Portrait

Groupe TGCC. Mohamed Bouzoubaâ, l’ascension fulgurante d’un bâtisseur vers le sommet du BTP marocain

Mohamed Bouzoubaâ, fondateur et PDG du Groupe TGCC, franchit une nouvelle étape décisive en acquérant 60% de la Société de Travaux Agricoles Marocains (STAM), détentrice de 55% de VIAS SA. Cette opération, qui valorise le futur Groupe STAM à 4,3 milliards de DH, s’inscrit dans sa stratégie d’expansion, avec un financement déjà sécurisé. Parti de rien, cet ancien cadre du N°1 du secteur SGTM, où il a fait ses armes dès 1985, a pris son destin en main en créant TGCC en 1991. Depuis, il a bâti un empire du BTP, signant des projets emblématiques comme la Tour Mohammed VI, la gare Casa Port et Anfa Place. Jusque-là numéro 2 du secteur du BTP, il se rapproche du sommet du secteur, grâce à cette acquisition, affirmant son ambition et son leadership. Retour sur l’ascension remarquable de cet ingénieur des Ponts et Chaussées de Paris.

Mohamed Bouzoubaâ, fondateur et PDG de TGCC, poursuit son expansion avec une opération d’envergure. Son groupe vient de conclure un accord pour l’acquisition de 60% du capital de la Société de Travaux Agricoles Marocains (STAM), qui détient 55% de VIAS SA. Cette acquisition sera accompagnée d’une augmentation de capital permettant à STAM de porter sa participation dans VIAS à 80%. Ensemble, STAM et VIAS formeront le Groupe STAM, valorisé à 4,3 milliards de DH, un financement déjà sécurisé par Bouzoubaâ et TGCC.

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Un pas de plus vers le leadership du BTP

L’acquisition du Groupe STAM, fondé en 1965 par Louis Raymond Baudrand, s’inscrit dans la stratégie de diversification et d’internationalisation de TGCC. Longtemps spécialisé dans la construction de bâtiments, le groupe de Bouzoubaâ élargit ainsi son champ d’action aux travaux publics, aux infrastructures de transport et aux aménagements urbains. Cette alliance stratégique renforce sa compétitivité sur les marchés étrangers et lui ouvre de nouvelles opportunités.

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Un empire en pleine expansion

Grâce à cette opération, Mohamed Bouzoubaâ se rapproche du sommet du secteur du BTP au Maroc. STAM et sa filiale VIAS sont des acteurs majeurs dans plusieurs domaines : routes, barrages, adduction d’eau, mise en valeur agricole et travaux de tramways. Avec un chiffre d’affaires de 3,7 milliards de DH en 2024, STAM représente un levier de croissance important pour TGCC.

Un parcours d’autodidacte

Mohamed Bouzoubaâ n’a pas toujours été à la tête d’un empire. Il a fait ses débuts en 1985 en tant que cadre au sein du Groupe SGTM, numéro un du BTP fondé par Ahmed Kabbaj. Après six ans d’expérience, il décide de prendre son destin en main et fonde TGCC en 1991. Ce qui n’était qu’une petite entreprise est devenu, un peu plus de trois décennies plus tard, un géant du BTP ayant réalisé des projets emblématiques comme la Tour Mohammed VI, la gare Casa Port et Anfa Place.

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Les débuts de Mohamed Bouzoubaâ : de Fès à Casablanca

Né à Fès, Mohamed Bouzoubaâ grandit dans un environnement où les valeurs familiales et l’esprit d’entreprise étaient au cœur de son quotidien. En 1960, il quitte la capitale spirituelle du Maroc pour Casablanca avec sa famille. C’est dans le quartier Bourgogne, où son père installe son usine de textile, qu’il passe son enfance et poursuit sa scolarité. Le jeune Mohamed, déterminé et ambitieux, obtient son baccalauréat et décide de poursuivre ses études en ingénierie.

Une formation d’exception à Paris

C’est à l’école des Ponts et Chaussées à Paris qu’il affine ses compétences techniques et rencontre plusieurs personnalités qui marqueront le monde des affaires au Maroc. Parmi eux, Omar Abarro, directeur général délégué de Ciments du Maroc, Mohamed Saad Berrada, PDG de Michoc et devenu depuis octobre 2024 ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports du Maroc, Mohammed Boussaid, ancien ministre de l’Économie et des Finances ou encore Adil Douiri, PDG de Mutandis. Ces rencontres forgeaient déjà son avenir et sa vision d’un monde des affaires où il ferait une différence.

