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Téhéran, Ankara, Moscou, Pékin… Plusieurs capitales indignées par l’assassinat du chef du Hamas

Des réactions indignées, émanant principalement de soutiens du Hamas dans le monde musulman, mais aussi de la Chine et de la Russie, ont suivi la mort du chef politique du mouvement islamiste palestinien, Ismaïl Haniyeh, tué mercredi dans une frappe à Téhéran.

« Le dirigeant, le moujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans un raid sioniste contre sa résidence à Téhéran après sa participation à l’investiture du nouveau président » iranien, a dénoncé le Hamas dans un communiqué. « L’occupation (Israël, ndlr) est responsable de cet attentat et les Etats-Unis en portent également la responsabilité », selon un haut responsable du mouvement, Taher al-Nounou. Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont indiqué qu’il y aurait d' »énormes conséquences dans toute la région ».

En Iran, le président Massoud Pezeshkian a accusé Israël d’avoir tué Ismaïl Haniyeh, venu assister à sa cérémonie d’investiture à Téhéran, et juré de lui faire « regretter » cet « acte lâche ». « La République islamique d’Iran défendra son intégrité territoriale, son honneur, sa fierté et sa dignité, et fera regretter aux envahisseurs terroristes leur acte lâche », a déclaré sur X M. Pezeshkian, en rendant hommage à un « leader courageux ». De son côté le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a juré d’infliger un « châtiment sévère » à Israël.

Au Liban, le Hezbollah a dénoncé l’assassinat de M. Haniyeh et assuré qu’il allait « renforcer la détermination » de la formation et de ses alliés à faire face à Israël. Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël dans le sud du Liban, en soutien au Hamas à Gaza, dès le lendemain de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre qui a déclenché la guerre.

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Le Qatar, qui accueille la direction politique du Hamas dont faisait partie M. Haniyeh, a condamné un « crime odieux » et mis en garde contre une « escalade dangereuse » dans la région. Il a dénoncé un « assassinat » qui constitue « une violation flagrante du droit international et du droit humanitaire », selon un communiqué de son ministère des Affaires étrangères. Interlocuteur clé du mouvement islamiste palestinien, le Qatar est impliqué depuis des mois, avec l’Egypte et les Etats-Unis, dans des pourparlers visant à obtenir un cessez-le-feu dans la guerre à Gaza.

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a condamné « la dangereuse politique israélienne d’escalade des deux derniers jours » risquant de provoquer « un conflit dans la région qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la sécurité ». Sans toutefois mentionner explicitement le nom d’Ismaïl Haniyeh ou le Hezbollah.

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, les mouvements palestiniens ont appelé mercredi à une grève générale dans les territoires palestiniens. « Les mouvements islamistes de Palestine annoncent une grève générale et des marches de colère » pour protester contre un « assassinat du grand leader national » qui « s’inscrit dans le cadre du terrorisme de l’Etat sioniste (Israël, ndlr) et de sa guerre d’extermination », indiquent les mouvements palestiniens dans une déclaration commune.

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Le ministère irakien des Affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué une « violation flagrante du droit international », estimant que cette attaque imputée à Israël « menace la sécurité et la stabilité de la région ».

Le ministère syrien des Affaires étrangères a estimé que la mort du chef du Hamas pourrait « embraser toute la région ». « La Syrie dénonce cette agression sioniste flagrante et cette grave atteinte à la souveraineté de la République islamique iranienne », a-t-il ajouté dans un communiqué.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné « l’assassinat perfide » de son « frère ». « Que Dieu ait pitié de mon frère Ismaïl Haniyeh, tombé en martyr à la suite de cette odieuse attaque », a-t-il écrit sur le réseau social X, dénonçant « la barbarie sioniste ».

Le sultanat d’Oman a condamné l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh « qui constitue une violation flagrante du droit international et du droit humanitaire », selon son ministère des affaires étrangères, qui juge que cela « compromet clairement les efforts visant à instaurer la paix et la stabilité dans la région ».

Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a affirmé que « l’assassinat » du chef du Hamas était un « acte irresponsable » et constituait une « escalade dangereuse dans une région instable ».

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Le gouvernement taliban a déploré « une grande perte ». « Il laisse les leçons de la résistance, du sacrifice, de la patience, de la tolérance …) et du sacrifice à ceux qui le suivent », a ajouté Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans, sur le réseau social X.

La Chine, qui soutient depuis des décennies la cause palestinienne, a condamné un « assassinat ». « Nous sommes très préoccupés par cet incident, nous nous opposons vigoureusement et condamnons cet assassinat », a déclaré un porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian.

Le Kremlin a « fermement » condamné cette attaque. « Nous estimons que de tels actes sont dirigés contre les tentatives de rétablir la paix dans la région et peuvent considérablement déstabiliser une situation déjà tendue », a affirmé à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est refusé mercredi à commenter directement la mort du chef du Hamas mais a souligné l' »impératif » de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza. « Rien ne remet en question l’importance de parvenir à un cessez-le-feu », a-t-il dit, lors d’un forum à Singapour, assurant que les Etats-Unis n’avaient été « ni mis au courant », « ni impliqués » dans l’attaque à Téhéran.

Le ministère allemand des Affaires Etrangères a estimé que « la logique des représailles » au Moyen-Orient n’était « pas la bonne voie ». « Il est essentiel d’éviter une escalade supplémentaire et une contagion régionale » du conflit, « il s’agit avant tout de garder la tête froide et de réagir avec sang-froid », selon son porte-parole Sebastian Fischer.

Challenge (avec AFP)

 
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