Soda

La Société des boissons du Maroc revient sur le marché des boissons gazeuses après plus de 20 ans d’absence !

La Société des Boissons du Maroc (SBM) est sur les starting-blocks pour revenir sur le marché des boissons gazeuses dont elle est sortie en juillet 2003 un peu malgré lui. La filiale marocaine du groupe français Castel s’apprête à lancer sa marque de soda après 21 ans d’absence.

Le marché marocain serait-il un champ de bataille entre le mastodonte français Castel et le géant américain Coca-Cola ?  Tout laisse à croire que les deux multinationales vont s’affronter sur le segment très lucratif des boissons gazeuses. En effet, la filiale marocaine du leader français du vin se prépare à revenir sur ce marché des boissons gazeuses dont la Société des Boissons du Maroc (SBM)  a quitté en juillet 2003. Mais pourquoi avoir attendu plus de 20 ans alors qu’ailleurs sur le continent, Castel est un des principaux acteurs de ce marché très lucratif ?

Il faut dire d’emblée que le groupe français n’avait pas le choix : il devait respecter sur le marché national une clause de non-concurrence de quinze ans vis-à-vis du géant américain. En effet, en avril 2003, la SNI  cède à Castel un bloc de contrôle de SBM qui compte dans son périmètre, à l’époque, la SCBG (Société Centrale des Boissons Gazeuses) un des premiers embouteilleurs marocains de Coca-Cola. Quelques semaines après, le géant d’Atlanta, vexé de ne pas avoir été consulté et, encore moins, associé à l’opération de changement de contrôle de la SCBG, notifie à SBM qu’il mettait un terme à leur partenariat industriel (un droit que Coca-Cola s’arroge avec tous ses embouteilleurs).

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Dos au mur, Castel n’a d’autres choix que de vendre SCBG. Chose qu’il fit dans la foulée en cédant 100% de cette filiale à l’espagnol Equatorial Coca-Cola Bottling Company (ECCBC), déjà présent au Nord du Maroc à travers une autre unité d’embouteillage. Ce dernier devient, de facto, premier embouteilleur marocain des produits de Coca-Cola. 

Quant à Castel, il empochera tout de même un joli pactole de près d’un milliard de DH (de quoi récupérer en deux mois près de 60% de ce qu’il a mis sur la table pour s’emparer de SBM !) mais concède à l’acheteur de SCBG une clause de non-concurrence de 15 ans. Et cette clause est arrivée à échéance depuis avril 2018.

Entre-temps, SBM s’est replié, depuis cette passe d’armes de 2003, sur l’activité principale de brasseur de bières tout en développant d’autres filières comme les eaux minérales par l’entremise de la société Euro-Africaine des Eaux qui produit Ain Ifrane. Mais au courant de juin de l’année dernière, la filiale marocaine du groupe français a cédé cette dernière au groupe Mutandis d’Adil Douiri pour une enveloppe de 380 millions de DH avant de perdre six mois plus tard la licence de production et de distribution des produits de la marque du géant néerlandais de la bière Heineken qu’elle détenait depuis vingt ans. A noter qu’au Maroc, les ventes de Heineken représentaient 17% des ventes de SBM en 2022.

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Mais depuis le non-renouvellement de ce contrat de licence, la SBM, n’a pas caché sa volonté de poursuivre le développement de ses marques à fort ancrage local.  Aujourd’hui, six ans après avoir respecté la période contractuelle d’interdiction d’opérer dans les boissons gazeuses, SBM mise sur une nouvelle gamme de soda dans un « nouveau » marché beaucoup plus profond et qu’elle connaît bien.  Un marché qui pèse plus de 5,5 milliards de DH, mais reste dominé de bout en bout par The Coca-Cola Company qui en contrôle plus de 50% de parts de marché, très loin devant ses rivaux, l’autre marque américaine Pepsi (« Varun Beverages Morocco » l’embouteilleur mondial de PepsiCo), et quelques marques locales à leur tête ICE (VCR-Sodalmu), qui appartient au groupe agro-alimentaire Unimer (famille Alj), en plus d’Oulmès (Groupe Bensalah), des boissons gazeuses à base de mix de fruits « Orangina » et « Banga ».

Pour l’instant, rien ne filtre sur la marque (ou les marques) avec laquelle la filiale marocaine du groupe Castel compte jouer des coudes pour bousculer la hiérarchie en place, comme cela a été le cas dans plusieurs pays africains. Une sacrée bataille à l’horizon.  

 
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