Armement

Sous-marins, hélicoptères, avions… ce que le Maroc prévoit d’acheter (ou pas) à la France

La visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc à la fin du mois d’octobre 2024 marquera un tournant important pour les relations commerciales entre Paris et Rabat, notamment dans le domaine de l’armement.

Plusieurs dossiers sont actuellement en discussion entre les deux pays, avec des intérêts industriels français en jeu. Parmi les projets notables figurent l’achat d’hélicoptères, de sous-marins, et d’avions, bien que certains choix du Maroc semblent déjà pencher vers d’autres fournisseurs.

Une commande d’hélicoptères Caracal en vue

Selon le journal économique français La Tribune, le Maroc et Airbus Helicopters sont en négociations avancées pour l’achat de 12 à 18 hélicoptères Caracal, destinés à l’armée de l’air et à la gendarmerie marocaine. Ce contrat, estimé entre 600 et 800 millions d’euros, permettrait de renforcer la coopération dans le domaine aéronautique entre les deux pays, tout en offrant du travail aux usines françaises de Marignane et de Bordes, où les moteurs de ces appareils seraient fabriqués. Cet accord serait l’un des points forts de la visite d’Emmanuel Macron au Maroc, soulignant le réchauffement des relations bilatérales dans ce secteur stratégique.

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Toutefois, dans le cadre du renouvellement de sa flotte d’avions de transport tactique, le Maroc a préféré se tourner vers le constructeur brésilien Embraer pour l’acquisition de six à huit C-390 Millennium, au détriment des propositions d’Airbus. Comme le rapporte le média français, ce choix éloigne donc la perspective d’une commande française pour ce type d’appareils. Néanmoins, Airbus continue de négocier avec la Royal Air Maroc (RAM) pour la vente d’avions commerciaux, notamment les A220, A320 et A330, afin de diversifier une flotte jusqu’ici dominée par Boeing.

Sous-marins : la concurrence sud-coréenne menace Naval Group

Dans le domaine naval, Naval Group fait face à une forte concurrence de la part des chantiers navals sud-coréens Hanwha et Hyundai, qui proposent au Maroc des sous-marins moins coûteux mais équipés de technologies comparables, notamment des batteries lithium-ions développées par Saft. Le Maroc envisage de commander deux sous-marins ainsi que la construction d’une base sous-marine, mais la balance penche actuellement en faveur des offres sud-coréennes. La décision finale pour cet achat est attendue en 2025.

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Sur le plan terrestre, les relations entre les industriels français et le Maroc sont également en mutation. Bien que le groupe KNDS France ait commencé à livrer des canons Caesar, issus d’un contrat signé en 2020 pour 36 unités, le Maroc semble s’orienter vers d’autres partenariats. La même source révèle que le groupe indien Tata Advanced Systems Ltd (TASL) va installer une usine à Casablanca pour produire des véhicules blindés WhAP 8×8 destinés aux Forces Armées Royales (FAR), une évolution qui pourrait limiter les futures commandes marocaines auprès des industriels français tels que KNDS et Arquus.

Si le Maroc continue de manifester un intérêt pour certains équipements militaires français, comme les hélicoptères Caracal, d’autres secteurs clés de l’armement voient des concurrents internationaux s’imposer, notamment dans les domaines naval et terrestre.

 
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