Politique

Pourquoi l’Initiative atlantique a toutes les chances de réussir

Quand Sa Majesté le Roi Mohammed VI a lancé l’Initiative atlantique, le 6 novembre 2023, un sentiment d’enthousiasme et de confiance s’est installé dans les pays concernés. Ils ont vite compris qu’il s’agit d’une proposition sérieuse. Qu’est ce qui différencie, donc, ce projet des précédentes initiatives ?

D’abord, le Maroc s’est fait, depuis toujours, le chantre du co-développement, de la solidarité entre pays africains et de la coopération Sud-Sud, ont répondu les intervenants à un panel du Forum MEDays, qui se tient à Tanger.

L’ancien chef de la diplomatie cap-verdienne, Luís Filipe Lopes Tavares, croit dur comme fer à la réussite de cette initiative car le Maroc “respecte la souveraineté” des pays africains et dispose de cette particularité de “pouvoir travailler avec tout le monde”, allusion aux bons rapports qu’il entretient avec les différentes puissances mondiales, que ce soit les Etats-Unis, la Chine ou la Russie.

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Aussi, le Maroc, sous l’impulsion d’un “roi visionnaire”, a développé une diplomatie multidimensionnelle efficace, dont le socle repose sur les échanges culturels avec le reste du continent, fait-il remarquer. Les centaines d’étudiants formés chaque année constituent une passerelle pour tisser des liens plus étroits avec les pays africains car ce sont les futurs cadres qui serviront de levier au co-développement.

En septembre dernier, les pays du Sahel, qui ne disposent pas d’une façade atlantique, ont fait part de leur totale satisfaction des «avancées réalisées» en termes d’opérationnalisation de l’Initiative destinée à favoriser leur accès à l’Océan, en plus de bénéficier des infrastructures routières, portuaires et ferroviaires du Royaume.

En vue de mener à bien un projet d’une telle envergure, la bonne gouvernance doit être le credo de l’ensemble des intervenants. A cet effet, l’ancien Premier ministre guinéen, François Lounceny Fall, estime que le Maroc “est un bel exemple pour les pays africains, qui n’ont qu’à s’en inspirer” en termes de continuité des politiques publiques et des grands projets indépendamment des majorités gouvernementales.

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“La stabilité et la continuité aboutissent, certainement, à la réalisation de progrès”, a confirmé l’ancien chef de gouvernement haitien Laurent Lamothe, dont le pays, qui pâtit d’une instabilité chronique, a connu 25 gouvernements durant les 30 dernières années.

François Lounceny Fall appelle, dans ce sens, à “un consensus national sur les grands choix et les projets fédérateurs, auxquels nul ne doit toucher”. Autrement dit, les alternances ne doivent pas représenter une source de déstabilisations, bien au contraire. Un leadership fort, charismatique et démocratique, comme dans le cas du Maroc, met le pays à l’abri des problèmes de droit et de justice, fait-on constater.

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Les intervenants sont unanimes à considérer l’Initiative atlantique comme un vecteur d’une promotion économique régionale, un accélérateur de développement humain et de l’emploi, ainsi qu’une concrétisation de l’unité africaine. Tout comme le projet du gazoduc Maroc-Nigeria, le désenclavement des pays du Sahel est porteur d’espoir pour la jeunesse africaine, qui ne tolère plus les errements des hommes politiques et l’absence de bonne gouvernance.

 
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