FOCUS

Travail de demain… Générations de demain. Un demain irréversiblement au quotidien !

Que de prédictions et de rapports alarmistes, rébarbatifs, ou au contraire roboratifs sur le travail de demain. Que de dichotomies ‘’fin du travail’’ vs ‘’plus de travail’’. Que de sommations démoralisantes -Former ou fermer, anticiper ou disparaître, qualifier ou se disqualifier…- inspirées par ce monde du travail projeté dans le temps, suscitant là l’inquiétude, ici plénitude et zénitude, ailleurs du ‘’wait & see’’. Future Of Work Forum Africa 2024 a interrogé l’avenir sur le travail.

cet avenir déjà là et qui le sera chaque jour davantage, a aussi été questionné sur les générations de demain, espérant des réponses sur ce que l’on imagine ou pas du tout quant à ce travail de demain, quant aux générations qui déjà repensent et ne cesseront de le faire, sciemment, voire par hasard, ce travail du futur.

Future Of Work Forum Africa 2024, LA GRAND-MESSE DES TAFEURS

Une première incontestablement réussie, amplifiée par une attrayante et conviviale conception de l’espace d’accueil. Amal Alami, Wissal Assemmar et Wassila Kara, fondatrices du réseau WORK UP AFRICA, auront formidablement agrégé un thème central, hautement interpellateur, pour durer dans le temps sans jamais saturer, et une architecture attractive des lieux ne transgressant aucunement les lois de la nature. La durabilité aura ainsi été le paradigme majeur dans la vision du projet des fondatrices, un projet pensé pour fédérer l’immense communauté des tafeurs tant autour de sujets divers et judicieux qu’autour des formes de présentation et d’animation. Densité et profondeur ont largement caractérisé l’abord de chaque sujet, rassemblant bien des initiés au changement, à sa conduite, des initiés forcément en quête de sens à ce travail, à cette vie au travail à nouveaux repères, des initiés chaque fois séduits par la qualité des intervenants, la dynamique des interactions.

Une grand-messe qui a démontré combien personne n’a imaginé le monde dans lequel nous évoluons aujourd’hui, ni anticipé la façon, voire les façons dont nous travaillons aujourd’hui.
Un monde où les règles sont déterminées par une complexité de facteurs, souvent implicites, un monde où la nostalgie de la vie de bureau intensifie les réflexions sur la déconstruction de modèles et de pratiques obsolètes et iniques, voire ineptes, forçant chacun à s’extraire de sa zone de confort, à rompre avec cette tendance si caractéristique des humains, ne pas affronter ce qu’ils ne connaissent pas, préférer ne rien modifier.

La grand-messe nous a indéniablement démontré que le monde a changé, que celui du travail a totalement rebattu les cartes, ouvrant de nouvelles perspectives et invitant à accomplir de nouvelles choses, à innover, à imaginer le travail de maintenant et de demain en bousculant avec détermination nos habitudes, même si conscients des dures épreuves à vivre, mais avant tout conscients des formidables avancées dont on profitera. Une grand-messe qui nous a parfaitement démontré que le travail de demain sera aussi hybride qu’asynchrone, autonome, connecté, inclusif, modulable, avec un équilibre incontestable entre vie personnelle et vie professionnelle. La grand-messe des 16 et 17 mai 2024 nous invite, en clair, à repenser les méthodes de travail, à créer cet avenir de tafeurs qui n’est nullement onirique mais bien réel.

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Aussi de tous les sujets, tous remarquablement traités, Challenge s’est intéressé à un grand thème de par son évidente corrélation avec le futur du travail et les profondes transformations qu’elle impose dans ce monde du travail : La génération Z et le monde du travail. Une génération qui n’indiffère pas, qui fait dans les différences, objet d’ambivalences plus que perceptibles dans ses environnements sociétaux et professionnels, mais véritable moteur et indicateur des évolutions du monde du travail !

GENERATION Z, FRANCHE ET AFFRANCHIE

Elle est partout cette génération, cette typologie Z, née avec le numérique, tant observée, tant courtisée pour être séduite, recrutée, consommatrice, fidélisée. Une génération Z qui n’est pas UNE, mais bien multiple, rassemblant des typologies de cibles aux besoins, aux attentes, aux revendications, aux aspirations variées et tellement évolutives. Une génération Z avide de ce qui lui ressemble, réfractaire à ce qui ne lui correspond pas, avide de tendances, stéréotypée capricieuse, cupide, rebelle, réagissant au quart de tour si elle n’est pas satisfaite, de vouloir moins travailler que ses ainés ; mais aussi stéréotypée d’une force que lui envient ses aînés : prendre en considération le bien-être au travail dès le début de sa carrière.