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Le retour au Maroc et les premiers pas dans le secteur

De retour au Maroc en 1985, Mohamed Bouzoubaâ aurait pu choisir une voie plus sereine en acceptant une offre au ministère de l’Équipement. Cependant, il choisit un chemin plus audacieux en rejoignant la SGTM, un groupe qui deviendra par la suite son principal concurrent sur le marché. Son expérience dans cette entreprise, où il apprend sur des projets aussi prestigieux que le chantier du Parlement ou celui de Jorf Lasfar, lui permet de découvrir un secteur qui l’intrigue et le passionne.

La naissance de TGCC : une entreprise à son image

À 31 ans, fort de son expérience, Mohamed Bouzoubaâ décide de fonder sa propre entreprise : TGCC (Travaux généraux de construction de Casablanca). En 1991, dans le garage de la maison familiale, l’aventure commence, bien que le contexte économique ne soit pas favorable. Mais la détermination de Bouzoubaâ est sans faille. Il peut compter sur ses amis, notamment Mohammed Saâd Berrada, qui lui confie ses premiers chantiers, permettant à TGCC de prendre son envol.

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Les premiers succès et une ascension fulgurante

Quelques années après son lancement, TGCC commence à récolter les fruits de son travail. En 1999, l’entreprise décroche son premier grand projet : la construction du stade de Fès. Ce succès marque le début d’une série de projets d’envergure. En 2006, la société prend part à des projets majeurs comme la construction des trois aérogares à Marrakech, Essaouira et Tanger.

Au fur et à mesure, le carnet de commandes de TGCC se diversifie et l’entreprise gagne en notoriété. Le chiffre d’affaires de TGCC passe de 500 millions de DH en 2007 à plus d’un milliard de DH en 2010. En 2011, pour célébrer ses 20 ans, le groupe franchit également la barre des 8000 collaborateurs.

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Diversification et renforcement de la position de TGCC

En 2008, Mohamed Bouzoubaâ prend une nouvelle initiative stratégique en créant Emene Préfa (TG PREFA), une filiale spécialisée dans la production de béton prêt à l’emploi et de matériaux de construction. Ce projet vise à renforcer rapidement la position de TGCC dans le secteur des BTP. Aujourd’hui, Emene Préfa dispose de centrales à béton dans les principales villes du royaume, contribuant à l’essor continu de TGCC.

L’Impulsion de Mohamed Bouzoubaa pour une expansion internationale

En 2013, un tournant décisif marquait l’histoire de TGCC, le groupe de BTP. Mohamed Bouzoubaa, prenait une décision stratégique majeure en accompagnant l’extension de l’activité de TGCC au niveau international. Ce fut un pas audacieux, mais également une étape clé dans la concrétisation d’une vision ambitieuse. Il créa la première filiale de l’entreprise à l’étranger, au Gabon. Ce mouvement allait déclencher l’aventure africaine de TGCC, et poser les bases d’une expansion qui allait se propager à travers le continent.

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Le Gabon, premier pas dans l’expansion africaine

La première filiale de TGCC à l’étranger, T2G, vit donc le jour au Gabon. Ce marché marqué par un contrat stratégique signé avec la Société nationale de construction de logements sociaux gabonais pour la réalisation de 15 immeubles sur un terrain de 3 hectares à Libreville représente le premier succès international de l’entreprise. Grâce à ce projet d’envergure, Mohamed Bouzoubaa et son équipe établirent la première pierre d’un développement africain ambitieux, propulsant TGCC sur le marché du BTP en Afrique centrale. Le Gabon était seulement le début de cette aventure, et Bouzoubaa envisageait déjà l’expansion vers d’autres horizons.

