un véritable dialogue social constructif, pour dépasser la simple logique des rapports de force.
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Le SMAG aussi, spécifique au secteur agricole devrait connaitre la même hausse, dans la perspective d’une unification avec le SMIG. Ainsi, le montant brut mensuel du SMIG devrait atteindre 3 111,58 DH. Quel sera l’impact réel de cette hausse ? Le taux d’inflation a atteint 7,7%, en 2022. Avec une hausse de plus de 12% pour les produits alimentaires auxquels les bourses modestes consacrent plus de 50% des revenus. Cela veut dire que la hausse de 5% du SMIG ne couvre même pas la baisse qu’a connue le pouvoir d’achat. Ainsi, dans la réalité, il est plutôt question d’une baisse relative et réelle des revenus en général, et des salaires en particulier. Et la hausse du taux d’inflation est appelée à s’installer durablement.
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Le salaire minimum de l’agriculture ne dépasse pas 2000 DH (brut = 1994,20 DH, et net = 1859,79 DH). De quoi survivre. En fait, la hausse du SMIG ou du SMAG ne dépend pas uniquement de la signature d’un décret. Encore faut-il disposer des moyens pour contrôler le respect effectif de cette augmentation. L’application effective est observée surtout dans le secteur public (établissements et entreprises publics) et dans les entreprises structurées du secteur privé. Ce n’est souvent pas le cas des toutes petites, petites et moyennes entreprises (TPPME) qui représentent plus de 95% du tissu économique national. Les moyens de contrôle, et notamment les ressources humaines, mis à la disposition des organismes de contrôle tels que la CNSS, sont actuellement très faibles, en nombre.
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Ce qui donne souvent un caractère théorique à l’augmentation du SMIG et surtout du SMAG, dans le secteur privé, appelé pourtant à prendre la relève de l’État, dans les prochaines années, en matière d’investissement. La réalité socioéconomique du Maroc exige une amélioration aussi bien du pouvoir d’achat des citoyens que des conditions de travail, secteur public et secteur privé. C’est là un aspect fondamental et incontournable de l’État social.