Union africaine. Confrontation entre le Maroc et l’Algérie pour le poste de vice-président
Si la bataille pour la succession Moussa Faki Mahamat au poste de président de la Commission de l’Union africaine (UA) retient l’attention, une autre, plus discrète, se joue en coulisses : celle des nombreux postes à pourvoir après la fin du mandat du Tchadien, en particulier celui, hautement stratégique, de vice-président qui doit revenir à l’Afrique du Nord. Le Maroc et l’Algérie s’affrontent déjà pour décrocher cette présidence tournante de l’institution.
La course pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat à la tête de la Commission de l’Union africaine (UA) en février 2025 est officiellement lancée. Les candidats seront exclusivement issus d’Afrique de l’Est, conformément au principe de rotation institué par la réforme des instances de l’UA en 2018. Ce mécanisme permettra à un ressortissant de cette région de diriger la Commission jusqu’en 2029.
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Mais une autre bataille oppose le Maroc et l’Algérie a déjà débuté. Elle se joue autour du poste de premier vice-président l’Union africaine. En effet, ce siège doit revenir à l’Afrique du Nord. Ce samedi 31 août, François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, a été invité à se prononcer sur cette tension dans « La Semaine de JA », sur RFI.
Ce dernier croit savoir que quatre femmes sont en lice pour ce poste de « numéro 2 de l’UA », dont la Marocaine Latifa Akharbach et l’Algérienne Selma Malika Haddadi. « Quand on connaît le niveau de tensions entre l’Algérie et le Maroc, tristement illustré par le pugilat entre les diplomates des deux pays il y a quelques jours à Tokyo, on imagine qu’elles ne se feront pas de cadeaux », indique François Soudan.
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Pour rappel, en 2022 déjà, le poste de premier vice-président était resté vacant, faute de consensus. Il était convoité à la fois par le Kenya et les Comores. Finalement, Nairobi avait cédé. Mais en toile de fond, se trouvait déjà la rivalité entre le Maroc et l’Algérie, Alger ayant suscité en dernière minute la candidature du Kenya pour empêcher les Comores, jugés proches du Royaume, d’accéder à la présidence de l’organisation. En 2023 également, Rabat et Alger se sont déclarés candidats. Depuis, c’est le blocage. Résultat : le poste de « numéro 2 de l’UA », qui devait être pourvu est resté vacant depuis lors.