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La Côte d’Ivoire, une nouvelle opportunité en Afrique de l’Ouest

En 2014, moins d’un an après l’ouverture de la première filiale au Gabon, TGCC poursuit son aventure en Afrique avec la création d’une nouvelle filiale en Côte d’Ivoire. Ce choix stratégique s’avérait essentiel pour se diversifier et se positionner dans un autre marché porteur de l’Afrique de l’Ouest. Mohamed Bouzoubaa, s’investit dans des projets de grande envergure, notamment la gestion du chantier de la Grande Mosquée Mohammed-VI, un projet symbolique et prestigieux qui renforça la présence de TGCC dans la sous-région.

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Le Sénégal, une poussée plus forte sur le continent

La réussite de ces premières implantations incita TGCC à se développer davantage en Afrique. En 2015, la société s’installa au Sénégal. C’est ainsi que Mohamed Bouzoubaa fit un pari gagnant en obtenant deux contrats significatifs dans le pays. Ces projets consolidèrent l’assise de TGCC dans l’une des régions les plus dynamiques du continent africain. L’année suivante, Bouzoubaa ne s’arrêta pas là et annonça déjà son intérêt pour de nouveaux marchés, à savoir le Cameroun et le Ghana, deux pays aux économies en pleine croissance, offrant des perspectives d’expansion considérables.

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Des projets prestigieux au Maroc

Parallèlement, Mohamed Bouzoubaa gérait de main de maître une série de projets prestigieux et emblématiques au niveau national. Parmi les plus remarquables, on retrouve l’Anfa Place Living Resort, un complexe de haut standing situé en plein cœur de Casablanca, regroupant des logements, des zones commerciales, des bureaux, des espaces de loisirs, ainsi qu’un hôtel de luxe Four Seasons, pour un montant global estimé à 600 millions de DH.

Un autre projet marquant dans la ville de Tanger fut la construction de l’Al Houara Coastal Resort, un projet intégré unique dans la région du Nord du Maroc, conçu pour redynamiser l’industrie touristique locale. Cette réalisation s’inscrivait dans la vision « Cap Nord », visant à développer et moderniser l’infrastructure touristique du royaume. TGCC a également construit le complexe Tanger City Center, qui a coûté un milliard de DH, ainsi que le centre commercial IKEA, d’une superficie de 27 000 m², pour un investissement de 1,2 milliard de DH.

D’autres réalisations majeures viennent s’ajouter à cette liste. On compte notamment le Centre de télévision de Medi1 Sat, la Tour de l’Agence nationale des ports (ANP) ainsi que plusieurs sièges d’entreprises, dont ceux d’Addoha, MAMDA-MCMA et CFG. TGCC a également construit des infrastructures éducatives, telles que l’École belge de Casablanca, l’Université Euromed et l’École française de Benguerir ou encore dans le résidentiel avec M Avenue, Walili Casa Anfa, Les Allées Marines, Nouaceur Park, Green Town, Rabat Square 2, Cité de l’Air, Cité des Arts…

Parmi les réalisations sportives et culturelles, on retrouve le Stade d’Agadir, le Grand Stade de Tanger, le Stade de Fès, ainsi que le Grand Théâtre de Casablanca. L’entreprise a également participé à des projets d’infrastructures de transport, comme le Terminal 1 de l’Aéroport Mohammed V, la Ligne à Grande Vitesse (TOARC 2), la Gare Rabat Agdal et la Gare ferroviaire Casa Port.

Dans le domaine de la santé, TGCC a construit plusieurs hôpitaux et cliniques, dont le CHU Mohammed VI de Marrakech, le CHU Hassan II de Fès, la Clinique Akdital Essaouira et la Clinique Akdital Benguerir. À cela s’ajoutent des ouvrages emblématiques tels que la Promenade Mosquée Hassan II, la Fontaine Avenue Mohammed V et la Mosquée Ryad Al Andalous, le zoo d’Ain Sebaa, la Station de Dessalement OCP ou encore la construction de la Tour Mohammed VI à Rabat, la plus haute tour d’Afrique avec plus de 250 mètres sur 55 étages, qui ont donné au groupe une visibilité et une crédibilité sans précédent.