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Elle est franche, et s’est affranchie de bien des codes et règles tant dans la vie qu’au travail. Mais de qui parle-t-on précisément, qui est cette GEN Z qui ‘’affole’’ les compteurs et plaît tant ‘’aux conteurs’’ ?
Pour ne pas s’emmêler les pinceaux, petite restitution de ce cycle de générations, de ces cohortes d’âges, sources de discussions passionnées.
Des précédentes à la GEN Z, mais aussi à celle en train de ‘’détrôner’’ cette GEN Z, la GEN ALPHA ! Et même à celle pas encore née… la génération BETA. (voir infographie : le cycle des générations).

Disruptrice, incarnation d’un monde jamais figé, génération qui redessine les contours du travail, qui signe la fin de la verticalité dans l’entreprise et revendique la participation aux grandes décisions, dans un rapport totalement décomplexé à la hiérarchie, et qui représentera un tiers des actifs dans le monde en 2030, elle a fait l’objet d’une enquête très instructive à l’occasion du Future of Work Africa Forum 2024 qui a interrogé la GEN Z marocaine sur nombre de registres. Une enquête dont les résultats intermédiaires dégagent des tendances des plus révélatrices.

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Confirmant un véritable choc de générations, ‘’profilant’’ les choix de vie professionnelle et de carrière dans le temps, identifiant dilemmes et paradoxes certaines fois, confortant les nés avec le numérique (et non dans le numérique, caractéristique propre à la génération alpha) dans les nouvelles et universelles perspectives de travail, l’enquête nous dit combien la GEN Z marocaine confirme la prise en compte du bien-être au travail dès le début de sa carrière et des aspirations de salariés dans une évolution plus que significative. Elle nous dit aussi combien les nouvelles réalités, les nouveaux modes de travail sont là, avec des tafeurs qui veulent changer les entreprises de l’intérieur, veulent se sentir bien au travail.

-Principaux enseignements de ces résultats intermédiaires-
Les recruteurs sont ainsi face à une génération de futurs ‘’néo travailleurs’’, ces adeptes du télétravail, génération dans le ‘’néo nomadisme’’, (constante mobilité caractérisant la GEN Z et soulignée dans l’enquête), considérant le passage à la vie professionnelle comme un challenge essentiel et qui, paradoxalement, oppose à une certaine inquiétude quant à son futur professionnel une surévaluation de ses connaissances, de ses compétences. A la recherche de nouveautés, jeune et pleine de vitalité, n’hésitant pas à changer d’employeur, de région, elle se heurte à des recruteurs qui ont l’avantage de l’expérience, de l’identification à l’entreprise, des recruteurs qui constatent ce changement de règles et de ‘’hiérarchie’’, d’inversion des rôles, comme le restitue l’enquête menée par Future of Work Forum Africa 2024. (voir infographie : le choc de générations).

Rattrapée par la génération alpha, née elle dans le numérique et façonnée par les écrans, par la pandémie COVID, la génération Z, comme le dévoilent les tendances de l’enquête, vit le monde du travail en activant ses codes, sa charte, son catalogue de normes. Elle navigue dans un paysage en rupture progressive avec la vie déconnectée, passant à une vitesse grand V à la vie connectée, largement applaudie par cette GEN Z, qui ne cède rien à cette cohorte ‘’d’anciens’’ encore dans nombre de paradigmes qui expliquent les quelques paradoxes perçus dans les réponses à certaines questions. In fine, la GEN Z, tout en cohabitant avec les générations précédentes, bousculée par les prochaines, est projetée dans le travail de demain, dans la digitalisation et l’automatisation, fortement attentive aux conditions de travail, demandeuse d’organisation novatrice au sein des entreprises tout en envisageant une carrière indépendante – entrepreneuriat, free lancing-. Ainsi ‘’la messe est dite’’ pour cette GEN Z et la grand-messe 2024 de Future of Work ForumAfrica, par son focus sur cette génération Z, aura fondamentalement interpellé sur les mutations de la société, sur l’impératif de préparer entreprises et managers à adapter leurs pratiques à chaque génération, ce qui passe inévitablement par une intégration du parallèle à faire entre générations et évolutions technologiques (d’internet à l’IA et ça n’est pas fini). Si en moins de 20 ans la GEN Z a vécu des transformations abyssales, les 10 ans à venir seront encore plus impressionnantes dans ce qu’elles lui imposeront, renforçant ainsi sa quête de sens au travail, sa quête de bonheur au travail.

Note méthodologique
Rappelons que les résultats de l’enquête sont intermédiaires et non définitifs, relevant de tendances à confirmer même si on peut penser qu’elles ne différeront pas.
L’exploitation des données a été réalisée :

  • sur un échantillon de 232 personnes
  • âgées de18 à 27 ans
  • 77 % sont marocaines, résidant au Maroc
  • 80 % sont étudiants – 11 % salariés
  • 65 % niveau = ou > à Bac + 3
    L’enquête à fait l’objet d’un questionnaire en ligne.

 
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