Insuffisances rénales et cardiaques : reconnaissance internationale pour une innovation made in Morocco
Cette avancée médicale pourrait bien changer la vie de millions de patients et leurs proches. Et si le futur du traitement des insuffisances rénales et cardiaques se jouait au Maroc grâce à cette invention médicale récompensée internationalement ?
Nouvelle percée médicale marocaine pour le traitement des maladies rénales et cardiaques ! Une équipe de recherche médicale marocaine vient de remporter la médaille d’or dans la catégorie « Médecine et Santé » au prestigieux Salon international des inventions de Genève. Cette distinction récompense la conception d’un dispositif portatif d’ultrafiltration, une innovation de rupture prometteuse dans le traitement des maladies rénales chroniques et de l’insuffisance cardiaque.
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« C’est le fruit de huit années d’efforts intenses. Nous sommes ravis de cette reconnaissance internationale malgré les nombreux défis », déclare le Pr Mohamed Zamd, néphrologue au CHU Ibn Rochd et à la faculté de médecine de Casablanca, qui a dirigé l’équipe lauréate.
Plateforme polyvalente
Selon le Pr Zamd, ce dispositif portatif d’ultrafiltration est une véritable plateforme polyvalente. « À l’instar d’un smartphone sur lequel on installe des applications, notre invention peut réaliser différentes techniques d’épuration extrarénale comme l’hémodialyse ou l’hémodiafiltration », explique-t-il.
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Cet outil novateur vise principalement à soulager deux catégories de patients particulièrement vulnérables : les insuffisants rénaux chroniques terminaux sous hémodialyse et les insuffisants cardiaques. « Pour les premiers, il permet de mieux gérer leurs volumes sanguins et d’éviter les accidents de surcharge hydrique ou l’apnée. Pour les seconds, très exposés aux surcharges hydriques, il offre également une solution de gestion optimale », détaille le Pr Zamd.
Un analyste souligne les défis techniques relevés : « Concevoir un dispositif portable, léger, peu encombrant mais intégrant des membranes d’ultrafiltration de haute performance n’est pas une mince affaire. ». Il faudrait comprendre par-là que l’équipe marocaine a dû repousser les limites de la miniaturisation.
Vers l’industrialisation et la commercialisation
« Au-delà des bénéfices médicaux, il faudra évaluer finement le rapport coût-efficacité de cette solution au regard des alternatives existantes, en prenant en compte son prix, sa durée de vie, ses éventuels effets indésirables et bien sûr son impact positif sur la qualité de vie des patients. », réagit notre analyste. Si cette percée technologique marocaine se concrétise, elle pourrait ainsi marquer un tournant majeur dans la prise en charge des pathologies rénales et cardiaques à l’échelle mondiale.
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L’équipe cherche actuellement des partenaires industriels, en particulier dans le secteur des dispositifs médicaux, afin de finaliser le prototype et réaliser les tests précliniques sur animaux. Une fois cette étape franchie, elle demandera l’autorisation de mise sur le marché avant de lancer les essais cliniques chez l’Homme.
« Notre ambition est ensuite d’industrialiser et de commercialiser ce dispositif révolutionnaire qui a un énorme potentiel de marché mondial », affirme le Pr Zamd. Et pour cause, selon l’ONG NCD Alliance, environ 10% de la population adulte mondiale souffre d’un certain degré d’insuffisance rénale chronique, causant 1,3 million de décès par an. Au Maroc, selon le Dr Amal Bourquia, néphrologue et présidente de l’association Reins, « près de 3 millions de Marocains seraient touchés par la maladie rénale chronique, dont seulement 34 000 bénéficient d’une dialyse faute de moyens suffisants ».
Une équipe pluridisciplinaire
Derrière cette réussite se cache une équipe pluridisciplinaire composée de Ramdani Benyouness, ex-chef de service de l’unité de recherche Ingénierie et biomédicale, Abdellah Boualam, professeur de mécanique et de nanotechnologie, et Abdellah Ait Taleb, professeur d’électronique et d’informatique industrielle.
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Cette synergie entre experts a permis de relever les défis techniques et réglementaires inhérents à un tel projet. Leur approche holistique et leur maîtrise des enjeux sanitaires, technologiques et économiques sont des atouts indéniables dans la conception de cette innovation disruptive.
Il faut dire que cette réussite témoigne du dynamisme de la recherche médicale marocaine et ouvre la voie à de nouvelles perspectives prometteuses. En alliant expertise médicale, ingénierie de pointe et vision économique, le Royaume pourrait bien se positionner comme un acteur incontournable de l’innovation sanitaire sur la scène internationale.
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Répondant aux besoins critiques des patients tout en offrant de nouvelles opportunités commerciales, cette invention made in Morocco démontre la capacité du Royaume à relever des défis complexes et à s’imposer comme un pionnier dans des domaines d’avenir. Un accomplissement qui devrait inspirer d’autres équipes de recherche marocaines à poursuivre leur quête d’innovations au service de la santé et du progrès.