Le géant du BTP a également réalisé des projets industriels et logistiques, comme l’Usine Siemens, l’Usine Faurecia, l’Unité de Câblage Leoni et la Station de dessalement OCP. Elle a aussi contribué à des développements touristiques, à l’image du Ritz Carlton Tamuda Bay, ONOMO Hotels,   Mandarin Oriental,   Hôtel La Mamounia – Marrakech (rénovation),  The Pearl Marrakech, le Hyatt Regency Taghazout…  

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Une croissance financière impressionnante

En 2016, une année charnière pour TGCC, l’entreprise dépassa la barre symbolique des 2 milliards de DH. C’est également durant cette période que l’entreprise lança un ambitieux processus de levée de fonds en ouvrant pour la première fois son capital à un consortium d’investisseurs. Cette opération, qui portait sur un montant supérieur à 500 millions de DH, fut une décision stratégique pour faire face à la croissance de l’entreprise et répondre aux besoins en fonds de roulement.

Cette ouverture du capital à MC II Concrete Ltd, une SPV détenue par un consortium d’investisseurs dirigé par Mediterrania Capital Partners, marqua un tournant important pour TGCC. Ce processus permit à Mohamed Bouzoubaa de réaliser une plus-value d’environ 250 millions de DH, renforçant ainsi sa position personnelle tout en permettant à TGCC de financer son développement.

Cette opération, qui s’inscrivait dans l’une des plus grandes levées de fonds en capital-investissement au Maroc ces dernières années, a permis à TGCC de faire face à des besoins de financement de plus en plus importants, tout en offrant à l’entreprise une stabilité financière dans un secteur toujours plus compétitif.

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Une visibilité renforcée

À partir de 2016, TGCC se fait connaître du grand public grâce à des projets spectaculaires. Ces chantiers prestigieux, notamment la Tour Mohammed VI à Rabat, qui aurait dû être l’objet d’une collaboration sino-marocaine, ont été entièrement réalisés par TGCC sous la direction de Mohamed Bouzoubaa. Les Chinois, qui avaient initialement été associés à ce projet, furent impressionnés par le niveau d’expertise du groupe, une reconnaissance qui renforça encore la réputation de l’entreprise à l’international.

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Des projets Industriels et logistiques : la diversification de TGCC

TGCC, sous l’impulsion de Bouzoubaa, n’a pas cessé de diversifier ses activités. L’entreprise a ainsi pris part à plusieurs projets industriels et logistiques d’envergure, parmi lesquels des usines telles que Siemens, Faurecia, et Leoni, ainsi que des projets de grande envergure dans le secteur de l’énergie, comme la Station de dessalement OCP.

La stratégie d’intégration verticale de Mohamed Bouzoubaa

Pour autant,  le fondateur de TGCC, ne s’est jamais contenté de maintenir l’entreprise dans son sillage. Il a toujours visé plus loin, notamment en cherchant à renforcer la compétitivité du groupe dans un secteur aussi exigeant que celui du BTP. Son ambition l’a poussé à mettre en place une stratégie d’intégration verticale, véritable levier pour assurer une meilleure maîtrise de la chaîne de valeur. L’objectif était clair : offrir une réponse plus performante aux appels d’offres en garantissant des délais maîtrisés, une meilleure qualité et des coûts optimisés.

Cette stratégie de verticalisation reposait sur un principe simple mais puissant : intégrer plusieurs filiales spécialisées afin de couvrir un maximum de besoins au sein du groupe. Mohamed Bouzoubaa voulait en effet améliorer la rentabilité, non seulement en termes de coûts, mais aussi en termes de qualité, particulièrement sur les lots secondaires qui sont essentiels dans la réussite de nombreux projets. Ainsi, la création de nouvelles filiales faisait partie intégrante de sa vision pour garantir une indépendance accrue et une flexibilité renforcée.

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La création d’Emene Prefa : le début de l’intégration verticale

En 2017, le premier jalon de cette stratégie se concrétisa avec la création de Emene Prefa, une filiale spécialisée dans la fourniture et la pose de revêtements pour les sols et les murs. L’objectif était de contrôler davantage les aspects secondaires des projets, souvent négligés mais cruciaux pour la qualité globale de l’ouvrage. Grâce à cette filiale, TGCC s’assura une meilleure maîtrise des matériaux et des délais, tout en répondant plus efficacement aux exigences de ses clients, qu’ils soient privés ou publics.

