Sociétés régionales multiservices. Aucun changement côté tarification !
Contrairement aux croyances, la création des sociétés régionales multiservices (SRM) qui remplaceront progressivement les délégations et régies n’aura aucun impact sur la tarification de l’eau et l’électricité.
C’est une nouvelle qui a été confirmée par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, lors des discussions, autour du projet de loi n°83.21 portant sur la création des Sociétés Régionales Multiservices (SRM). Karim Chraibi, expert en énergie explique à cet effet, que l’idée globale derrière la mise en place des SRM est de permettre une meilleure optimisation des moyens. Pour l’expert, « il n’y a aucun doute sur le fait que ce concept va permettre des optimisations en termes de coûts et en termes d’investissements ».
Pour ce qui est du prix, Chraibi nous explique que ce qui définit les prix de l’électricité au Maroc c’est la loi, autrement dit c’est une réglementation bien précise. «Aujourd’hui encore dans notre pays le tarif est défini par le ministère de l’Intérieur que ce soit l’électricité ou l’eau il existe un décret qui sort afin de définir les prix », précise ce dernier.
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Pour rappel, selon les informations publiées sur le site de la Lydec, au Maroc les prix de l’eau, de l’assainissement et de l’électricité sont réglementés. Dans la Région du Grand Casablanca, les tarifs de distribution sont fixés par le Comité de Suivi de la Gestion Déléguée, composé de l’Autorité Délégante, du Ministère de l’Intérieur et de Lydec.
Suite à la signature du contrat programme Etat-ONEE le 26 mai 2014 et sur décision gouvernementale via les arrêtés ministériels n° 2451.14 et n° 2682.14 publiés au Bulletin Officiel du 22 juillet 2014, le Comité de Suivi de la Gestion Déléguée a validé les nouvelles dispositions tarifaires pour l’eau, l’électricité et l’assainissement à partir du 1er août 2014. Depuis le premier janvier 2017, de nouveaux tarifs pour l’électricité sont entrés en vigueur. Les tarifs 2016 appliqués à l’eau potable restent inchangés, conformément à l’arrêté ministériel n° 3651.16 du 23 décembre 2016.
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Rebondissant sur la question de la réglementation des tarifs et de la concurrence entre acteurs, Karim Chraibi explique qu’il n’y a pas «de process de concurrence entre les acteurs qui puisse permettre d’impacter la tarification. Tout est réglementé que ce soit du côté du distributeur que celui du consommateur final». Toujours selon ce dernier, «Le prix est une décision politique».
Pour lui, les Sociétés régionales Multiservices vont permettre à ce qu’on dispose de meilleures structures pour réduire et optimiser les coûts d’investissements. «L’idéal effectivement serait de permettre à ce qu’on ait des structures privées assez fortes et qu’on se prépare à ce qu’il y ait une concurrence des prix et une sorte de marché où la concurrence sera libre de manière à ce que cela impacte le prix à la baisse. Mais nous en sommes encore loin», explique ce dernier. Et de conclure que «dans le long terme, cela pourrait aider à ce que le secteur de la distribution se structure avec des sociétés plus modernes ».
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Mais avant d’en arriver là, une attention particulière devrait être accordée à l’investissement. Le ministre de l’Intérieur avait d’ailleurs fait ressortir que les études menées sur ce secteur font état de besoins considérables en matière d’investissement public. Or les projets menés à ce jour, a-t-il dit, ne permettent pas de répondre efficacement aux besoins de ce secteur vital, et ce, pour des raisons liées notamment au manque de coordination et à la multiplication des intervenants, entrainant ainsi des investissements inconséquents et inefficaces sur le long terme.