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Oxyrevet, Artelignium et Infinite, trois nouvelles filiales spécialisées

Bouzoubaa, avec sa vision pragmatique et son sens aigu des affaires, comprit que l’intégration verticale devait également passer par la diversification des compétences du groupe. Dès lors, il créa tour à tour trois autres filiales spécialisées, chacune répondant à un besoin spécifique dans le secteur du BTP.

En 2018, Oxyrevet fut lancée, apportant au groupe l’expertise nécessaire pour offrir des solutions de menuiserie bois de haute qualité. Oxyrevet proposa une large gamme de portes, de placards et de dressings, destinés à répondre aux attentes des particuliers comme des entreprises. Cette diversification permettait à TGCC d’élargir son champ d’action tout en gardant un contrôle accru sur les aspects clés de la construction.

L’année suivante, Artelignium vit le jour, une filiale dédiée à la menuiserie aluminium. Spécialisée dans la fourniture et la pose de profilés aluminium, Artelignium offrait des solutions haut de gamme pour les projets complexes, où la précision et la résistance des matériaux sont primordiales. Ces nouvelles capacités ont permis à TGCC de répondre aux exigences de ses clients dans des secteurs aussi variés que l’immobilier, l’hôtellerie, ou les infrastructures.

Enfin, en 2020, une nouvelle étape décisive fut franchie avec la création de Infinite, une filiale qui se spécialisa dans la fourniture et la pose de profilés aluminium, élargissant ainsi encore davantage les possibilités offertes par le groupe. Cette verticalisation a permis à TGCC d’atteindre une nouvelle dimension dans la gestion des projets complexes et des grands chantiers d’infrastructures.

Cette dynamique de croissance fut spectaculaire. En 2019, le groupe dirigé par Mohamed Bouzoubaa franchissait la barre des 3 milliards de DH de chiffre d’affaires, une performance impressionnante qui témoignait de la solidité du modèle économique du groupe. Toutefois, l’année 2020 se révéla plus difficile en raison de la crise sanitaire mondiale qui impacta durement de nombreux secteurs économiques, dont celui de la construction.

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L’Année 2021, une remontée spectaculaire

Loin de se laisser abattre, Mohamed Bouzoubaa et son équipe réussirent à relever la tête dès 2021, avec des résultats qui frappèrent les esprits. Le produit d’exploitation atteignait ainsi 3,684 milliards de DH, marquant une hausse de 61,7 % par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires pour le dernier trimestre de l’année 2021 s’élevait à 1,384 milliards de DH, soit une augmentation de 66,1 % par rapport à la même période de 2020. De plus, l’endettement du groupe fut réduit de manière significative, passant de 818 millions de DH en 2020 à 352 millions en 2021, soit une diminution de 56,9 %. Ces résultats spectaculaires étaient la preuve que TGCC avait su rebondir et consolider sa structure financière.

Les analystes financiers n’hésitaient pas à saluer cette performance et à souligner que TGCC était une entreprise en pleine ascension, dont la trajectoire semblait ne connaître aucune limite. Le groupe de Bouzoubaa s’imposait désormais comme l’un des plus grands acteurs du secteur au Maroc, et bien au-delà.

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L’Introduction en Bourse : un nouveau cap pour TGCC

En 2021, trente ans après sa création, TGCC fit une entrée fracassante à la Bourse de Casablanca, marquant ainsi une étape historique pour l’entreprise. Cette introduction en bourse, qui se traduisit par la levée de 600 millions de DH, devint l’unique IPO de l’année. Cette opération avait un double objectif : d’une part, permettre à Mediterrania Capital Partners (MCP) de céder une partie de ses participations, et d’autre part, renforcer les capacités financières du groupe pour accélérer son développement à l’international.

L’opération permettait aussi à TGCC de se renforcer sur le marché africain et de diversifier encore davantage ses activités. La construction de barrages, les infrastructures maritimes, ainsi que les ouvrages d’art représentaient des secteurs d’avenir dans lesquels Mohamed Bouzoubaa souhaitait investir massivement pour anticiper les besoins du marché marocain et international. Avec la stratégie de développement du Royaume dans le secteur des ports et des barrages, Bouzoubaa voyait des opportunités énormes à saisir dans les années à venir.

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La Vision internationale : un développement sans frontières

Le groupe TGCC ne se contentait pas d’une place aux premiers rangs au niveau local. Toujours soucieux de saisir les opportunités internationales, Bouzoubaa lança deux nouvelles entités en 2022. En novembre, TGCC Développement vit le jour en France, avec pour mission de développer des projets d’infrastructures en tant qu’ensemblier, non seulement en Hexagone, mais également à l’international. Le même mois, TGCC Guinée fut également créée, pour étendre les activités de l’entreprise en Afrique de l’Ouest.

Avec plus de 9000 collaborateurs au Maroc et en Afrique subsaharienne, TGCC compte aujourd’hui à son actif plus de 1000 projets et d’ouvrages d’envergure réalisés ainsi que la plus grande flotte d’engins au Maroc avec plus de 1200 appareils.

Actuellement, TGCC développe plusieurs chantiers. Dans le domaine hôtelier, plusieurs établissements sont en construction, notamment El Hotel Mfadel, Royal Park 2, Conrad Rabat-Villas, Hôtel Malabata et Palais Jamai. Dans l’industrie, des projets tels que Hada Tit Mellil et la station de dessalement de Jorf sont en développement. Le secteur résidentiel connaît également une dynamique importante avec les projets Al Jinane, Yamed Lot B et les Villas Biarritz.

Par ailleurs, de nombreux projets concernent aussi les équipements et infrastructures publiques. Parmi eux, on retrouve la Trémie Dar Bouazza (RR320), le Musée de la Fondation Leila Mezian, ainsi que le CMC Errachidia.

D’autres réalisations incluent des projets emblématiques dont l’Université Mohammed VI Polytechnique – Tranche 3B à Rabat, le Business Center de Benguerir, le CHU Ibn Sina à Rabat, le Water Front Tanger, l’extension du Stade de Fès, le CMC Fès, Euromed Fès 2, le CHU Agadir ainsi que des ouvrages résidentiels comme Ksar El Bahr à Tanger.

En septembre dernier, Mohamed Bouzoubaa frappe un grand coup. Son groupe se voit attribuer par l’Office national des chemins de fer (ONCF) un lot du marché des travaux de génie civil relatif à la réalisation de la ligne à grande vitesse Kénitra-Marrakech. Le montant du marché est de 2,83 milliards de DH. Ce lot (lot 4) correspond aux travaux de «terrassements, ouvrages d’art, rétablissement de communication et de clôture» et couvre une distance de 51 km. À noter que deux autres lots avaient auparavant été attribués, tous deux à des entreprises chinoises.

Un mois plus tard, TGCC décroche la construction du nouveau parking souterrain de Hay Riad à Rabat. Sa construction coûtera 206 millions de DH.   Un appel d’offres international avait été lancé fin août dernier par la société Rabat Région Aménagements pour la réalisation des travaux de construction de ce parking qui sera situé au sein de la nouvelle zone administrative Oulad Dlim au niveau du palais de justice, sur un terrain d’une superficie de 13.000 m².

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Une entreprise pluridisciplinaire

TGCC, aujourd’hui numéro 2 dans son domaine, a su se développer rapidement, étendant ses activités à une grande variété de secteurs, allant de la construction hôtelière à l’infrastructure publique, en passant par l’industrie, l’immobilier et bien plus encore. Avec plus de 9000 collaborateurs au Maroc et en Afrique subsaharienne, le groupe, qui compte  à son actif plus de 1000 projets et d’ouvrages réalisés dispose actuellement de la plus grande flotte d’engins de travaux publics au Maroc, avec plus de 1200 appareils, ce qui témoigne de son efficacité opérationnelle et de sa capacité à réaliser des projets de grande envergure.

Actuellement, TGCC développe plusieurs chantiers. Dans le domaine hôtelier, TGCC réalise de nombreux projets prestigieux, comme la construction des hôtels El Hotel Mfadel, Royal Park 2, Conrad Rabat-Villas, Hôtel Malabata et Palais Jamai. Le groupe a également une présence forte dans l’industrie, avec des chantiers tels que Hada Tit Mellil et la station de dessalement de Jorf. Le secteur résidentiel est également dynamique avec des projets comme Al Jinane, Yamed Lot B et Villas Biarritz.

Dans le domaine public, TGCC se distingue avec des réalisations emblématiques, telles que la Trémie Dar Bouazza (RR320), le Musée de la Fondation Leila Mezian, ou encore le CMC Errachidia.

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Des projets majeurs pour l’avenir

Sous la houlette de Mohamed Bouzoubaa, le groupe ne cesse d’élargir son portefeuille de projets. L’un des moments marquants de l’année 2023 fut l’attribution par l’Office national des chemins de fer (ONCF) du marché de travaux de génie civil relatif à la ligne à grande vitesse Kénitra-Marrakech, un chantier colossal d’un montant de 2,83 milliards de DH. Ce projet emblématique, qui inclut des travaux de terrassement, d’ouvrages d’art, ainsi que la réhabilitation de certaines infrastructures, constitue un tournant majeur pour TGCC, qui se positionne désormais parmi les entreprises leaders du secteur ferroviaire au Maroc.

Ce projet n’est pas le seul dont TGCC peut aussi être fier. En octobre 2023, le groupe décroche la construction du nouveau parking souterrain de Hay Riad à Rabat, un chantier d’envergure d’une valeur de 206 millions de DH. Ce projet s’inscrit dans un contexte de développement urbain de grande ampleur, avec une nouvelle zone administrative qui se construit autour du palais de justice de Rabat.

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2024, une année de croissance et d’expansion

Le premier semestre de 2024 marque une période favorable pour TGCC. Le secteur de la construction, soutenu par des initiatives publiques d’envergure, notamment la préparation des infrastructures pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 et la Coupe du Monde 2030, contribue à cette dynamique positive. Le groupe enregistre une croissance solide de son activité, avec un produit d’exploitation de 3,9 milliards de DH, marquant une progression de 30 % par rapport à l’année précédente.

Cette performance impressionnante est soutenue par des projets majeurs dans des secteurs stratégiques tels que l’éducation, la santé et l’immobilier. Le carnet de commandes du groupe se renforce, atteignant un total de 8,6 milliards de DH à la fin du premier semestre 2024. Avec plus de 90 projets en cours à l’international, TGCC confirme sa position de leader, non seulement au Maroc, mais aussi sur la scène internationale.

Une performance financière exceptionnelle

Les résultats financiers de TGCC pour le premier semestre 2024 sont particulièrement remarquables. Le groupe enregistre un EBITDA de 520 millions de DH, soit une progression de 77 % par rapport à l’année précédente. Cette performance s’accompagne d’une hausse significative de la marge d’EBITDA, qui grimpe de 3,6 points pour atteindre 13,5 %..

Les analystes financiers sont unanimes : TGCC se trouve dans une dynamique de croissance impressionnante, et 2025 devrait marquer une année charnière pour le groupe. Avec des perspectives de croissance continue et un carnet de commandes solide, le groupe est bien positionné pour renforcer sa position sur le marché des grands projets d’infrastructures et des travaux publics.

L’Accélération de la verticalisation et de la diversification

Dans sa stratégie de diversification et de verticalisation, Mohamed Bouzoubaa met également en avant l’importance de ses filiales spécialisées. L’intégration verticale permet à TGCC d’optimiser ses coûts, d’améliorer son efficacité opérationnelle et de renforcer sa compétitivité sur l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur BTP. Les filiales du groupe, qui connaissent une montée en puissance, contribuent à hauteur de 18 % au chiffre d’affaires consolidé.

Sa vision pour TGCC ne se limite pas à une croissance locale. En 2024, il a lancé une levée de fonds de 450 millions de DH par placement privé pour financer le plan de développement du groupe et diversifier ses sources de financement. Cette initiative reflète la volonté de Bouzoubaa de renforcer les capacités financières du groupe pour soutenir sa croissance et ses projets d’envergure, notamment à l’international.

Le plan de développement du groupe devrait permettre à TGCC d’accélérer son expansion, d’élargir ses activités dans de nouveaux secteurs et de se renforcer davantage sur les marchés à fort potentiel, en particulier en Afrique. Le RNPG du groupe est également attendu en forte progression de 49 % en 2024, pour atteindre 540 millions de DH, un signe évident de la solidité financière de l’entreprise. Cette tendance devrait se poursuivre en 2025 avec une nouvelle croissance de +19,5 %, atteignant ainsi 644,8 millions de DH, selon les analystes de BMCE Capital Global Research (BKGR).

 
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